Apple prévoit de rapatrier une partie de la production de ses ordinateurs Mac aux Etats-Unis l'année prochaine, a indiqué son directeur général Tim Cook, dans des interviews, avant-hier. L'année prochaine, nous fabriquerons l'une de nos lignes existantes de Mac aux Etats-Unis, a-t-il dit dans un entretien devant être diffusé dans la soirée sur la chaîne américaine NBC, qui en a communiqué des extraits à l'avance. Apple fait fabriquer une bonne partie de ses produits à l'étranger, notamment en Chine où son sous-traitant Foxconn a été critiqué à plusieurs reprises pour les mauvaises conditions de travail de ses ouvriers. Tim Cook, a insisté toutefois sur le fait que le groupe à la pomme produisait aussi dans son pays d'origine, relevant que pour l'iPhone par exemple, le moteur est fabriqué en Amérique et exporté, tandis que le verre est fabriqué au Kentucky (centre-est). Nous travaillons depuis des années pour fabriquer de plus en plus aux Etats-Unis, a-t-il assuré. Nous aurions peut-être pu aller plus vite avec juste de l'assemblage, mais nous voulions faire quelque chose de plus substantiel. Nous allons investir plus de 100 millions de dollars, a-t-il précisé dans une interview séparée avec Bloomberg Business week. Cela ne veut pas dire qu'Apple va le faire lui-même, mais nous allons travailler avec des gens, et nous investirons notre argent, a-t-il ajouté. Il affirme qu'en comptant les sous-traitants, Apple a déjà créé environ 600 000 emplois aux Etats-Unis. L'action Apple progressait de 1,75% à 548,21 dollars vers la mi-séance. Interrogé par NBC sur l'effet qu'auraient sur ses prix un éventuel rapatriement de l'intégralité de sa production de la Chine vers les Etats-Unis, Tim Cook, a répondu: Honnêtement, ce n'est pas tant la question du prix que celle des savoir-faire Il y a des savoir-faire associés à la production manufacturière qui ont quitté les Etats-Unis. Le système éducatif a cessé de les produire, a-t-il ajouté. Tim Cook, qui accordait ses premières interviews depuis qu'il a remplacé à la tête d'Apple Steve Jobs, décédé l'an dernier, a indiqué que celui-ci lui avait conseillé de ne jamais se poser la question: " que ferait Steve? ", mais de juste faire ce qui est bien. Il a néanmoins reconnu qu'Apple s'est planté en imposant sur le logiciel d'exploitation de l'iPhone 5 sa propre application de cartographie Apple Maps, qui n'était pas encore au point. La plus forte baisse en presque 4 ans à Wall Street L'action du géant américain Apple a enregistré la veille son plus fort recul en clôture depuis fin 2008 à Wall Street, les courtiers américains perdant leur enthousiasme pour ce titre phare du Nasdaq. L'action a chuté de 6,43% à 538,79 dollars à la Bourse de New York, entraînant dans son sillage l'indice Nasdaq des valeurs technologiques qui a lâché 0,77% dans un marché autrement en hausse. Il s'agit de la pire performance du fabricant de l'iPhone et de l'iPad depuis le 17 décembre 2008, lorsqu'il s'était incliné de 6,57%, a rappelé Michael Gayed, de Pension Partners. En termes de capitalisation boursière, Apple, qui avait clôturé mardi à 575,84 dollars, a donc perdu plus de 35 milliards de dollars sur la seule séance de la veille. Cette perte d'appétit était liée, selon les analystes, à un ensemble de facteurs qui rendait moins attractif l'un des titres de Wall Street les plus en vogue jusqu'à septembre dernier. Le titre d'Apple évolue en fonction de l'humeur des courtiers en l'absence de la sortie de nouveaux produits ou de publications du groupe sur la performance du groupe à la pomme, a souligné Michael James, de Wedbush Securities. Or le très fort optimisme sur ce titre s'est évanoui au cours des deux derniers mois, a-t-il relevé. Les courtiers s'inquiétaient notamment, selon lui, d'un rapport du cabinet de recherche IDC publié la veille, qui fait état d'une baisse des parts de marché de l'iPad d'Apple dans le secteur des tablettes, au profit d'autres appareils utilisant le système d'exploitation Android de Google. IDC estime que la part de marché de l'iPad d'Apple devrait tomber de 56,3% en 2011 à 53,8% cette année, et à 49,7% en 2016. Trip Chowdhry, analyste chez Global Equities Research, évoque pour sa part, des rumeurs faisant état du déménagement de sites de production pour les ordinateurs de bureau iMac de la Chine vers les Etats-Unis, qui soulevaient des craintes sur la qualité du produit et les marges générées par Apple. La qualité des produits Apple est phénoménale et l'on ne peut changer du jour au lendemain de site de production sans que cela affecte la qualité du produit et les coûts structurels, a-t-il estimé. Par ailleurs un document de l'autorité boursière américaine daté de mardi indique que le responsable des services et logiciels pour internet d'Apple, Eddy Cue, a cédé pour quelque 8,76 millions de dollars de titres du groupe fin novembre. La baisse du titre était enfin accentuée par des prises de bénéfices, selon Jody Giraldo, de EquityStation. Le 19 septembre, avant le lancement de l'iPhone 5, l'action d'Apple valait encore 702,10 dollars, son record en clôture à ce jour. Certains prédisaient alors une envolée jusqu'à 850 dollars. A la place, le titre a perdu plus de 23% de sa valeur et près de 150 milliards de dollars de capitalisation boursière ont disparu.