Après des années de fermeture, le Centre d'estampillage de Tlemcen vient de rouvrir enfin ses portes. En effet, la réouverture, cette année, du centre d'estampillage des tapis et des couvertures en laine de Tlemcen, après de longues années d'absence, augure d'une relance effective de l'artisanat en général et de la confection du tapis en particulier . Selon le directeur de la PMI et de l'artisanat M. Mohamed Hassani, le Centre d'estampillage de Tlemcen créé en 1949 a constitué durant des années, un outil d'évaluation de la conformité et de la qualité du produit artisanal au niveau des ateliers. A cette époque, plusieurs tentatives d'unification des normes en vigueur dans ce créneau ont été engagées dans le but de faire distinguer la qualité du tapis Tlemcénien et le conformer avec des normes y afférentes au poids et la qualité de la matière première dans le but de lui conférer le label de qualité pour son exportation à l'étranger. L'activité de ce centre a été paralysée en 1988 en raison de l'indisponibilité du produit et la reconversion des artisans de tissage vers d'autres activités. Ceci s'est d'avantage compliqué avec l'émergence du produit étranger sur le marché local, précise la même source. C'est dans le but de remédier à cette situation et revaloriser le tapis traditionnel local, que la direction concernée a préconisé, en coordination avec le ministère de tutelle la réouverture de cet établissement Des opérations visant la réhabilitation de ce métier ont été mises en œuvres par le biais de la formation d'inspecteurs en artisanat qui ont suivi des cours pratiques et théoriques sur les normes du contrôle de la conformité du tapis algérien avant la remise du label permettant son exportation. De grands espoirs sont fondés par les responsables du secteur sur ce centre d'estampillage pour offrir un espace de rencontre aux artisans et aux opérateurs économiques et les inciter à relancer la production. La wilaya de Tlemcen a exporté dans les années 60 et 70, un volume oscillant entre 350 000 et 450 000 mètres carré de tapis. Ce créneau générait à cette époque pas moins de 15 000 postes d'emplois de main-d'œuvre féminine en sus de placements indirects relatifs à la collecte et la préparation de la laine, et autres, ajoute-t-on. Les statistiques avancés par la Chambre de l'artisanat de Tlemcen, démontrent que la fabrication du tapis dans la capitale des Zianides a connu une régression spectaculaire induisant une baisse de production estimée à moins de 309 m2. Plusieurs facteurs sont à l'origine de ces difficultés dont l'absence de la matière première du marché, les problèmes d'approvisionnement et l'inexistence de débouchés pour la commercialisation du produit et l'orientation de la main-d'œuvre vers d'autres activités avec l'ouverture d'unités industrielles, note-t-on. Les ateliers ou dar zrabi cessèrent ainsi l'un après l'autre leur activité et la masse de main- d'œuvre féminine particulièrement importante, libérée, ira rallier la masse des chômeurs. “Parce que la seule formation acquise par ces jeunes filles se limitait à la conception et le tissage et l'utilisation de la Khellala”, dira une sexagénaire qui a consacré sa vie à ce métier. Aujourd'hui, et avec la réouverture du centre d'estampillage de tapis, les services concernés ont mis en place un nombre de dispositions allant dans le sens de relancer la confection du tapis et insuffler un nouveau souffle au secteur . Il s'agit notamment de procéder à l'ouverture de filières au niveau des CFPA pour transmettre ce savoir-faire aux générations montantes et inciter les jeunes promoteurs à ouvrir des ateliers de tissage.