La construction de la partie maritime du gazoduc South Stream, lancée officiellement, vendredi dernier, par Gazprom en présence de Vladimir Poutine, ne pourra commencer qu'en 2014, a-t-on appris, avant-hier, auprès du consortium en charge du projet. Mais South Stream Transport, composé de Gazprom (50%), l'italien Eni (20%), le français EDF (15%) et l'allemand Wintershall (15%), filiale de BASF, a assuré toujours prévoir ses premières livraisons avant la fin 2015, dans un courriel. Dans son édition de lundi, le quotidien Vedomosti avait révélé que les travaux n'avaient pas encore reçu tous les feux verts des autorités compétentes, notamment sur le plan écologique. Toutes les sections ont en commun que leur construction ne commencera qu'une fois obtenus les permis et après la fin des évaluations environnementales, a expliqué South Stream. Pour cette raison, la mise en place des tuyaux en eau profonde et sur les côtes de la partie maritime ne pourra commencer qu'en 2014, car la construction de cette section est plus complexe que celle sur les terres, a expliqué South Stream. Le consortium souligne cependant que la construction des autres parties devrait commencer plus tôt. Officiellement, les travaux ont été inaugurés, vendredi dernier, par le président russe lors d'une cérémonie en présence de plusieurs centaines d'invités et journalistes sur les bords de la mer Noire, dans la station balnéaire d'Anapa, point de départ du gazoduc. Vladimir Poutine, avait personnellement demandé au début de 2012 à Gazprom d'avancer les travaux à la fin de 2012. Il a promis, vendredi dernier, que le gazoduc, en évitant l'Ukraine, permettrait à Moscou de livrer du gaz russe à l'Union européenne de manière fiable. Les festivités du 7 décembre ont marqué le début de la phase de construction pour l'ensemble du système, qui comprend des sections en mer et sur les terres. Tous les sections ont reçu leur décision finale d'investissement, et la cérémonie du 7 décembre célébrait aussi le renforcement de l'engagement des tous les partenaires, a assuré South Stream. Le tuyau, d'une longueur totale de 2 380 kilomètres dont 925 sous la mer, est censé transporter du gaz à partir de la fin 2015. Son coût est estimé à 16,5 milliards d'euros. Le tracé passe par la mer Noire puis la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie, la Slovénie, jusqu'à l'Italie. Porté par Moscou, South Stream est en concurrence avec d'autres projets de gazoducs dans le sud de l'Europe, notamment Nabucco, soutenu par l'UE, et le Transadriatic Pipeline. Selon Vedomosti, Gazprom, en attendant de lancer la construction de la partie sous-marine de South Stream, se consacre aux travaux d'adaptation et de renforcement du réseau gazier russe dans le sud de la Russie.