Le secrétaire général au ministère du Commerce, M. Aissa Zelmati, a indiqué, hier, que le nombre total des opérateurs économiques exerçant dans le commerce de détail s'élève à 632.834 à fin octobre 2012, soit un taux de 38,2% par rapport à l'ensemble des secteurs économiques (1.658.690). Cette déclaration a été faite lors du premier colloque international sur le commerce de détail et les centres commerciaux en Algérie, organisée à Alger, par la Chambre de commerce et d'industrie Suisse-Algérie, De son côté, et versant dans le même ordre d'idées, la directrice des services informatiques au Centre national du registre du commerce (CNRC), Abdelaoui Meriem, a précisé qu'en 2011, le volume global du commerce de détail en Algérie se situait aux alentours de 3.370 milliards de DA, soit environ 42 milliards de dollars. "L'emploi direct global généré par le commerce de détail est évalué à 1,2 million de personnes à fin octobre 2012",a-t-elle encore fait savoir. La majorité des opérateurs exerçant dans ce secteur "est représentée par les personnes physiques (98,3%)", souligne la directrice des services informatiques au Centre national du registre du commerce (CNRC), Abdelaoui Meriem, tout en relevant que la wilaya d'Alger demeure la plus importante en matière d'implantation des opérateurs exerçant dans le commerce de détail avec 71.910 opérateurs soit un taux de 11,4%". "Le nombre d'activités composant le secteur du commerce de détail s'élève à 252 sur un total de 1.375 activités", a-t-elle ajouté. D'autre part et selon l'analyse des statistiques relatives à l'évolution des grandes surfaces durant les dix dernières années, a-t-elle poursuivi, celle-ci "montre qu'elle n'y a pas une grande affluence vers les grandes surfaces, mais plutôt une évolution normale notamment durant les cinq dernières années et qui est de 3 à 5%". Les participants à ce premier colloque international sur le commerce de détail et les centres commerciaux en Algérie ont mis l'accent sur les différents phénomènes sociologiques qui ont conduit à de profonds changements d'attitudes des consommateurs envers l'achat, relevant l'importance pour le commerce traditionnel d'accompagner ce changement pour capter des clients mieux informés, inconstants et toujours plus exigeants.Partant du constat que le marché algérien du commerce de détail recèle un important potentiel de développement, les différents intervenants ont plaidé pour le renforcement des conditions susceptibles de favoriser la distribution en Algérie et le commerce en général. Ils ont mis l'accent sur l'amélioration de l'accès au foncier industriel, aux crédits d'investissements, la constitution d'un cadre législatif favorable autour de la franchise et le lancement de la formation spécialisée car, ont-ils estimé, "le métier de la vente ne s'improvise pas". Selon le président de la Chambre de commerce et d'industrie Suisse-Algérie et également président de la société des centres commerciaux d'Algérie, Alain Rolland, le secteur de la distribution en Algérie " a gagné en maturité", préconisant néanmoins l'amélioration des infrastructures et l'accessibilité tout en mettant l'accent sur la qualité, la formation et le soin apporté à l'ambiance et à l'environnement. Le secrétaire général au ministère du Commerce, a rappelé l'importance qu'accordent les pouvoirs publics à cette forme de commerce moderne et les efforts consentis pour réguler cette activité, annonçant que le ministère "se penche, actuellement, sur l'élaboration des textes de loi devant encadrer la franchise en Algérie". Il a rappelé dans ce contexte qu'une étude devant conduire à l'élaboration d'un schéma national directeur organisant la création des infrastructures commerciales sera lancée incessamment. Pour sa part, le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, M. Ait Aberrahmane Abdelaziz, outre le fait que la grande distribution réalise des économies d'échelle et une diminution des coûts de distribution grâce à la consommation de masse, elle "peut constituer une incitation supplémentaire à la production nationale notamment par l'offre de débouchés". Il a rappelé que le ministère a pris l'initiative d'encadrer cette activité par le biais du décret exécutif n°12.111 du 6 mars 2012 fixant les conditions et les modalités d'implantation et d'organisation des espaces commerciaux et d'exercice de certaines activités commerciales.Quant au président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), M. Réda Hamiani, il a estimé, de son côté que la modernisation du secteur de la distribution se traduira "indéniablement" par des effets positifs pour les producteurs, à la fois, pour leur approvisionnement et la distribution de leurs produits, mais aussi pour les consommateurs par une amélioration de la qualité des produits et des prix plus bas du fait d'une meilleure efficacité qui aura pour effet des baisses des taux de marge. Enfin, le directeur général de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI), M. Abdelkrim Mansouri, a mis en exergue l'intérêt à promouvoir l'investissement dans l'infrastructure de distribution, énumérant les avantages fiscaux, fonciers et ceux liés à la formation et à la création d'emplois accordés aux projets d'investissement. Ainsi, des exonérations fiscales intéressantes, des concessions de terrains de gré à gré, des réductions sur le prix de la redevance locative calculée sur la valeur domaniale et un allègement des charges patronales pour le recrutement des jeunes sont accordés aux investisseurs dans le secteur.