La production de gaz du gisement de Sakhaline-1, dans l'Extrême Orient russe, est paralysée depuis sept ans par un conflit entre l'américain ExxonMobil et le groupe public Gazprom, a rapporté le journal Izvestia. Selon le journal, qui cite une source gouvernementale, le blocage a poussé le ministère de l'Energie à demander récemment aux deux parties d'entamer des négociations. Pour certains analystes, interrogés par Izvestia, ces discussions pourraient aboutir à une reprise par Gazprom de la participation du groupe américain. ExxonMobil est à la tête du consortium en charge de l'exploitation de ce gisement d'hydrocarbures sur l'île de Sakhaline, proche du Japon. Il possède une participation de 30% dans le projet, mené avec le japonais Sodeco (30%), l'indien ONGC (20%) et le russe Rosneft (20%). Le géant américain souhaite exporter le gaz et demande depuis 2005 la construction d'un gazoduc vers la Chine dans cette optique, explique Izvestia. Mais Gazprom, qui détient le monopole en Russie pour les exportations de gaz, s'oppose à cette idée et souhaite que le gaz soit dirigé vers le marché russe, poursuit le journal. Selon le quotidien, la production gazière du projet, dont les réserves sont estimées à 485 milliards de mètres cubes, est donc quasi paralysée, les partenaires se concentrant actuellement sur l'extraction pétrolière. Si ce conflit se réglait par un rachat par Gazprom de la participation d'ExxonMobil, la situation rappellerait les déboires de l'anglo-néerlandais Royal Dutch Shell à Sakhaline. En 2007, Shell avait perdu le contrôle du gisement Sakhaline 2 au profit de Gazprom, sur fond de reprise en main de précieux actifs énergétiques du pays par l'Etat russe.