Gazprom est, à la recherche d'actifs intéressants. Pour cela le géant gazier russe compte céder des actifs dans son projet gazier stratégique Sakhaline contre des prises de participation susceptibles de le faire avancer dans certaines régions du monde. C'est dans ce contexte justement que le vice-président du groupe énergétique Alexandre Medvedev a récemment indiqué que Gazprom pourrait associer l'anglo-néerlandais Shell à ses projets d'hydrocarburesà Sakhaline, en échange d'une participation dans des projets du groupe Shell. "Nous savons que Shell possède de bons actifs, qui pourraient nous intéresser. Si nous trouvons une décision satisfaisante pour nous et évidemment pour eux, alors cette coopération pourrait s'élargir et inclure également un partenariat sur Sakhaline", a-t-il ajouté. Une déclaration anodine ? pas si sûr. Shell possède effectivement des actifs intéressants, notamment en Afrique. L'anglo-néérlandais qui a entamé a un retrait dans les activités aval a bien pris le soin de conserver toutes ses participations dans l'amont (exploration, exploitation). Un échange d'actifs pourraient-il dans ce cas toucher l'Algérie ? la question mérite d'être posée. Le Groupe anglo-néerlandais, qui a récemment manifesté son intérêt par la prise de nouvelles participation dans le cadre du 3e appel d'offres lancé par Alnaft, opère dans deux blocs d'exploration de Reggane et Gourara (Sud de l'Algérie) et dans lesquels Shell et Sonatrach opèrent en partenariat. Aussi, les russes ont à plusieurs reprises manifesté leur intérêt pour consolider leurs positions en Algérie. la dernière manifestation de cet intérêt grandissant est la tentative de l'anglo-russe TNK-BP pour la reprise des actifs de British Petroleum en Algérie. Une tentative qui s'est heurtée au droit de préemption du gouvernement Algérien en vigueur depuis l'été 2009. Les algériens refusent d'accorder une suite favorable à la demande de BP de livrer des informations sur les résultats de son activité concernant les champs gaziers d'In Salah et In Amenas à la joint-venture russo-britanique TNK-BP. L'Algérie menace de recourir au droit de préemption que lui confère la loi pour reprendre ces actifs qui seraient évalués à 3 milliards de dollars. Néanmoins, les russes et particulièrement Gazprom tiennent mordicus au marché Algérie. les responsables de Gazprom considèrent que l'Afrique du Nord est une zone- clé de production d'hydrocarbures. En Algérie, Gazprom EP International opère le permis d'exploration d'El Assel qu'elle avait obtenu suite à un appel d'offres international clos en décembre 2008. Le puits RSH2 fournit 76.460 m3 de gaz par jour, a précisé M. Ivanov. Situé à 500 km au sud d'Alger, le gisement de gaz d'El Assel fait l'objet d'un projet de partenariat entre Gazprom et le groupe Sonatrach. Le premier détient 49% et le second 51%. Le budget du projet pour 2010 s'élève à environ 90 millions de dollars. Gazprom s'est vu attribuer ce bloc dans le cadre du premier appel d'offres lancé par Alnaft en 2008, conformément aux nouvelles dispositions de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Pour rappel, le 4 août 2006, Gazprom et Sonatrach ont signé un mémorandum d'accord définissant les principaux domaines de leur coopération: prospection géologique et production de gaz, développement des gazoducs de transport et de distribution, échanges d'actifs, transformation et vente de gaz naturel et de pétrole en Algérie, en Russie et dans des pays tiers.