Les travaux du premier symposium qui s'est déroulé à Oran, dans le cadre du 33éme congrès de la Société algérienne de pédiatrie (SAP), ont pris fin vendredi avec adoption de certaines recommandations portant notamment sur les moyens de prévention contre les méningites bactériennes qui ont pris des proportions en Algérie ainsi que sur la question récurrente des vaccins et d'autres traitements pédiatriques.Le docteur Zmit de l'hôpital El Kettar a présenté dans ce sens une étude phare sur " Epidémiologie et évolution des méningites bactériennes de 2005 à 2012 ", qui a dévoilé l'impact de cette maladie qui va continuer à tuer des enfants ; si on ne développe pas à grande échelle des campagnes de vaccination des enfants de moins de 5 ans. Cette étude a démontré que les méningites bactériennes du nourrisson représentent une cause majeure de morbi-mortalité, selon l'intervenant qui cite les chiffres de l'enquête à l'appui. Ainsi 78% des cas de méningites bactériennes surviennent, dit-il, chez des enfants de moins d'1 an ; alors 100% des cas de méningites bactériennes en 2012 sont dues au pneumocoque, a-t-il ajouté. 74% des pneumocoques isolés sont, dit-il, de sensibilité diminuée à la Pénicilline G. L'intervenant poursuit que 79% des décès sont des méningites à pneumocoque ; 33% qui ont présenté des complications ont nécessité une prise en charge lourde et coûteuse ainsi que 7% Séquelles psychomotrices et sensorielles. Selon cette étude, plus de 3100 enfants de moins de 5 ans sont décédés en 2010 en Algérie, à la suite d'une pneumonie. " Le pneumocoque, le tueur silencieux, comme l'a dénommé l'OMS, est un agent microbien redoutable, il est entouré d'une capsule qui le rend très virulent " explique le docteur Zmit. Les infections invasives à pneumocoque s'observent avec une plus grande fréquence avant l'âge de 6 mois. " Avant l'âge de 2 ans, le pneumocoque est la principale cause de Méningite Bactérienne. La Méningite à Pneumocoque est la plus redoutable des infections, elle peut entraîner le décès et lorsque l'enfant survit, elle est responsable de séquelles ". Selon les régions, les méningites à pneumocoque de l'enfant sont une cause majeure de morbidité 24,7% et de mortalité 28%. Un enfant sur trois présentera des séquelles qui vont se manifester par des convulsions, une épilepsie, une paralysie, un retard psychomoteur ou une surdité, si les campagnes de vaccination ne sont pas menées. Ces séquelles sont lourdes, elles vont entraver le développement normal de l'enfant et vont nécessiter des soins continus et coûteux. L'OMS a engagé un programme mondial de lutte contre le fléau qu'est la Pneumonie. Ce programme comporte plusieurs actions pour réduire la morbidité et la mortalité par les infections à Pneumocoque ; comme la protection des jeunes nourrissons par l'allaitement exclusif jusqu'à l'âge de 6 mois, la lutte contre la malnutrition, la prévention du petit poids de naissance ainsi qu la prévention des maladies infectieuses évitables par la vaccination et l'OMS recommande l'introduction du vaccin anti pneumococcique dans le programme élargi de vaccination (PEV). Les intervenants ont également souligné un troisième axe d'action contre le pneumocoque qui est le traitement précoce des infections à pneumocoques par une antibiothérapie adaptée.