L'émissaire international, Lakhdar Brahimi, a commencé ses entretiens, hier, avec le chef de l'opposition intérieure, au lendemain de son entretien avec le président Bachar al-Assad aux prises avec une guerre civile qui a fait plus de 44 000 morts. La délégation de six personnes est conduite par Hassan Abdel Adhim, qui dirige le Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), basé en Syrie et toléré par le régime. Il est accompagné notamment de Mohammad Abou Qassem du parti Tadamoun et de Bassam Taquieddine, Ce comité regroupe des partis nationalistes arabes, kurdes, socialistes et marxistes. Proche de la Russie, il refuse toute idée d'intervention militaire étrangère en Syrie et n'a pas rallié la Coalition de l'opposition. Pour leur part, les comités locaux de coordination (LCC), regroupant les militants animant la contestation du régime sur le terrain, ont affirmé, hier, dans un communiqué, après avoir eu vent de certaines fuites concernant la solution proposée par Brahimi, qu'ils rejettent toute initiative plaçant les Syriens devant l'alternative d'être forcés de choisir entre un compromis injuste ou la continuation des crimes du régime contre eux, leurs propriétés et les bâtiments publics. Ils insistent sur le fait que Assad et tous les responsables politiques, militaires et sécuritaires doivent quitter le pouvoir et sur leur refus absolu de tout plan qui accorderait l'immunité aux piliers de ce régime, car cela détruirait les chances d'avoir une réconciliation politique. M. Brahimi, a estimé lundi toujours inquiétante la crise en Syrie où plus de 44 000 personnes ont péri en 21 mois selon une ONG syrienne, et a dit espérer que toutes les parties se prononcent pour une solution à laquelle aspire l'ensemble du peuple syrien. J'ai eu l'honneur de rencontrer le président et, comme d'habitude, nous avons échangé nos vues sur les nombreuses étapes à entreprendre pour l'avenir, avait-il déclaré à la presse. M. Assad a exprimé son point de vue sur la situation et je lui ai fait le compte rendu de mes rencontres avec des dirigeants dans la région et en dehors, a ajouté le diplomate algérien nommé en septembre après que son prédécesseur Kofi Annan eut jeté l'éponge. De son côté, le président Assad a assuré à M. Brahimi l'engagement du gouvernement à faire réussir tous les efforts visant à protéger la souveraineté et l'indépendance du pays, a rapporté la télévision d'Etat, évoquant des discussions amicales et constructives. Des jihadistes prennent un village alaouite du centre Sur le terrain, les jihadistes ont pris, avant-hier, une grande partie d'une localité alaouite, la minorité religieuse dont est issu le président Bachar al-Assad, dans la province de Hama dans le centre de la Syrie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Onze combattants du Front Al-Nosra, de la brigade Ahrar al-Cham et de la brigade Ahrar al-Achaïr ont péri lors de combats dans la localité de Maan, selon l'OSDH, qui fait également état d'un premier bilan de 20 morts dans les rangs des troupes régulières. Les insurgés ont récemment multiplié les attaques dans la région de Hama, où coexistent de nombreuses communautés. Jusqu'ici, les rebelles avaient enregistré peu de succès dans cette province quadrillée par les forces de sécurité depuis les manifestations monstres contre le régime de l'été 2011. Samedi, un autre bataillon islamiste avait menacé d'attaquer deux villages chrétiens à une vingtaine de kilomètres de Maan si leurs habitants n'en délogeaient pas l'armée et les miliciens du régime. Le Koweït accueillera, fin janvier, une réunion de donateurs L'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, a annoncé, avant-hier, à l'ouverture du sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Manama au Bahreïn, que son pays était prêt à abriter une réunion de donateurs fin janvier pour mobiliser une aide humanitaire au peuple syrien. "J'ai informé le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon de mon feu vert pour accueillir fin janvier une réunion de donateurs destinée à mobiliser une aide humanitaire au peuple syrien", a déclaré cheikh Sabah. Les Nations unies ont lancé le 19 décembre un appel pour 1,5 milliard de dollars (750 millions d'euros) pour aider jusqu'en juin près d'un million de réfugiés syriens ainsi que quatre autres millions de Syriens affectés par le conflit mais qui sont restés dans leur pays. Les fonds demandés correspondent aux besoins de quelque 55 organisations humanitaires. L'ONU précise par ailleurs qu'un milliard de dollars (sur les 1,5 demandés) permettra de venir spécifiquement en aide aux réfugiés. Moscou dément avoir fourni des armes offensives à la Syrie La Russie n'a pas fourni d'armes offensives à la Syrie, a déclaré, avant-hier, le vice- ministre de la Défense Anatoli Antonov. Par ailleurs, le responsable a démenti les rumeurs selon lesquelles la Russie aurait envoyé des " unités de force spéciale " ou des opérateurs de systèmes de défense antiaérienne en Syrie. Concernant les parcours de bâtiments maritimes russes, M. Antonov a indiqué qu'ils étaient en mission " dans différentes régions du globe ", mais qu'aucun ne transportait de soldats russes vers la Syrie. En novembre, le directeur de l'administration présidentielle russe Sergueï Ivanov a déclaré que Moscou ne livrait aucune " arme déstabilisatrice " en Syrie.