Les Bourses européennes ont continué pour la plupart à progresser, avant-hier, tentant de finir l'année en beauté, malgré les inquiétudes sur l'absence d'avancées sur le débat budgétaire américain. Les responsables politiques à Washington ont jusqu'au 31 décembre pour s'entendre et éviter qu'une cure d'austérité forcée ne plombe la première économie mondiale. "Le temps presse de plus en plus pour parvenir à un accord avant que le 'mur budgétaire' n'entre en vigueur le 1er janvier", a souligné Dick Green, de Briefing.com. Aussi "l'état d'esprit (des investisseurs) reste fragile", a ajouté l'analyste, même si "beaucoup estiment que Washington va agir maintenant qu'on s'approche de la date-butoir". Les indicateurs américains ont pour leur part soufflé le chaud et le froid, et ont relativement eu peu d'influence sur les places européennes. "On sait que la croissance commence à frémir, mais qu'elle ne reviendra pas rapidement", indique Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities. L'Eurostoxx 50 a gagné 0,43% La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,59%, signant un nouveau plus haut de 2012, dans un marché très peu animé en raison des fêtes de fin d'année et qui résiste aux incertitudes américaines. L'indice CAC 40 s'est établi à 3 674,26 points, son pic de 2012 en clôture et évolue au plus haut depuis le 28 juillet 2011 (3 712,66 points). Parmi les valeurs, plusieurs poids lourds de la cote ont tiré le marché vers le haut, comme France Télécom (+0,85% à 8,41 euros) et Schneider Electric (+2,33M à 55,87 euros). Les valeurs défensives, moins soumises aux variations du marché, ont été à la peine. L'Oréal a grignoté 0,14% à 105,65 euros et Pernod Ricard a perdu 0,44% à 87,45 euros. A Francfort, l'indice vedette Dax a gagné 0,26% à 7 655,88 points pour son avant-dernière séance de l'année 2012. L'indice des valeurs moyennes MDax a suivi une tendance contraire, perdant 0,15% à 11 976,54 points. En tête du Dax, le groupe d'énergie RWE a gagné 1,09% à 31,58 euros, suivi de BMW (+1,05% à 73,46 euros). Le directeur financier du constructeur automobile Friedrich Eichiner a déclaré que le groupe avait vendu "environ 1,8 million" de voitures en 2012, un record, et qu'il tablait sur une nouvelle hausse des ventes en 2013. A l'inverse, le secteur de la chimie était en queue de l'indice, avec Lanxess (-1,66% à 66,47 euros), Merck KGaA (-1,32% à 99,57 euros) et Henkel (-1,19% à 61,43 euros). Seul le numéro un mondial, BASF, a tiré son épingle du jeu (+0,89% à 71,80 euros), mais en raison d'un phénomène de rebond par rapport à la nette baisse de son action enregistrée depuis la semaine dernière. La Bourse de Londres a clôturé à l'équilibre, l'indice FTSE-100 grappillant 0,12 point à 5 954,3 points. Les banques ont terminé en hausse, comme Royal Bank of Scotland (RBS) (+2,52% à 325 pence) et Lloyds Banking Group (+2,07% à 49 pence). Le secteur minier a également été recherché, à l'image de ENRC (+3,65% à 289,4 pence), Anglo American (+2,13% à 1 921 pence) ou encore Rio Tinto (+0,93% à 3 541,4 pence). Les enseignes de distribution ont en revanche été sous pression: Morrison a perdu 0,87% à 261,2 pence, Tesco 0,74% à 336 pence et Sainsbury 0,94% à 347 pence. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a gagné 0,06% à 344,71 points. La hausse la plus importante a été enregistrée par le sidérurgiste Aperam, qui a gagné 2,54% à 11,71 euros. A la baisse, le groupe de café et thé DE Master Blenders a cédé 2,68% à 8,70 euros. L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a clôturé en hausse de 0,45% à 16 408 points après une séance marquée par une émission obligataire à court et moyen terme réussie de 8,5 milliards d'euros. Les valeurs bancaires étaient en forme: Monte Paschi di Siena a gagné 2,66% à 0,2242 euros, Banca Popolare di Milano 2,54% à 0,4561 euros et Banco Popolare 2,43% à 1,265 euros. A la traîne, le groupe Luxottica, leader mondial des lunettes haut de gamme, a perdu 1,24% à 30,96 euros, et Fiat industrial qui a cédé 0,84% à 8,26 euros. La Bourse de Bruxelles a fini en hausse de 0,38% à 2 486,75 points. La séance a été marquée par le décrochage du groupe de services automobiles D'Ieteren (-3,90% à 29,22 euros), après son avertissement sur résultat. La plus forte hausse a été enregistrée par le bancassureur KBC, qui a gagné 1,43% à 26,23 euros. Lisbonne est l'une des rares places européennes à finir en baisse: l'indice PSI-20 a lâché 0,11% à 5 704,45 points. Les titres bancaires BPI et BES ont progressé de respectivement 2,31% et 1%, tandis que BCP a perdu 1,30%. Parmi les poids lourds, EDP a reculé de 1,03% et Portugal Telecom de 0,94%. La Bourse de Madrid a aussi reculé de 0,22% à 8 280,9 points. Bankia affiche la plus forte perte, en repli de 19,53% à 55,2 centimes après l'annonce de sa valorisation négative de 4,2 milliards d'euros. Le titre quittera l'indice Ibex35 le 2 janvier, à la suite de sa recapitalisation. Banco Popular et CaixaBank ont également reculé, de 2,26% à 60,6 centimes et de 0,8% à 2,607 euros, tandis que Santander a progressé de 0,11% à 6,097 euros, et BBVA, de 0,28% à 7,04 euros. La Bourse suisse a également terminé en baisse, l'indice SMI se repliant de 0,39% à 6 862,55 points. Transocean, le spécialiste des plateformes pétrolières, a reculé de 4,03% à 40,20 francs. Adecco a progressé de 0,79%, à 48,50 francs suisse. Hors SMI, Clariant s'est apprécié de 3,04% à 12,20 francs. Le groupe de spécialités chimiques a annoncé la cession, plus tôt que prévu, de ses activités textiles, papiers et émulsions dans le cadre d'un plan de recentrage sur des métiers plus rentables. Wall Street finit en baisse, suspendue au débat budgétaire américain Wall Street a terminé en légère baisse, après avoir fluctué toute la séance au gré des informations en provenance de Washington concernant l'avancée des pourparlers sur le budget des Etats-Unis: le Dow Jones a lâché 0,15% et le Nasdaq 0,14%. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average a perdu 18,28 points à 13 096,31 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 4,25 points à 2 985,91 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 a reculé de 0,12% ou 1,74 point, à 1 418,09 points. Après avoir démarré à l'équilibre, le marché s'est enfoncé dans le rouge pendant la majeure partie de la séance alors que les chances de parvenir rapidement à un accord semblaient s'amenuiser. Mais les indices ont effacé une partie de leurs pertes en toute fin de journée, quand les investisseurs ont appris que les responsables républicains de la chambre des Représentants avaient convoqué l'assemblée dimanche soir, signe de possibles progrès dans les négociations. Le flot de nouvelles qui sort de Washington n'est pas vraiment de nature à instiller une réelle confiance au sein du marché, a remarqué David Levy, de Kenjol Capital Management. A l'approche de la fin de l'année, toute l'incertitude autour du " mur budgétaire " n'encourage pas les investisseurs à engager du capital et nombre d'entre eux préfèrent rester en retrait, a-t-il ajouté. Si démocrates et républicains ne parviennent pas à trouver un terrain d'entente avant le 1er janvier, un ensemble de mesures de rigueur s'imposeront au pays, risquant de mettre à mal l'économie encore chancelante des Etats-Unis. Pour l'instant le désaccord semble persister. Le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, a affirmé que c'était désormais au Sénat, contrôlé par les alliés de M. Obama, de faire le premier pas. Mais le chef de file des démocrates au Sénat, Harry Reid, n'était pas disposé à répondre aux injonctions de son homologue de la Chambre. Pour lui, il semblerait bien que le pays n'évitera pas le mur budgétaire. Les investisseurs digéraient par ailleurs une série d'indicateurs économiques mitigés. L'annonce peu après l'ouverture de la séance d'une chute brutale du moral des ménages aux Etats-Unis en décembre a notamment fait reculer le marché. Elle a occulté les publications d'une baisse surprise des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis la semaine dernière et d'un regain de vigueur des ventes de maisons individuelles neuves dans le pays en novembre. Tokyo finit au plus haut depuis le tsunami du 11 mars 2011 La Bourse de Tokyo a terminé à son plus haut depuis le tsunami du 11 mars 2011, les investisseurs espérant un redémarrage économique sous la direction des conservateurs revenus au pouvoir au Japon. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a gagné 0,91%, ou 92,62 points, à 10 322,98 points, soit au-dessus de son niveau du 11 mars 2011. Il avait plongé dans les jours suivant cette catastrophe et l'accident nucléaire de Fukushima, sans remonter franchement depuis, en raison des inquiétudes suscitées par l'endettement européen et le fléchissement de la croissance mondiale. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau est monté de son côté de 0,75%, prenant 6,38 points à 854,09 points. L'activité a été très intense, avec 3,47 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Les indices sont nettement remontés ces dernières semaines, depuis la convocation d'élections anticipées au Japon par le Premier ministre de centre-gauche de l'époque, Yoshihiko Noda. Autre sujet de satisfaction pour le marché tokyoïte, M. Abe, a promis de lancer rapidement un plan de relance budgétaire pour doper l'économie nippone, plongée dans la récession. Un premier budget de relance de l'ordre de 100 milliards d'euros est prévu pour les semaines à venir, afin de financer entre autres de grands travaux d'infrastructures. Avant-hier, les constructeurs d'automobile ont encore grimpé, dopé par la baisse du yen et des perspectives d'affaires plutôt favorables. Nissan a gagné 2,05% à 798 yens, Honda 1,63% à 3 110 yens, Mitsubishi Motors 6,17% à 86 yens et Mazda 7,10% à 166 yens. Toyota a accéléré de 2,61% à 3 930 yens. Le groupe a certes annoncé qu'il allait payer 1,1 milliard de dollars pour indemniser les automobilistes américains qui ont vu la valeur de leur véhicule baisser à la suite des rappels massifs menés entre 2009 et 2010. Mais des investisseurs y ont vu une décision positive dans l'optique de "solder" ce problème. Des sociétés de courtage ont aussi eu le vent en poupe, espérant des conditions monétaires de plus en plus souples, propices aux affaires. Nomura Holdings a ainsi de 4,25% à 491 yens.Parmi les autres firmes bien orientées, le conglomérat industriel Toshiba a gagné 3,22% à 321 yens, le fabricant de montres Seiko 5,58% à 208 yens et la compagnie de transport maritime Mitsui OSK Lines 4,49% à 256 yens.