Les Bourses européennes ont terminé proches de l'équilibre ou en légère hausse, avant-hier, dans de faibles volumes, soutenues par l'espoir d'une action prochaine des banques centrales aux Etats-Unis et en Europe, ainsi que par de bonnes statistiques économiques aux Etats-Unis. "La phase d'observation se prolonge. Il y a eu peu de nouvelles cette séance et les investisseurs sont restés très attentistes", a commenté Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque. "Ils sont toujours à l'affût d'indices sur une éventuelle prochaine action des banques centrales", a-t-il ajouté. "Il y a clairement une sensation de +calme avant la tempête+ dans ces dernières sessions", a souligné Angus Campbell, responsable de l'analyse de marchés chez Capital Spreads. L'Eurostoxx 50 s'est adjugé 0,2% A la Bourse de Paris, l'indice CAC 40 a progressé de 0,54% à 3 456,71 points. Les transactions ont été peu nombreuses, totalisant 2,159 milliards d'euros. Axa a gagné 2% à 11,25 euros après une note favorable de Morgan Stanley. GDF Suez a cédé 1,40% à 19,43 euros. L'Agence de contrôle nucléaire belge n'exclut pas la fermeture définitive de deux des sept réacteurs du pays pour des raisons de sécurité. Crédit Agricole a gagné 0,71% à 4 euros. La banque verte a confirmé avoir reçu des offres fermes pour sa filiale grecque Emporiki, sans avoir encore pris de décision. La Bourse de Londres a grappillé quelques points à la clôture. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a gagné 5,59 points, en hausse de 0,1% par rapport à la clôture de la veille, à 5 851,51 points. Standard Chartered a poursuivi son rebond, gagnant 3,54% à 1 362 pence. La banque a contre-attaqué après avoir été accusée d'avoir dissimulé des transactions avec l'Iran. L'assureur Aviva a perdu 0,79% à 315,7 pence, après des résultats semestriels dans le rouge. TUI Travel a perdu 0,44% à 194,13 pence après avoir annoncé une perte nette creusée pour les neuf premiers mois de l'année. L'indice Dax de la Bourse de Francfort a fini à l'équilibre (-0,02% à 6 964,99 points) lors d'une séance encore marquée par plusieurs résultats d'entreprise. Le MDax des valeurs moyennes a terminé en très légère hausse, de 0,09% à 11 064,24 points. Commerzbank a chuté de 4,21% à 1,23 euro après avoir publié un bénéfice opérationnel à fin juin en fort déclin et averti que son résultat net au second semestre serait "inférieur à celui des six premiers mois". Deutsche Telekom a perdu 1,97% à 9,20 euros, en raison de ses difficultés persistantes aux Etats-Unis. Volkswagen a gagné 1,37% à 148,35 euros, grâce à la croissance des ventes de sa filiale haut de gamme Audi. A contre-courant des autres places européennes, la Bourse de Madrid a terminé en légère baisse: l'indice Ibex-35 des valeurs vedettes espagnoles a terminé en repli de 0,56% à 7 110,2 points. Les taux d'emprunt de la quatrième économie de la zone euro sur le marché obligataire flirtent toujours avec les 7% pour le rendement à échéance 10 ans, un seuil jugé insoutenable sur la durée pour le pays. Bankia a poursuivi son envolée, progressant de 19,32% à 1,513 euros après avoir gagné 24,44% la veille, toujours dans l'espoir d'une "injection anticipée" de fonds. Santander a perdu 0,64% à 5,309 euros, BBVA 1,07% à 5,659 euros et CaixaBank a terminé en repli de 0,27% à 2,609 euros. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a clôturé en très légère baisse, de -0,08%, à 14 654 points. Le secteur bancaire termine la journée dans le vert: MedioBanca gagne 5,3% à 3,022 euros, Banco Popolare, de 2,56% à 1,02 euros, et Banca Popolare d'Emilia Romagna, de 1,76% à 3,992 euros. Le gestionnaire du réseau de transport d'électricité Terna finit en baisse de 1,07% à 2,762 euros. A2A a perdu 0,97% à 0,3669 euros. Telecom Italia affiche une baisse de 0,95% à 0,733 euros et le groupe pétrolier ENI perd 0,89% à 17,9 euros. La Bourse de Bruxelles a terminé en hausse de 0,49% à 2351,98 points. Le titre de la chaîne de supermarchés Colruyt a fini en tête de l'indice Bel-20, avec un gain de 4,46% à 38,49 euros. Le gestionnaire du réseau à haute tension belge Elia, tout comme GDF Suez, a également souffert de l'annonce de l'agence de contrôle nucléaire belge. Son titre a cédé 0,82% à 31,37 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,79% à 334,66 points. L'assureur Aegon, qui a gagné 5,60% à 4,24 euros. Le groupe foncier Corio a cédé 2,57% à 33,22 euros. La Bourse suisse a terminé la séance en légère hausse. L'indice SMI, qui réunit les 20 valeurs vedettes de la cote, a clôturé à 6 505,29 points, en progression de 0,73%, après avoir fait du surplace la veille. Adecco a reculé de 1,27% à 44,25 francs et Swiss Re a abandonné 2,26%, après l'annonce de résultats semestriels en baisse. Nestlé s'est adjugé 2,35% après des résultats semestriels en progression. Credit Suisse a progressé de 0,12% alors qu'UBS a reculé de -0,19%. La Bourse de Lisbonne a terminé la séance en hausse: l'indice PSI-20 a clôturé en hausse de 0,8% à 4 870,09 points avec 9 titres dans le vert. Le groupe de distribution Jeronimo Martins a gagné 2,71% et le pétrolier Galp, 2,29%. Les banques BES et BPI ont gagné 1,37% et 0,55% respectivement, tandis que BCP a terminé inchangé. Wall Street finit sans direction La Bourse de New York a clôturé sans direction, avant-hier, dans un environnement de scepticisme accru quant à une action prochaine des banques centrales américaine et européenne pour relancer l'économie: le Dow Jones a cédé 0,08% mais le Nasdaq a pris 0,25%. Selon des résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones Industrial Average a lâché 10,45 points à 13 165,19 points, tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, a avancé de 7,39 points, à 3.018,64 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a grappillé 0,04% (+0,58 point) à 1 402,80 points. En légère hausse dans la matinée, l'indice vedette de Wall Street a changé de direction à la mi-séance, avant d'osciller autour de l'équilibre. Chaque fois que l'on commence à avoir des statistiques convenables, voire bonnes (aux Etats-Unis), cela peut remettre en question la possibilité d'une intervention plus intensive de la Fed, a commenté Gregori Volokhine, président de Meeschaert New York. Et selon le stratège, cela suffit à faire tomber la tendance haussière car ce qui soutient le marché, c'est l'espoir d'une intervention des banques centrales en Europe comme aux Etats-Unis. De bonnes statistiques sur le front de l'emploi avaient notamment soutenu le marché à l'ouverture, les nouvelles inscriptions au chômage étant légèrement reparties à la baisse pendant la première semaine d'août, tandis que le déficit commercial des Etats-Unis a nettement reculé en juin pour le troisième mois consécutif. Si ces chiffres ne sont pas assez bons pour suggérer nettement une reprise de la croissance, ils ne sont pas assez mauvais pour déclencher une intervention de la Fed, a approuvé Christopher Low, de FTN Financial. En outre, des commentaires de l'un des pères fondateurs de l'euro, Otmar Issing (ancien membre du comité de direction de la Banque centrale européenne), ont accentué l'impression qu'il n'y aurait pas d'intervention de la BCE en septembre, a ajouté M. Volokhine. M. Issing a indiqué dans la journée à l'agence de presse Dow Jones Newswire qu'il n'était pas justifié d'attendre de la BCE qu'elle intervienne directement sur le marché obligataire pour soutenir les Etats de la zone euro en difficulté, et que son rôle était avant tout de soutenir la stabilité des prix. Cela peut paraître étonnant (mais ces propos d'un ancien dirigeant de la BCE) ont du poids car Wall Street est impatiente de voir une résolution de la crise de la dette en euro, et il n'y a pas eu beaucoup d'autres nouvelles sur le front européen. Le marché obligataire a terminé en légère baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est monté à 1,688% contre 1,640% la veille et celui à 30 ans, à 2,750% contre 2,740%. Tokyo: le Nikkei finit en hausse de 1,10%, faible inflation chinoise La Bourse de Tokyo a terminé, avant-hier, la séance en hausse de 1,10%, encouragée par une chute de l'inflation en Chine qui fait espérer de nouveaux soutiens des autorités à l'économie du pays. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 97,44 points à 8 978,60 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a gagné de son côté 0,83%, prenant 6,20 points à 751,84 points. L'activité a été moyenne, avec 1,94 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Le marché a été très calme dans la matinée, les investisseurs ayant peu de nouvelles fraîches pour se fixer une attitude. Mais la situation s'est clairement débloquée après la publication des statistiques de l'inflation en juillet en Chine, où les prix à la consommation n'ont augmenté que de 1,8% sur un an, un chiffre en net repli. Ce recul de l'inflation pourrait donner des marges de manœuvre au gouvernement pour assouplir sa politique monétaire, alors que la Chine, premier partenaire commercial du Japon, connaît un ralentissement de sa croissance qui nuit aux exportations nippones. Les groupes sidérurgiques ont profité de cet indicateur encourageant, leur secteur étant relativement dépendant de la demande chinoise: JFE Holdings a grimpé de 4,03% à 1109 yens et Nippon Steel de 1,84% à 166 yens. Les firmes pétrolières sont aussi remontées, dans la foulée d'une hausse du pétrole consécutive à la nouvelle chinoise: JX Holdings a bondi de 5,68% à 409 yens et Inpex a gagné 1,40% à 468 000 yens. Très actifs en Chine, les constructeurs d'automobiles nippons ont aussi monté: Toyota de 1,42% à 3205 yens et Honda de 0,95% à 2559 yens, Nissan stagnant toutefois à 778 yens. Les fabricants d'électronique en difficulté ont aussi légèrement rebondi: Sony de 1,10% à 922 yens, Panasonic de 2,12% à 577 yens et Sharp de 1,60% à 191 yens. Grande victime de la journée, le groupe d'appareils photo Nikon a au contraire plongé de 8,11% à 2086 yens, après avoir été contraint d'abaisser ses prévisions de résultat annuel à cause de la flambée du yen face à l'euro. Le maintien du statu quo monétaire par la Banque du Japon, annoncé avant la fermeture à l'issue d'une réunion de deux jours, n'a pas entraîné de réaction significative des opérateurs qui s'y attendaient, d'après des courtiers.