Le Sénat américain, contrôlé par les démocrates, a approuvé dans la nuit de lundi à mardi, l'accord budgétaire visant à éviter la cure d'austérité forcée du "mur budgétaire". Cet accord doit maintenant être approuvé par la Chambre des représentants où les républicains disposent de la majorité. L'accord a été voté par 89 voix contre huit. Cette adoption est intervenue deux heures après le moment fatidique fixé au 31 décembre à minuit à partir duquel devaient entrer en vigueur les premières hausses d'impôts et coupes budgétaires automatiques de 600 milliards de dollars. Le vote s'est achevé peu après 02H00 du matin (08H00 suisses), deux heures après le moment fatidique à partir duquel devaient entrer en vigueur les premières hausses d'impôts et coupes budgétaires automatiques de 600 milliards de dollars. Selon un responsable démocrate, le compromis a été conclu par le vice-président Joe Biden, et le chef de la minorité républicaine au Sénat Mitch McConnell au terme de tractations ardues. M. Biden, qui s'était déplacé au Capitole pour convaincre les sénateurs démocrates, avec lesquels il a siégé pendant 36 ans, d'accepter ce marché, s'était dit "très optimiste sur l'issue de ce vote". Hausse d'impôts Le marché obtenu entre MM. McConnell et Biden prévoit une hausse des taux d'imposition pour les foyers aux revenus supérieurs à 450 000 dollars par an et une extension de l'assurance-chômage. M. Obama avait défendu pendant sa campagne de réélection un seuil à 250 000 dollars mais a dû transiger. Il élargit l'assurance chômage de longue durée à deux millions de personnes pendant une année et exempte les foyers de la classe moyenne d'une hausse de leur contribution en rendant permanente une disposition fiscale qui arrivait à expiration. Faire accepter de telles hausses d'impôts par les républicains de la Chambre pourrait toutefois s'avérer difficile, car ils ont déjà rejeté avant Noël l'idée d'imposer davantage les revenus supérieurs à un million de dollars. L'accord repoussera aussi de deux mois les coupes budgétaires automatiques censées entrer en vigueur mercredi, pour donner une fois de plus davantage de temps aux élus d'élaborer un plan de réduction des dépenses. Des économistes ont mis en garde contre une possible replongée de la première économie mondiale dans la récession en cas de blocage durable: si l'accord ne passe pas le Congrès, les impôts augmenteront de 2 000 dollars en moyenne par foyer et par an. Regards vers la Chambre des représentants Cet accord doit maintenant être examiné par la Chambre des représentants où les républicains disposent de la majorité. Cet examen devrait avoir lieu dans la journée de mardi puisque la chambre basse du Congrès a prévu de se réunir à midi (19h00 GMT). Le compromis aura certainement besoin d'un franc soutien de la part des démocrates pour être entériné, de nombreux représentants républicains ayant exprimé leurs doutes à son sujet. Nouvelle bataille Cet affrontement en annonce un autre d'ici à quelques semaines, celui du relèvement du plafond légal de la dette, officiellement atteint lundi. La décision de repousser de deux mois les décisions sur les dépenses risque d'agglomérer ces deux dossiers distincts et donc de créer un nouveau "mur budgétaire" encore plus lourd de menaces.