A moins de deux jours de la date butoir du ‘‘précipice budgétaire'' qui menace les Etats-Unis, les négociations entre les parlementaires n'ont toujours pas fait d'avancées pour conclure un accord et échapper aux mesures d'austérité prévues. Pour tenter de trouver un terrain d'entente avant le 1er janvier, les démocrates et les républicains ont poursuivi dimanche leurs pourparlers pour dénicher un compromis qui permettrait d'éviter non seulement l'instauration de mesures plombant le budget mais aussi des augmentations fiscales sur l'ensemble des ménages américains avec des approches différenciées. En effet, si les démocrates veulent mettre un terme aux cadeaux fiscaux servis aux riches tout en maintenant les exonérations fiscales pour les classes moins aisées, les républicains refusent, eux, toute augmentation fiscale pour les ménages riches. Dans sa déclaration faite dimanche devant le Congrès, l'un des principaux négociateurs et chef de file de la majorité démocrate au sénat, Harry Reid, a encore constaté que les positions entre les deux camps étaient loin d'un rapprochement sur les principales questions. Pour sa part, le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a regretté le manque du sentiment d'urgence en dépit de l'approche de la date butoir du précipice budgétaire. A ce propos, il a fait savoir que pour faire avancer les choses, il a même contacté le vice-président américain, Joe Biden, pour aider à relancer les négociations. Alors que la colère monte entre la Maison-Blanche et les républicains, le président Barack Obama a, dans une interview accordée à une chaîne de télévision, exhorté le Congrès d'agir en urgence pour que les allègements fiscaux touchant les classes moyennes soient prorogés. Si aucun accord n'est trouvé avant mardi, le président américain entend proposer au Congrès l'adoption d'un texte prévoyant de réduire les impôts visant les classes moyennes, a-t-il fait savoir. ‘‘Mon espoir est qu'au cours des 48 prochaines heures, on reconnaisse, qu'au-delà de nos différences partisanes, notre principale priorité est de faire en sorte que les taxes sur les classes moyennes n'augmentent pas. Notre économie en serait bien trop affectée'‘, a clamé le chef de la Maison-Blanche. Dans ce sens, il a encore prévenu que si au 1er janvier, le problème n'aura toujours pas été résolu, cela aura des conséquences néfastes sur les marchés financiers. Pour sa part, le sénateur républicain Lindsey Graham, une des voix des plus influentes au Congrès, a considéré que les chances d'un accord à minima sur le ''précipice budgétaire'' étaient ‘‘extrêmement élevées''. Dans le cas d'incapacité du Sénat de trouver un accord bipartisan, il sera encore plus difficile d'en trouver un à la Chambre des représentants où les républicains sont majoritaires, a-t-il avancé. En fait, si aucun accord ne sera trouvé d'ici lundi soir, le dispositif du ''précipice budgétaire'' sera déclenché systématiquement dès mardi se traduisant par des coupes budgétaires de 607 milliards de dollars pour la seule année 2013, qui toucheront l'ensemble des ministères américains dont les budgets seront, ainsi, réduits de 10%. D'un autre côté, il y aura plus de 200 milliards de dollars de hausse d'impôts pour tous les ménages dont les moins riches verront leur taux d'imposition passer de 10% à 15%, et les plus aisés de 35% à 40%. De plus, les cotisations de la Sécurité sociale seront relevées, la durée des indemnisations du chômage ne sera plus prolongée et les dividendes seront fiscalisés.