La compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, va vendre directement son gaz sur le marché français, à partir de 2010. D'après le site "toutsurl'algérie", qui publie l'information, le groupe vient d'entamer officiellement les démarches pour la création d'une filiale de distribution de gaz en France. Sans donner plus de détails, cette source précise qu'elle ignore si la future structure sera détenue à 100% par Sonatrach, ajoutant que suite au récent refus par Sonatrach d'une alliance avec des groupes français, il est peu probable que ces derniers soient associés à la nouvelle structure française du groupe algérien. Les quantités de gaz destinées au marché français seront transportées par le futur gazoduc, "Medgaz" qui reliera directement à partir de 2009, l'Algérie à l'Espagne. Pour le moment, les seules ventes directes opérées par Sonatrach en Europe se font sur le marché britannique où elle vend du GNL, à partir du terminal de Grain Island. La société nationale des hydrocarbures s'apprête à s'installer sur les marchés espagnol et italien. En finalisant son installation sur le marché français, Sonatrach concrétisera son ambition de devenir, à terme, un acteur majeur sur le marché européen de la distribution de gaz. Pour concrétiser son ambition de s'installer sur le marché français, Sonatrach a signé en 2006 un accord avec Gaz de France portant sur la réservation d'une capacité de regazéification d'un milliard de m3 sur le terminal de Montoir de Bretagne, près de Paris. Cet accord porte sur une période de dix ans. Jusqu'à présent, la Sonatrach vendait son gaz à de grands fournisseurs, comme Gaz de France (GDF), dans le cadre de contrats à long terme. Ces derniers demeureront, même s'ils rapportent moins que les contrats signés directement avec des consommateurs comme les industriels. Comme l'a fait Gazprom, qui a ouvert une filiale à Paris fin 2006 avec l'objectif de détenir à terme 10 % du marché, Sonatrach se donne comme objectif d'être le commercialisateur le plus compétitif dans le marché européen qui s'ouvre. D'ailleurs, elle entend participer aux travaux d'infrastructures sur le Vieux Continent (stockage, gazoducs, terminaux...). Il faut dire que dans sa stratégie, Sonatrach privilégie les ventes directes et indépendantes de son gaz et veut apporter, par ses propres moyens de transport, ce gaz jusqu'au point d'entrée du marché visé. Cette stratégie est justifiée par le fait que Sonatrach peut accéder directement au marché européen soit par ses gazoducs transméditerranéens, soit par du GNL. Si Sonatrach réussit dans tous ses projets actuels de vente de gaz en direct aux clients finals en Europe, celles-ci peuvent représenter jusqu'à 11,1 Gm3/an vers 2011/2012. Un tel volume représenterait plus de 13 % de toutes les exportations de gaz que Sonatrach souhaite réaliser à cet horizon, soit 85 Gm3, y compris ses ventes aux Etats-Unis ou ailleurs. Par ailleurs, Sonatrach affiche sa volonté de diversifier son portefeuille de clients en vendant dans le monde entier grâce au développement du gaz naturel liquéfié (GNL). Le volume des échanges du GNL devrait croître de 6 % par an dans les vingt-cinq années à venir.