Une convention liera désormais les médecins traitants à la sécurité sociale; les malades chroniques sont les premiers concernés par cette nouvelle mesure, l'opération pilote sera lancée dans la ville d'Annaba pour être, par la suite, généralisée dans d'autres régions du pays. Cette annonce a été faite, hier, par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, qui a présidé au siège de son département une journée d'étude sur le conventionnement du médecin traitant. Les malades chroniques devront donc se réjouir de cette action, puisque les médicaments qui leur étaient prescrits n'étaient pas remboursables et cette initiative vient à point nommé combler ce vide, puisque dorénavant ils pourront bénéficier du remboursement par la sécurité sociale de leurs frais de traitement. Et cela dans le cadre de conventions entre les centres d'hémodialyse privés et la sécurité sociale. Le transport des malades de leur domicile jusqu'au centre sera également pris en charge par la sécurité sociale. Ainsi, le premier responsable du secteur du travail et de la sécurité sociale a annoncé aussi la création de quatre centres d'imagerie dans les quatre régions du pays à savoir le centre, l'est, l'ouest et le sud du pays. Le projet est donc bouclé concernant les conventions avec les différents intervenants de la santé. Ainsi, après les pharmaciens, il s'agit aujourd'hui de la convention avec les médecins traitants, les assurés ne payent donc pas la somme que la sécurité sociale prend en charge tout en précisant que le tarif officiel actuel des consultations est de 50 dinars, et pour la consultation chez un spécialiste il est de l'ordre de 100 dinars. Les tarifs pourraient être revus à la hausse, les médecins ne sont pas obligés de souscrire à la convention, c'est au choix. Cependant, l'assuré a la possibilité de choisir son médecin, et ce dernier aura à orienter le patient vers un spécialiste s'il y a une nécessité. L'assuré doit être muni de la carte à puce Chiffa, et les premiers patients concernés sont les malades chroniques, les retraités, et ceux qui ont une pension inférieure au SNMG. L'opération va débuter à Annaba en attendant sa généralisation au même titre que la carte à puce Chiffa 2012. Dans une première étape, près de 65 000 assurés sociaux pourront bénéficier de ces prestations. "La mise en application de cette convention contribuera à changer les mentalités des citoyens, qui ne passeront pas d'un médecin à un autre", a affirmé M. Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Le ministre a, par ailleurs, annoncé la disponibilité du médicament erythropoietine, indispensable aux insuffisants rénaux anémiques. Un avenant à la convention en vigueur intégrera la prise en charge au tarif de référence du médicament essentiel "erythropoétine" (hormone) pour le traitement d'une des conséquences les plus graves de l'insuffisance rénale (anémie). L'absence d'administration de ce traitement chez un bon nombre de dialysés cause de très nombreuses complications et un handicap pour le malade dans sa vie quotidienne. En effet, sans ce médicament, le malade est tributaire des flacons de sang, avec les risques d'infections que cela comporte. En outre, M. Tayeb Louh a souligné l'introduction des tarifs de référence pour d'autres médicaments en octobre prochain. Concernant le code du travail, le ministre a précisé qu'"il sera présenté prochainement au patronat et aux syndicats". A rappeler que M. Louh avait annoncé, au début de l'année 2006, le projet de conventionnement du médecin traitant qui était à cette période en cours d'étude pour une application graduelle dès 2007. Une mesure qui a pour objectif d'améliorer l'accès aux soins des assurés sociaux, une meilleure organisation du cheminement des patients dans le système de soins et une maîtrise des dépenses de la sécurité sociale.