A travers la demande faite pour une réévaluation de la monnaie nationale, le Forum des chefs d'entreprise (FCE) vient de relancer le débat sur un dossier qui n'est pas nouveau. Depuis quelques années, la question revient régulièrement à chaque flambée des prix sur les marchés algériens. Inquiet à cause des récentes hausses des prix à l'importation des matières premières et des produits de consommation courante, le FCE suggère donc, entre autres mesures, une réévaluation du dinar pour justement diminuer le coût des importations et ainsi faire face aux tensions sur les prix des produits de large consommation. Il faut dire que depuis quelques mois l'Algérie est confrontée à une très forte hausse des prix des produits alimentaires, les importations algériennes, en forte hausse ces dernières années, subissent le contrecoup de la forte dépréciation du dollar par rapport à l'euro. Cependant, la question qui se pose est de savoir si cette réévaluation est en mesure de contribuer à réduire le prix réel des produits de base. La monnaie nationale a été fortement dévaluée en 1994 dans le cadre d'un plan d'ajustement structurel du Fonds monétaire international (FMI). Depuis, aucune mesure concernant le dinar n'a été prise. Le gouvernement est appelé donc à se positionner sur une proposition qu'il a, plusieurs fois, rejetée. En effet, l'ex-ministre des Finances, M. Mourad Medelci, avait affirmé, quand il occupait le poste, que la réévaluation du dinar ne figurait pas à l'ordre du jour du gouvernement. Mieux encore, l'ex-argentier du pays avait jugeait cette éventualité de contre-productive, affirmant que l'Algérie aura plus à gagner d'améliorer la productivité du travail que d'augmenter la valeur du dinar algérien. D'ailleurs, des mesures, dans le sens de l'amélioration de la productivité ont été prises dans le cadre de loi de finances, notamment celle relative à la réduction de l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) dont le taux a été ramené de 30% à 25%. D'autres textes réglementaires ont été adoptés sur la réduction des charges patronales en vue de favoriser l'investissement et la création d'emplois dans les entreprises. Si le FCE estime que la réévaluation est opportune, certains observateurs la juge inopportune à l'heure actuelle. Avançant la difficulté d'un tel réajustement, ces derniers appellent à la prudence. Cela, tant que les conditions économiques n'ont pas changé structurellement et que la production nationale n'a pas été améliorée qualitativement et de manière à répondre suffisamment aux attentes.