Le directeur régional de l'Institut sénégalais de recherche agricole (Isra) de Saint-Louis, le docteur Abdoulaye Fall, a déclaré récemment au quotidien d'information sénégalais, LE Soleil , que toutes les conditions sont réunies pour relancer la culture du blé au Sénégal, a déclaré au quotidien d'information sénégalais . Les terres sont disponibles, il y a de l'eau et un climat favorable au développement de cette culture, a ajouté Dr Fall. Selon lui, des études menées dans les années 1970 et 1980 ont montré les possibilités de mener la culture du blé dans notre pays, notamment dans la vallée du fleuve Sénégal. Paradoxalement, ces résultats n'ont pas connu une bonne vulgarisation. L'Isra a entrepris, ces dernières années, des travaux sur le blé par la réactualisation des connaissances sur la culture et en introduisant de nouvelles variétés et pratiques culturales. Il s'y ajoute que l'Etat a manifesté sa volonté d'appuyer le programme sur le blé par le biais de la coopération scientifique et technique. Les résultats préliminaires obtenus montrent qu'il est nécessaire de se mobiliser autour de la production du blé. L'Isra de Saint-Louis avait déjà travaillé sur les variétés marocaines (10 variétés dont huit tendres et deux dures). A l'issue de ces tests, quatre variétés ont été retenues en 2009-2010 et proposées au programme de l'Etat. En 2011, les chercheurs de l'Isra ont travaillé sur des variétés issues de la coopération scientifique et technique entre l'Egypte et le Sénégal. Dans ce cadre, 18 variétés d'origine égyptienne, dont 12 tendres et six variétés de blé dur, ont été évaluées dans le delta et la moyenne vallée du fleuve Sénégal (station expérimentale de l'Isra à Fanaye et dans les parcelles de Serigne Moustapha Bassirou Mbacké, à Ndiol). Pour ce qui est des performances des variétés égyptiennes, Dr Fall a précisé au quotidien ,Le Soleil ,que cinq variétés de blé tendre (en vert) et une de blé dur (jaune) ont dépassé des rendements de trois tonnes à l'hectare, malgré la date tardive du semis intervenu le 17 janvier 2012. La plupart des variétés, a-t-il ajouté, ont pu boucler leur cycle au bout de 85 jours environ sauf deux qui ont accusé un retard d'une semaine. Ces variétés font plus de 130 jours de cycle en Egypte. L'étude des composantes de rendement renseigne déjà sur un potentiel pouvant atteindre 10 tonnes à l'hectare. Ces composantes montrent que le maintien d'une densité de population assurant plus de 400 épis par mètre carré constitue un facteur déterminant pour l'atteinte de rendement élevé, à côté des facteurs climatiques tels que la température.