Le directeur général de l'Office interprofessionnel des céréales (OAIC), rassure que le blé algérien est de bonne qualité. Des déclarations qui viennent en réponse aux minotiers qui se plaignaient de la mauvaise qualité du blé distribué par l'OAIC. Explication de Nouredine Kahel, directeur général de l'Office interprofessionnel des céréales (OAIC), invité hier, de la radio chaîne III: «Certaines firmes internationales ont proposé d'acheter toute la production nationale de blé dur. C'est la preuve que notre blé est de bonne qualité». Et d'ajouter que «la synergie de chacun des intervenants de la filière céréale fera encore améliorer la qualité du blé algérien». Dans la foulée, le DG de l'OAIC admet que d'autres facteurs ont orienté la demande vers la production nationale: «La nouvelle taxe sur l'importation du blé et la situation du marché international marquée par une instabilité (le blé étant passé de 190 dollars à 350 dollars la tonne) a fait grimper la demande sur le produit algérien». En matière d'approvisionnement, le DG de l'OAIC a affirmé que «le niveau d'enlèvement du blé dur est passé de 600 000 quintaux en février-mars à 1,2 million en décembre». Ce qui dénote, d'après lui, d'une reprise de l'approvisionnement des meuniers. «Les comités régionaux interprofessionnels des céréales ont réglé tous les problèmes liés à des perturbations dans les approvisionnements», a-t-il expliqué. L'Algérie a produit 61 millions de quintaux de céréales, en 2009. «La même quantité sera atteinte à la fin 2010», affirme l'invité de la radio. «Cette amélioration du rendement n'est pas seulement imputable aux bonnes conditions climatiques de bonne pluviométrie. Elle s'inscrit dans la durée. Le niveau de l'utilisation des semences sélectionnées et des engrais est en progression constante», a expliqué le DG de l'OAIC. Autre facteur qui a amélioré le rendement : «le développement de l'irrigation d'appoint dont la superficie est passée de 150 000 à 500 000 ha». «Les indicateurs de la campagne 2010-2011 montrent, selon lui, les premières prémisses d'un bon rendement. Ceci est matérialisé par un retour des pluies lors de labours semailles suivi de séquences pluvieuses, ce qui a permis aux céréaliers de bien préparer le sol. Les semis connaissent un taux d'avancement dépassant les 60%. De plus l'utilisation de semences sélectionnées atteindra le 1,5 million de quintaux (contre 800 000 quintaux l'an dernier). L'usage des fertilisants passera de 150 000 quintaux à 900 000 quintaux». «Avec l'amélioration de tous ces facteurs, poursuit-il, nous espérons que les rendements évolueront davantage. Le rendement est passé de 8 quintaux à l'hectare en 1990 à 12 en 2000 et à 17 quintaux à l'hectare en 2010». Ceci est faut-il le préciser loin des rendements réalisés par les grands pays céréaliers (100 quintaux à l'hectare). «Nous avons doublé le rendement en 20 ans. Nous ambitionnons d'atteindre un rendement de 20 et 25 quintaux à l'hectare respectivement à court et à moyen terme. De tels rendements sont équivalents à une production de plus de 65 millions de quintaux, ce qui va couvrir les besoins nationaux», explique M. Kahel. Et d'ajouter : «Nous ambitionnons d'atteindre une production excédentaire en orge et en blé dur. C'est ce que nous avons réalisé depuis deux ans où nous n'avons pas importé ces deux produits». L'invité de la chaîne 3 estime que «l'Algérie est un pays céréalier. Chaque espèce de blé doit être produite dans son terroir de production. Pour le blé tendre, nous voulons élargir la superficie et passer de 500 000 ha à 700 000 ha». Par ailleurs, M.Kahel a affirmé que «la facture d'importation des céréales est en baisse en 2010. Elle s'établira à moins d'un milliard de dollars. La facture des importations réalisées à ce jour (12 décembre) par l'OAIC n'a pas dépassé les 700 millions de dollars». «C'est le quart de la valeur des importations d'il y a trois ans», s'est félicité M. Kahel. L'Algérie a importé une valeur de 3,3 milliards de dollars de céréales en 2008. La même facture a atteint 1,2 milliard en 2009. L'objectif est de faire baisser la même facture à moins d'un milliard en 2010. «Nous escomptons faire en sorte que l'importation se limite à n'être qu'un complément à la production nationale. Le but est de réduire la facture alimentaire», a-t-il affirmé. Pour lui, «l'essentiel des importations est constitué par le blé tendre. «Nous ne cultivons pas assez de superficies dans la culture de blé tendre», a-t-il expliqué. Pour M.Kahel, «toutes ces améliorations sont dues à la nouvelle politique de soutien et d'accompagnement de la filière dans le cadre du renouveau rural et agricole». Cinq comités régionaux interprofessionnels des céréales sont déjà créés. Le sixième verra le jour le 15 décembre prochain à Guelma. Ces comités rassemblent tous les intervenants de la filière. Leur rôle est de produire des propositions pour le développement de la filière.