Dans le but de donner corps aux ambitions de l'Algérie et l'Espagne et répondre efficacement aux attentes de leurs peuples, les deux pays ont décidé, jeudi dernier, d'ériger un partenariat stratégique, à travers la Déclaration commune ayant sanctionné la 5ème réunion de haut niveau tenue à Alger. Les deux parties ont relevé que ce sommet constitue un nouveau jalon dans l'œuvre de renforcement du partenariat rénové et mutuellement avantageux, réaffirmant leur volonté partagée d'inscrire la relation algéro-espagnole dans le cadre de ce partenariat qui pourra être érigé en modèle de référence au sein de l'espace euro-méditerranéen. Dans le même sillage, les deux pays se réjouissent de la consolidation du dialogue et de la concertation politiques à tous les niveaux et ont décidé de les intensifier. Cette réunion intervient à un moment où la relation entre l'Algérie et l'Espagne enregistre une évolution positive marquée notamment par l'intensification du dialogue politique et de la coopération entre les deux pays et par la réaffirmation de l'importance qu'elles accordent à la stabilité et à la sécurité dans le bassin occidental de la Méditerranée. Les deux parties ont procédé à cette occasion à un large échange d'informations sur la situation intérieure des deux pays et sur les perspectives de son évolution. Dans ce contexte, la partie algérienne a informé la partie espagnole du processus d'approfondissement des réformes politiques et constitutionnelles menées par le président Abdelaziz Bouteflika dans le cadre d'une vaste consultation avec l'ensemble des partis politiques, la société civile et personnalités nationales depuis avril 2011 et qui doit culminer avec la révision prochaine de la Constitution algérienne. De son côté, la partie espagnole a salué ce processus de réformes ambitieux et considéré qu'il constitue un jalon important dans le renforcement de la pratique démocratique en Algérie, a-t-on souligné. La partie espagnole s'est également réjouie de la tenue des élections législatives et des élections locales en Algérie qui se sont déroulées dans le calme et la transparence démocratique, a-t-on encore relevé. La partie espagnole a présenté, de son côté, le programme gouvernemental de lutte contre la crise économique, faisant notamment ressortir qu'il vise prioritairement à assainir les finances de l'Etat et à rétablir l'équilibre budgétaire pour remettre de nouveau l'économie sur le chemin de la croissance et de la création d'emplois. Le règlement de la crise malienne doit passer par la restauration de l'intégrité territoriale L'Algérie et l'Espagne ont réaffirmé leur conviction que le règlement de la crise malienne doit passer par la restauration de l'intégrité territoriale, de l'unité nationale, de la souveraineté et de l'ordre constitutionnel de ce pays. Dans la déclaration commune, les deux parties ont souligné que cette solution doit nécessairement reposer sur les trois piliers politique, humanitaire et sécuritaire. L'Algérie et l'Espagne ont également exprimé leur "préoccupation" devant la persistance de l'instabilité au Mali, en particulier dans le nord du pays qui menace la sécurité dans toute la région". Elles ont réitéré, dans ce contexte, leur soutien aux résolutions 2 071 et 2 085 du Conseil de sécurité des Nations unies qui tracent les contours d'une solution globale à la crise au Mali, en identifiant ces menaces qui sont le terrorisme et le crime organisé, et en préconisant une approche inclusive définissant le cadre d'une solution politique associant l'ensemble des forces politiques maliennes qui rejettent le terrorisme et la remise en cause de l'intégrité territoriale du Mali. Dans le cadre de la coopération en matière de lutte antiterroriste, les deux parties ont condamné sans équivoque les prises d'otages et l'élargissement de terroristes qui constituent une menace à la paix, à la sécurité, au développement, à la liberté, au droit à la vie et à la sécurité des personnes. Elles ont appelé à une coopération internationale plus efficace, afin de faire face solidairement au crime transnational organisé, au terrorisme, aux prises d'otages, à la piraterie, à la traite des êtres humains, au trafic de drogue et à tout autre délit transfrontalier. A ce titre, elles ont réaffirmé leur volonté de poursuivre les efforts destinés à appuyer les négociations en vue de parvenir à une Convention globale contre le terrorisme au sein des Nations unies. A cet égard, l'Algérie et l'Espagne se sont réjouies de la mise sur pied, en mai 2011 à Madrid, du groupe bilatéral de consultation sur la question du terrorisme transnational, du crime organisé et des menaces connexes, ainsi que des résultats de sa première réunion tenue à Alger en novembre 2011. S'agissant de la question du Sahara occidental, les deux parties ont réaffirmé, dans cette déclaration commune, leur appui aux efforts des Nations unies pour une solution politique, juste, définitive et mutuellement acceptable qui consacre le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui dans le cadre de la Charte et des résolutions pertinentes des Nations unies. Elles ont réitéré leur soutien déterminé aux efforts du représentant personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, et réaffirmé leur engagement à contribuer au travail accompli par le secrétaire général de l'ONU, de son envoyé spécial et de la Minurso. Une profonde préoccupation face à la situation en Syrie L'Algérie et l'Espagne ont exprimé leur profonde préoccupation face à la crise en Syrie et réitéré leur soutien aux efforts déployés par l'envoyé spécial des Nations unies et de la Ligue arabe, M. Lakhdar Brahimi, en vue de trouver une solution politique au conflit dans ce pays. "Les deux parties appellent au déploiement de l'aide humanitaire afin de soulager les souffrances de la population civile touchée par ce conflit", a indiqué la Déclaration commune. Par ailleurs, les deux parties ont réaffirmé l'urgence de trouver une solution juste, durable et globale au conflit du Moyen-Orient, en soulignant l'importance de conforter les actions pour l'établissement de la confiance et l'engagement d'un dialogue véritable entre les parties concernées par les différentes dimensions du conflit israélo-arabe afin de pouvoir aider à la reprise réelle du processus de paix israélo-palestinien sur la base des résolutions du Conseil de sécurité et de l'initiative arabe de paix. "L'Algérie et l'Espagne exhortent la communauté internationale à appuyer les efforts visant à redresser la difficile situation palestinienne, à promouvoir la réconciliation inter palestinienne et à faciliter la création d'un Etat palestinien souverain dans le cadre de la formule des deux Etats vivant côte à côte dans des frontières sûres et reconnues". "Elles se félicitent également de l'adhésion de la Palestine à l'ONU en tant qu'Etat observateur non membre et condamnent dans le même temps les différentes décisions israéliennes de construction de nouvelles colonies de peuplement à Jérusalem et en Cisjordanie qui visent à saper les fondements de la paix et hypothèquent toute possibilité de solution", selon la déclaration. Rappelons que le président du gouvernement espagnol, M. Mariano Rajoy, qui a achevé, jeudi dernier, sa visite officielle en Algérie, a eu des entretiens en tête-à-tête avec le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika et le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal. Ces entretiens ont eu lieu respectivement au siège de la présidence de la République et au Palais du gouvernement.