En réaction à la brusque hausse connue ces dernières semaines par les prix de beaucoup de produits de large consommation (céréales, lait, huiles...) sur les marchés mondiaux avec des répercussions quasi immédiates sur le marché national – qui connaît déjà une flambée des produits locaux, en particulier les fruits et légumes et les dérivés du lait –, le gouvernement a décidé de prendre une série de mesures pour tenter de désamorcer la crise sociale qui se profile derrière ces augmentations ressenties par la majorité de la population. C'est ainsi qu'un conseil interministériel, présidé par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a mis en place hier un comité de veille ad hoc, dont la mission est de suivre au quotidien les tendances du marché. Selon un communiqué des services du chef du gouvernement, ce comité proposera également des « correctifs éventuels qui doivent être pris par le gouvernement ». Selon la même source, cette décision a été prise lors du conseil du gouvernement consacré à la situation du marché caractérisée par un renchérissement remarqué de certains produits de large consommation. Il a été établi au cours des réunions du gouvernement que « la hausse des prix est due à des raisons exogènes qui échappent à tout contrôle, mais aussi à des raisons endogènes qui ont été identifiées et sont progressivement prises en charge ». Des mesures ont été prises par le gouvernement « pour garantir un approvisionnement régulier et suffisant du marché en tenant compte de la raréfaction de certains produits sur le marché international, notamment en ce qui concerne la poudre de lait et le blé ». Le gouvernement a pris également « les mesures nécessaires concernant la stabilité des prix des produits déjà subventionnés, comme le lait et le pain ». A rappeler que le Forum des chefs d'entreprise (FCE) s'était montré mardi « préoccupé » par la hausse soudaine des prix des matières premières et des produits de consommation courante. Eu égard au caractère « explosif » de la situation, son président, Réda Hamiani, a saisi le gouvernement Belkhadem pour lui proposer une réaction commune à cette nouvelle donne économique. « Devant l'envolée des prix des matières premières importées et ceux des produits de large consommation, j'ai saisi le chef du gouvernement pour lui confier notre vive préoccupation à ce sujet », avait indiqué le président du FCE, M. Hamiani. Celui-ci a ajouté qu'il avait également fait part à M. Belkhadem de la « disponibilité du FCE à participer à toute rencontre susceptible d'aider à trouver une parade » à cette inflation des prix et à ses retombées négatives sur le pouvoir d'achat du citoyen ainsi que sur tout l'appareil productif national. Parmi les mesures à envisager, M. Hamiani en suggère au moins quatre, à commencer par une « action sur la parité du dinar », autrement dit une réévaluation de la monnaie nationale de façon à diminuer le coût des produits importés. M. Hamiani dit en outre avoir proposé au chef du gouvernement une seconde parade à la hausse des prix, celle d'une réduction de la fiscalité douanière, qu'il estime trop élevée, et de la fiscalité courante, notamment la TVA, comme cela a été entrepris pour la pomme de terre. Comme troisième mesure, il a préconisé des initiatives destinées à inciter les chefs d'entreprise à « diminuer leur marge d'intervention » (marge bénéficiaire) en vue de contenir les prix. M. Hamiani a proposé enfin une révision à la hausse du SNMG (12 000 DA actuellement). Le FCE souhaite, en outre, qu'il y ait, à la rentrée, une rencontre ouverte à toutes les parties prenantes.