On a souvent posé la question de savoir ce qu'il faudrait faire pour réduire les inégalités socioéconomiques et les inégalités devant la loi et les institutions. Pour ce qui concerne le premier type d'inégalités, il n'y a pas eu pour le moment de véritables réponses, sauf que ce sont des objectifs fixés par les institutions et les organisations qui n'ont pas été accompagnés par des modes d'emploi. Tous les gouvernements en ont fait une préoccupation, car il s'agit bien de missions confiées par les populations lors des élections. A ce titre, les populations n'en ont cure des équilibres budgétaires, des variables macroéconomiques, et évaluent le bilan gouvernemental aux performances socioéconomiques dont les implications positives devraient être palpables sur le pouvoir d'achat. Peu leur importe que la " bourse " de port Saïd dicte sa conduite à la Banque centrale ou au gouvernement. L'important est ce qui rentre dans la poche. Réduire les inégalités par la redistribution de la rente? C'était ce qui s'était passé lors des manifestations de revendications salariales, avec des augmentations et des rappels à des montants consistants, mais le plaisir a été de courte durée quand l'augmentation de la masse salariale a été pratiquement rendue inopérante en termes d'amélioration du pouvoir d'achat par l'inflation. On donne publiquement et on retire sans tambour ni trompette. Tout mécontentement social n'est pas loin de sa politisation si la grève se produit durablement dans des secteurs stratégiques, ceux qui sont liés au service public tels que la poste qui sert à mettre les salaires à la disposition des clients. Injustice économique que le salaire dû fasse l'objet de rétention au niveau de la poste ? Quelles pourraient être les implications d'une rétention des salaires pendant une longue durée ? Peut-être pas d'implications immédiates mais une accumulation à moyen ou long terme des causes de mécontentement.