Mme. Christine Lagarde, la directrice générale du FMI a estimé que la chute de l'économie mondiale avait été stoppée mais que l'heure n'était pas au "relâchement" notamment sur le front de l'emploi. "Nous avons stoppé la chute, nous devons éviter la rechute et ce n'est pas le moment de se relâcher Il y a encore beaucoup à faire", a déclaré Mme Lagarde lors d'une conférence de presse au siège du Fonds monétaire international à Washington. La directrice du Fonds a à la fois relevé des signes "d'amélioration" et de "détérioration" sur l'emploi, notamment des jeunes, rappelant que 200 millions de personnes étaient sans travail à travers le globe. "Nous avons besoin de croissance pour l'emploi et d'une croissance de l'emploi", a-t-elle estimé. S'attardant sur la zone euro, épicentre de la crise de la dette, Mme Lagarde a relevé que les fonds de secours mis en place (MSE, rachat d'obligations par la BCE) n'avaient encore montré qu'ils étaient "opérationnels". "Des progrès doivent être faits en termes d'union bancaire", a-t-elle notamment ajouté. Tout en saluant l'action de la BCE, Mme Lagarde a jugé qu'un nouveau cycle d'assouplissement monétaire dans l'Union européenne "serait approprié" pour soutenir l'économie. Concernant les Etats-Unis, la patronne du Fonds a appelé toutes les parties à faire front commun pour éviter une "erreur politique" sur le plafond de la dette qui a atteint sa limite légale, mais que les républicains refusent actuellement de relever. Versement d'une nouvelle tranche d'aide du Fonds au Portugal Le Fonds monétaire international a approuvé en fin de semaine écroulée le versement d'une nouvelle tranche d'aide au Portugal de 838,8 millions d'euros, dans le cadre du plan de sauvetage du pays de 78 milliards d'euros décidé par la communauté internationale en mai 2011. Le feu vert donné par le conseil d'administration du FMI porte à 22,1 milliards le montant total déboursé par l'institution pour venir en aide au Portugal, un des trois pays de la zone euro renfloués par la troïka des créanciers (FMI, Union européenne, Banque centrale européenne). Cette décision, annoncée dans un communiqué du Fonds, était attendue. Mi-novembre, les équipes du FMI avaient procédé à une sixième évaluation du plan de réformes réclamé à Lisbonne en échange de son renflouement et avaient estimé que le programme était globalement sur les rails en dépit de la récession qui persiste dans le pays. Conformément à la procédure habituelle, ces équipes avaient en conséquence recommandé au conseil d'administration du Fonds, qui représente ses 188 Etats-membres, de débloquer cette nouvelle tranche d'aide. En dépit de son renflouement, le pays connaît encore un taux de chômage record de plus de 16% et devrait voir son produit intérieur brut reculer à nouveau cette année, de 1,9%, à l'heure où le FMI lui-même s'interroge sur l'impact des plans d'austérité sur la croissance. Mercredi dernier, le Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho, s'est pourtant dit "confiant", assurant que son pays était "sur la bonne voie" pour achever avec succès le programme d'ajustement réclamé par ses créanciers. Dans un rapport dévoilé début janvier, le FMI avait recommandé au pays de réaliser des économies supplémentaires de 4 milliards d'euros en diminuant le nombre des fonctionnaires et en réduisant leurs salaires et leurs retraites. Le FMI salue l'effort "impressionnant" de Lisbonne malgré des "risques" Le Fonds monétaire international (FMI) a salué, avant-hier, l'effort "impressionnant" du Portugal pour redresser ses finances et sortir de la crise estimant toutefois que des risques importants demeurent pour le succès du plan de sauvetage dont il bénéficie depuis mai 2011. Le FMI "salue l'effort impressionnant des autorités" pour rétablir la situation et "empêcher de futures crises", a indiqué l'organisation dans un rapport d'étape après l'évaluation en septembre par les créanciers du Portugal des réformes mises en œuvre en contrepartie du plan d'aide de 78 milliards d'euros. La troïka (Union européenne, Banque centrale européenne et FMI) des bailleurs de fonds ayant accordé un satisfecit lors de cet examen, le Fonds a débloqué, mercredi dernier, une nouvelle tranche d'aide de 838,8 millions d'euros. "Les perspectives à court terme sont incertaines et à moyen terme des risques considérables demeurent", a toutefois estimé le FMI évoquant en particulier un "climat politique et social tendu" en raison d'un "chômage croissant" et "d'objections de plus en plus fortes de l'opposition et de la société civile" aux mesures de rigueur. "L'effort n'a pas été vain mais les défis demeurent et ce n'est pas encore le moment de se congratuler", a renchérit lors d'une conférence téléphonique, Abebe Selassie, le chef de la mission du FMI. Il est "essentiel de parvenir à un large consensus pour soutenir les réformes", a jugé le FMI tout en soulignant "l'importance de trouver un équilibre entre la rigueur budgétaire et des mesures destinées à soutenir la croissance" alors que le chômage dépasse déjà les 16% de la population active. Les mesures d'austérité mises en œuvre par le gouvernement, marquées cette année par une hausse généralisé des impôts afin de réduire le déficit de 5,3 milliards d'euros, ont provoqué de vives critiques de l'opposition de gauche et contribué à une hausse sensible du mécontentement populaire. Afin de réaliser d'ici 2014 des économies supplémentaires de 4 milliards d'euros, le gouvernement a prévu en outre une "réforme de l'Etat", pour laquelle il a sollicité l'avis du FMI qui, dans un rapport dévoilé au début du mois, a notamment recommandé de diminuer le nombre de fonctionnaires et de réduire leurs salaires et leurs retraites. Les mesures d'austérité ont fortement contribué à la récession économique, avec un PIB en recul de 1% cette année après 3% en 2012, selon les prévisions du gouvernement. Mais la Banque du Portugal table sur une contraction de 1,9% cette année. Plus optimiste, le FMI a indiqué avant-hier avoir maintenu à -1% sa prévision de récession pour 2013, même s'il a admis "des risques importants" que le recul soit supérieur. Il a néanmoins jugé possible une "reprise" au deuxième semestre 2013, à condition toutefois que la situation dans la zone euro ne se détériore. "La conjoncture en zone euro reste incertaine en raison d'une croissance plus faible et d'une demande en baisse pour les exportations portugaises", a souligné M. Selassie. Le FMI a également a estimé que l'objectif de réduction du déficit budgétaire pour 2012 n'était pas encore acquis malgré l'allégement consenti par les bailleurs de fonds qui l'ont revu à 5% du PIB au lieu de 4,5%. En revanche, il a considéré "viable" la stratégie du gouvernement pour emprunter sur les marchés à long terme, une appréciation qui vient conforter la confiance exprimée ces derniers jours par le Premier ministre Pedro Passos Coelho. Le FMI débloque deux tranches d'aide gelées depuis des mois à la Grèce Le FMI a débloqué deux tranches d'aide à la Grèce, d'un montant total de 3,2 milliards d'euros, qui étaient gelées depuis plusieurs mois en raison de craintes sur la viabilité de la dette abyssale accumulée par Athènes. A l'issue de longs mois de tractations, le Fonds monétaire international était parvenu fin 2012 à un accord avec Athènes et ses partenaires de la troïka (Union européenne et Banque centrale européenne) pour débloquer cette aide vitale pour le pays englué dans la récession. Le versement effectif de l'aide n'attendait plus que le feu vert du conseil d'administration du Fonds, l'organe représentant ses 188 Etats membres, qui a été annoncé par l'institution de Washington dans un communiqué. Aux termes du vaste plan de sauvetage accordé à Athènes en mars, le FMI était censé verser en 2012 quatre tranches d'aide, de 1,6 milliard d'euros chacune, à la Grèce pour éviter une banqueroute du pays, à court de liquidités. Mais le Fonds a longtemps gelé ces versements estimant que le programme de réformes réclamé à Athènes par la troïka n'était plus "sur les rails" et que la trajectoire de la dette du pays ne lui paraissait pas "soutenable". Après d'âpres négociations avec les Européens, le Fonds a renoncé fin novembre à l'objectif d'une dette du pays à 120% de son produit intérieur brut en 2020 et accepté un compromis à 124% à cet horizon, contre environ 170% actuellement. L'institution de Washington avait par ailleurs levé ses dernières réticences mi-décembre après le succès de l'opération de rachat par Athènes d'une partie de sa dette à un tiers de son prix auprès d'investisseurs privés. Ce dernier versement porte à 4,8 milliards d'euros le montant total déboursé par le Fonds dans le cadre du plan de sauvetage de la Grèce depuis le mois de mars. Nouvelle mission du Fonds fin janvier sur le secteur bancaire en Espagne Une équipe du FMI se rendra fin janvier en Espagne pour mener une deuxième évaluation du secteur bancaire du pays, plombé par les actifs toxiques et renfloué par l'Union européenne en décembre à hauteur d'environ 37 milliards d'euros, a annoncé le Fonds. Le 28 janvier, une équipe du FMI entamera des discussions à Madrid avec le gouvernement et les représentants du secteur privé en vue du deuxième rapport de surveillance de la réforme du secteur bancaire en Espagne, a indiqué le Fonds monétaire international dans un communiqué. Dans le cadre d'une mission d'assistance technique effectuée en juillet, le FMI avait mené une première évaluation du secteur bancaire espagnol, au coeur des tourments économiques du pays, et relevé d'importants progrès dans ses conclusions publiées fin novembre. Au terme de la nouvelle mission du FMI, qui doit prendre fin le 1er février, un rapport préliminaire sera publié avant que la version finale ne soit remise aux autorités espagnoles et à la Commission européenne début mars, selon le communiqué du Fonds. Ebranlé par l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, le secteur financier de la quatrième économie de la zone euro reste profondément affaibli et certaines banques croulent désormais sous les actifs toxiques. En décembre, quatre banques nationalisées en difficulté ont reçu 36,9 milliards d'euros d'aide versée par Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds de secours de la zone euro.En échange de cette aide, l'Espagne a dû créer une société de gestion des actifs toxiques, une bad bank, la Sareb, à qui 2,5 milliards ont été alloués pour assurer son fonctionnement. Dans le cadre de ce vaste mouvement de restructuration, les banques espagnoles se sont lancées ces derniers mois dans une vague de fusions et de rachats des entités les plus fragiles.