Les cours du pétrole ont terminé en hausse, avant-hier, portés par un regain d'optimisme des opérateurs pour la croissance économique mondiale et la demande en brut, après la publication d'une salve d'indicateurs économiques encourageants aux Etats-Unis, en Chine et en Europe. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars s'est apprécié de 72 cents à 95,95 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a terminé à 113,28 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 48 cents par rapport à la clôture de la veille. Il s'est hissé à 113,65 dollars vers la mi-séance, son plus haut niveau depuis la mi-octobre. De la Chine à l'Europe en passant par les Etats-Unis, peu avant l'ouverture de la séance, une salve d'indicateurs économiques de bonne tenue a suscité la bonne humeur des courtiers ce matin, a remarqué Matt Smith, de Schneider Electric. Les nouvelles en provenance de Chine en particulier étaient très bonnes alors que le contexte économique mondial semble s'améliorer, a renchéri Michael Lynch, de Strategic Energy and Economic Research. La production manufacturière du géant asiatique a enregistré en janvier sa plus forte progression mensuelle depuis deux ans, un signe de bon augure pour la demande du deuxième pays consommateur de brut de la planète. La Chine a été l'un des grands moteurs de la croissance de la demande en brut au cours de la dernière décennie et de bons indicateurs là-bas sont très haussiers pour le marché, a expliqué M. Lynch. D'autre part, aux Etats-Unis, un indicateur préliminaire sur la production manufacturière du pays pour le mois de janvier est ressorti nettement supérieur aux attentes en janvier, montrant une accélération par rapport au mois de décembre, a noté M. Smith. Renforçant l'optimisme des courtiers sur les perspectives économiques de la première économie mondiale, les nouvelles inscriptions au chômage sont tombées à leur plus bas niveau en cinq ans aux Etats-Unis du 13 au 19 janvier. Les analystes avaient parié sur une hausse. De même, en Europe, l'activité du secteur privé dans la zone euro a atteint en janvier son plus haut niveau en 10 mois, suggérant que la contraction de l'économie européenne est en train de ralentir, a noté Chris Low, de FTN Financial. Dans ce contexte, les statistiques hebdomadaires légèrement décevantes du Département américain de l'Energie (DoE), considérées comme un baromètre de la consommation d'or noir du pays, sont passées relativement inaperçues. Selon le DoE, les réserves de brut aux Etats-Unis ont augmenté de 2,8 millions de barils lors de la semaine achevée le 18 janvier, alors que les analystes prévoyaient une hausse de 1,7 million de barils seulement. De leur côté, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés durant la période hivernale, ont enregistré une hausse inattendue de 500 000 barils, tandis que les stocks d'essence reculaient de 1,7 million de barils, à contre-courant de la hausse de 900 000 barils attendue par le marché. Par ailleurs, le marché restait sur ses gardes alors que des rumeurs faisaient état d'une reprise de la totalité des volumes pouvant être acheminés par l'oléoduc Seaway, qui transporte le brut stocké à Cushing, principal terminal pétrolier des Etats-Unis (dans l'Oklahoma, sud), vers les complexes de raffineries de la côte du Golfe du Mexique, selon M. Lynch. Son opérateur avait affirmé la veille que ses volumes, représentant environ 400 000 barils par jour depuis de récents travaux d'accroissement, allaient être considérablement réduits, en raison d'un problème à un point de livraison. En Asie, les cours du pétrole étaient mitigés dans les échanges matinaux, les opérateurs vendant le Brent pour acheter du "light sweet crude", qui s'était nettement replié la veille. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars gagnait 26 cents, à 95,49 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance abandonnait 13 cents, à 112,67 dollars. "Les opérateurs ont bougé, lâchant le Brent pour le WTI", a indiqué Jason Hughes, chargé de gestion chez IG Markets Singapore.