Les dirigeants du forum de Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) devraient profiter de leur sommet à Sydney en septembre pour tenter de débloquer l'impasse dans les négociations commerciales de l'OMC, a indiqué lundi un responsable de cette organisation. "Je pense que les dirigeants de l'APEC auront à coeur dans quelques semaines de voir ce qu'ils peuvent faire pour que les négociations du cycle de Doha avancent", a déclaré Colin Heseltine, directeur exécutif du secrétariat de l'APEC basé à Singapour, lors d'un point de presse. "Ce sera l'une des priorités à Sydney en septembre", a-t-il ajouté, en référence au sommet annuel de l'APEC qui se tient en Australie les 8 et 9 septembre et qui réunira les présidents et chefs de gouvernement des 21 pays membres dont les Etats-Unis et la Chine. Lancées dans la capitale du Qatar il y a six ans, les négociations du cycle de Doha sont dans l'impasse en raison de divergences sur les tarifs douaniers et les subventions agricoles. Il serait utile de rappeler que le directeur général de l'organisation mondiale du Commerce, M. Pascal Lamy, a avertit la semaine dernière qu'il "reste maintenant peu de temps" pour mener à bien les négociations du cycle de Doha pour la libéralisation des échanges commerciaux mondiaux. C'est "pour nous la tâche la plus ardue cette année", a jugé M. Lamy en introduction du rapport annuel de l'OMC présenté mardi à Genève. "Ces négociations ont été au centre de nos travaux pendant l'année écoulée et il nous reste maintenant peu de temps pour les mener à bien", a averti le directeur général de l'OMC, un mois après le gel des négociations qui a suivi l'échec de pourparlers entre l'Union européenne, les Etats-Unis, le Brésil et l'Inde. "Pour conclure ces négociations dans un proche avenir, comme les Membres se sont engagés à le faire, nous devrons faire dès que possible des progrès importants dans les domaines cruciaux que sont les subventions agricoles et les droits de douane sur les produits agricoles et les produits industriels", a souligné M. Lamy. Le calendrier s'annonce en effet très serré: les discussions vont reprendre début septembre et l'OMC souhaite parvenir à boucler l'ensemble de la négociation, qui comprend aussi des sujets comme les services ou la pêche, avant la fin de l'année ou au tout début de l'an prochain. L'objectif est de conclure avant l'approche des élections présidentielles américaines de novembre 2008 qui risquent de compliquer toute concession de la part de Washington. "La conclusion d'un accord dans le cadre du cycle de Doha enverrait aux gouvernements, aux agents économiques et au public en général un message de confiance bien nécessaire", a relevé le directeur général de l'OMC. "Cela montrerait que nous restons attachés à l'ouverture des marchés et aux règles multilatérales et que les fondements de l'économie mondiale sont renforcés", a-t-il commenté. En effet "les risques qui pèsent sur les marchés financiers et immobiliers et les importants déséquilibres du commerce des marchandises et des services rendent les perspectives pour 2007 plus incertaines et font craindre un ralentissement de l'économie et de l'expansion du commerce l'année prochaine", s'inquiète le rapport de l'OMC. "La croissance économique mondiale en 2007, estimée par tous les prévisionnistes à environ 3%, pourrait entraîner un ralentissement de la croissance du commerce des marchandises qui tomberait à environ 6%, contre 8% en 2006", selon l'organisation.