Le cours de l'arabica a bondi la semaine dernière , dopé par un regain d'intérêt des investisseurs spéculatifs, sur fond de dollar affaibli, d'optimisme sur la demande mondiale, et en dépit d'une forte récolte au Brésil, tandis que le cacao chutait, en raison de prises de bénéfices. Cacao Mettant un coup d'arrêt à la forte hausse enregistrée depuis fin août, les cours du cacao ont rechuté la semaine dernière, les investisseurs se montrant désireux d'engranger quelques bénéfices. Pourtant, la faiblesse des prix pourrait n'être que passagère, car "les inquiétudes persistent" sur la récolte en cours en Côte d'Ivoire (35% de l'offre mondiale), a tempéré Kona Haqué, analyste de Macquarie. "Des pluies insuffisantes pourraient miner le rendement des plantations", tandis que "le phénomène climatique El Nino accroîtra les risques de sécheresse" en Afrique de l'Ouest, a-t-elle expliqué. "Une récolte ivoirienne difficile en 2012/2013 pourrait s'avérer difficile à gérer, conduisant à des baisses inquiétantes des stocks (mondiaux)", et pourrait, selon Macquarie, entraîner un déficit de production de 100'000 tonnes sur le marché mondial, de quoi propulser les prix vers le haut. Sur le Liffe de Londres, la tonne de la fève brune pour livraison en décembre valait 1695 livres sterling vendredi vers 12H00 GMT contre 1736 livres le vendredi précédent vers la même heure. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en décembre valait 2.634 dollars la tonne contre 2.693 dollars une semaine plus tôt. Café Les prix du café se sont nettement ressaisis la semaine dernière, l'arabica bondissant de plus de 11% à New York pour atteindre des niveaux plus vus depuis fin juillet. Il a gagné jusqu'à plus de 6% sur la seule journée de lundi. Selon la revue spécialisée Public Ledger, "ce sursaut a été apparemment provoqué par des achats de fonds spéculatifs, prenant les devants avant les mesures attendues d'assouplissement monétaire" de la Banque centrale américaine (Fed), finalement annoncées jeudi et de nature à faire baisser le dollar. Or, outre le coup de pouce de la Fed à la reprise économique (et donc à la consommation de café), un dollar affaibli rend plus attractifs les achats de matières premières libellées dans la monnaie américaine. Par ailleurs, après une bonne fin de récolte cet été au Brésil (1er exportateur mondial), "l'offre du pays devrait chuter sur la prochaine saison allant d'octobre 2012 à septembre 2013 -- une année de faible rendement selon le cycle de la production caféière", a expliqué Mme Haqué. De plus, "le Vietnam (2e producteur mondial) pourrait voir ses récoltes de café plonger de 10% à 15% en 2012-13, en raison d'un épuisement des plants (après la récolte record de cette année) et d'une météo trop sèche", a ajouté Kona Haqué. L'ascension de l'arabica devrait tirer le robusta dans son sillage: alors que, dans un environnement économique morose, les consommateurs tendent à délaisser un arabica onéreux, la part du robusta (moins cher car jugé de moins bonne qualité) dans la consommation mondiale de café pourrait monter à 46% en 2012-2013, contre 40% l'année précédente, selon des chiffres avancés par Commerzbank. Sur le Liffe de Londres, le prix de la tonne de robusta pour livraison en novembre valait 2099 dollars vendredi vers 12H00 GMT contre 2043 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre valait 181,35 cents contre 160,70 cents sept jours auparavant. Sucre Les cours du sucre se sont renforcés, encouragés par la Fed et la dépréciation du dollar, mais la prudence restait de mise parmi les courtiers. "La récolte de canne continue de s'améliorer au Brésil (après de meilleures conditions météo en août), ce qui suggère qu'il ne faut pas s'attendre à voir les prix se reprendre de façon spectaculaire (à moyen terme) à moins que la récolte indienne, qui débute en octobre, ne pâtisse trop sévèrement du piètre niveau des pluies de mousson", a souligné Carsten Fritsch, expert de Commerzbank. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 574,30 dollars vendredi contre 549,30 dollars le vendredi précédent pour le contrat d'octobre. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en octobre cotait 19,94 cents contre 19,09 cents sept jours auparavant. Le soja et le blé avancent, le maïs perd du terrain Les cours du soja et du blé ont nettement progressé à la Bourse de Chicago la semaine dernière, soutenus par la baisse du dollar et une forte demande, tandis que le maïs américain a été pénalisé par des rendements moins mauvais que prévu. Si le maïs a repris du terrain vendredi, "dans le sillage de l'avancée du soja et du blé", a noté Michael Zuzolo, président de Global Commodity Analytics and Consulting, il a été tiré à la baisse la semaine dernière par le rapport des autorités américaines agricoles (USDA), a-t-il ajouté. En effet, dans un rapport mensuel sur l'offre et la demande mondiales mercredi, l'USDA a certes de nouveau revu à la baisse ses prévisions de production de maïs aux Etats-Unis, déjà à son plus bas niveau en six ans, mais ce recul est apparu moins important que redouté par certains courtiers ce qui a permis au marché de se détendre. Les estimations ont été réduites de 1,3 million de tonnes (Mt) par rapport à la précédente estimation, à 272,5 Mt, à la suite de températures record au mois de juillet et d'août qui ont gravement endommagé les cultures de maïs, et fait fondre la production. Cette révision, "d'à peine 0,5% plus basse" que les estimations initiales, a constitué selon les experts de Commerzbank une "surprise", faisant plonger le prix du maïs à un plus bas en 7 semaines, à 7,59 dollars le boisseau. De plus, le ministère a abaissé sa prévision de fourchette de prix moyen pour la récolte 2012/2013 de 30 cents, la fixant entre 7,20 dollars et 8,60 dollars le boisseau. Pour ce qui est du soja, "le rapport de l'USDA était très haussier car il a révisé à la baisse non seulement les rendements (de la récolte à venir) mais aussi les chiffres des réserves de récoltes déjà existantes" de graines de soja, a indiqué M. Zuzolo. Quant au blé, en dépit d'une bonne humidité dans le centre du pays, les courtiers s'inquiétaient de conditions sèches "dans les plaines du nord, vers le Dakota du Nord", potentiellement négatives pour la plantation du blé de printemps, a noté Joe Victor du Minneapolis Grain Exchange. Par ailleurs, de nombreux analystes soulignaient l'influence dans la hausse des prix du blé et du soja de la décision jeudi de la Banque centrale américaine (Fed) de procéder à une nouvelle phase d'assouplissement quantitatif pour relancer l'économie américaine, qui diluait la valeur du dollar et rendait les matières premières libellées dans cette devise, plus attractives. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre évoluait en mi-séance à 7,8800 dollars contre 7,9950 dollars la semaine précédente à la clôture.Le boisseau de blé à même échéance s'échangeait à 9,2600 dollars contre 9,0500 dollars. Le contrat sur le boisseau de soja pour livraison en novembre valait 17,5275 dollars contre 17,3650 dollars.$