Le groupe italien Fiat Industrial a dégagé en 2012 un bénéfice net de 921 millions d'euros, en hausse de 31% par rapport à l'année précédente, et s'est dit optimiste pour l'année en cours, a-t-il indiqué dans un communiqué. Son chiffre d'affaires sur la même période s'établit à 25,8 milliards d'euros, en hausse de 6,2% par rapport à 2011 grâce à une "solide croissance dans l'équipement agricole", qui a plus que compensé les conditions moins favorables rencontrées dans d'autres secteurs, a-t-il dit. Sur le seul 4è trimestre 2012, Fiat Industrial a vu son chiffre d'affaires augmenter de 2,8% à 7 milliards d'euros et un bénéfice d'exploitation en hausse de 10,9% à 438 millions d'euros, précise le groupe. Ce chiffre est conforme aux attentes des analystes. Pour l'année 2013, Fiat Industrial indique tabler sur "une amélioration de sa performance, avec une hausse du chiffre d'affaires de 5%, une marge d'exploitation entre 8,3 et 8,5% et une dette industrielle comprise entre 1,1 et 1,4 milliard d'euros". Cette dette s'établissait à 1,6 milliard d'euros fin 2012 (contre 1,2 milliard d'euros un an plus tôt), précise le communiqué. Fiat a été scindé en deux entités le 1er janvier 2011, un virage stratégique destiné à faciliter les alliances. Fiat Industrial rassemble principalement Iveco (camions et bus) et CNH (engins agricoles et de construction) tandis que Fiat SPA regroupe seulement les activités automobiles. Fiat, endetté, est dépendant de Chrysler Fiat a fait savoir que sa dette avait augmenté d'un milliard d'euros environ en 2012, dans un contexte de chute de 14% des ventes d'automobiles en Europe qui laisse le constructeur italien encore plus dépendant de la forte croissance de sa filiale américaine Chrysler. Alors que Fiat augmente les investissements sur de nouveaux modèles en Europe et aux Etats-Unis, les investisseurs surveillent de près son endettement, pour voir si les opérations européennes ne remettent pas en cause sa capacité à investir dans des produits qui assureront la clientèle de demain. Fiat, soumis à un brutal tassement des ventes en Europe, a dit qu'il ne pensait pas que les conditions d'activité changeraient en 2013, par rapport à ce qu'il anticipait auparavant, les perspectives européennes restant très incertaines. La dette nette de Fiat a augmenté de 18% environ pour représenter 6,54 milliards d'euros fin 2012, une performance meilleure toutefois que ce que prévoyaient la quasi-totalité des analystes. La liquidité totale disponible pour le groupe représentait 20,8 milliards d'euros fin 2012, soit un peu mieux qu'à la fin 2011. Cet élément financier est également surveillé de près depuis que l'administrateur délégué Sergio Marchionne a dit qu'il comptait consacrer la trésorerie à augmenter la participation de Fiat dans Chrysler. Celle-ci est actuellement de 58,5%. Fiat a également dit que sa perte annuelle avant intérêts et impôt en Europe, où les ventes subissent leur sixième année de recul, était de 738 millions d'euros. Il a ajouté qu'il ne comptait pas parvenir au point mort en Europe avant 2015. Sa perte avant intérêts et impôt en Europe s'est réduite à 165 millions d'euros au quatrième trimestre contre 298 millions un an auparavant. Le constructeur automobile a fait également état d'un bénéfice d'exploitation de 987 millions d'euros au titre du quatrième trimestre pour le groupe, un peu en deçà du milliard d'euros anticipé par les analystes. Cette faible performance et ces perspectives incertaines en Europe ont été compensées par une forte performance aux Etats-Unis où Chrysler a dégagé un bénéfice net en hausse de 68% au quatrième trimestre. Mais Chrysler s'attend aussi à un ralentissement de son cash flow à un milliard de dollars, voire un peu plus, cette année contre 2,2 milliards en 2012. (Voir ) Sergio Marchionne a déclaré par ailleurs qu'il était tout disposé à une entrée en Bourse de Chrysler, le directeur général de Fiat ayant même ajouté que "le plus tôt serait le mieux". Veba, le fonds de retraites du syndicat de l'automobile United Auto Workers, actionnaire minoritaire de Chrysler, a récemment exigé qu'une part de 16,6% du capital du constructeur américain soit mise sur le marché. Veba a le droit d'exiger une telle mise en Bourse dans le cadre du plan de sauvetage de Chrysler mis en place en 2009. Arab F/Z.