Les statistiques, selon ce qui a été rapporté par un journal électronique, indiquaient à la fin de l'année passée que l'ensemble des transferts d'argent à l'étranger par des dirigeants africains et pour leur propre compte s'élevait à 850 milliards de dollars. Des statistiques qui datent de deux ans, il en résulte que sur les 850 millions de personnes souffrant de la faim dans le monde, 820 millions vivent (ou survivent) dans les pays en développement. La relation entre la faim et le développement est ainsi évidente. De même, la relation entre les transferts d'argent par des dirigeants africains et le niveau des dettes africaines est également évident. (Environ, 250 milliards de dollars). Peut-être faudrait-il également lier ces transferts africains (qui sont des détournements) à l'absence de démocratie et donc de contre-pouvoir, d'Etat de droit et fatalement de transparence. A quoi faudrait-il alors faire face en priorité, le développement ou la faim ? Dans les pays d'Afrique en proie à des conflits meurtriers autour des enjeux de pouvoir, c'est parfois, ou plutôt c'est souvent la guerre qui fait déplacer les personnes et les entasser dans des camps privés de ressources alimentaires, donc les livrant à la famine. Les ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont déjà effectué une tournée en Afrique. Ils étaient arrivés au Congo où ils étaient accueillis des populations déplacées, fuyant la zone des combats, et entassées dans des camps sous la menace permanente de la famine, du manque d'eau potable et des maladies endémiques. Trois solutions devaient être adoptées en même temps : développement, résolutions des conflits et aide humanitaire. Or, dans ces trois cas, la communauté internationale peine à mettre en œuvre les moyens requis. Nous pouvons ajouter aux causes de la pauvreté les conséquences du changement climatique, et on sait que la responsabilité de ce type de pauvreté est directement imputable aux pays riches. N'oublions pas d'ajouter la tendance à la flambée des prix des produits alimentaires qui jetteront dans la pauvreté des dizaines de millions supplémentaires de personnes. Plusieurs questions se posent. Comment résoudre les conflits responsables de la pauvreté, de la difficulté à porter assistance aux déplacés en proie à la famine et aux maladies et qui constituent un frein au développement ? Comment réussir à contribuer au développement des pays africains sans mettre fin aux conflits ? Comment aider les pays africains à produire pour parvenir à l'autosuffisance alimentaire et serait-il possible vraiment d'y parvenir? Serait-il possible de produire plus dans les pays riches sans sacrifier les pauvres sur l'autel de la concurrence, de la recherche de la productivité, des profits et à l'heure où on produit avec frénésie des biocarburants ?