"Nous avons gagné la bataille de la mobilisation des ressources en eau en termes notamment de réalisation des barrages et des stations d'épuration de l'eau, mais il nous reste la plus difficile des batailles à gagner, à savoir l'économie de l'eau dans le sens de management et de bonne gouvernance " a déclaré, hier, à Alger, Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, lors d'un point de presse, organisé en marge des travaux du regroupement national des 48 directeurs de wilayas des ressources en eau qui s'est tenu sous le thème " Bilan de l'année 2012- plan d'actions 2013 à l'hôtel El Riadh de Sidi Fredj. Ainsi l'accent a été certes mis sur les projets réalisés en 2012, en cours de réalisation ou qui seront réceptionnés durant l'année 2013 ; mais le ministre a aussi interpellé les directeurs de wilayas sur les enjeux de l'économie de l'eau et de s'impliquer dans la mobilisation de tous quant aux meilleurs mécanismes d'une gestion rigoureuse des ressources en eau dans la mesure où il s'agit d'une ressource de plus en plus rare et surtout qu'on se trouve dans un pays semi-aride. " Pour cela il faut mobiliser les services publics pour qu'ils soient performants dans la gestion de l'eau, et c'est ce que nous sommes en train de faire au ministère " a-t-il ajouté. Mais c'est un travail, dit-il, de longue haleine qui exige formation et investissement dans la ressource humaine. " Alors nous avançons progressivement pour atteindre les standards internationaux " a-t-il indiqué, mettant en évidence l'agence ADE dont le ministère ambitionne de faire intégrer l'ensemble des 1541 communes à cette institution. Il en est de même pour l'Office national d'assainissement (ONA). Selon le ministre, il s'agit de deux grands organismes professionnalisés qui tendent à relever le défi de management du service public dont les étapes restent nécessaires mais insuffisantes, a-t-il ajouté. Il faut aussi s'investir et investir, poursuit-il, dans la formation des managers qui seront capables de relever ce défi de l'économie de l'eau. C'est ainsi qu'il a été mis en place, dans le cadre des relations de partenariats l'implication en Algérie des sociétés étrangères, à l'image de SEAL à Alger, Akbar à Oran et les Eaux de Marseille à Constantine pour maîtriser la gestion de l'eau selon de nouvelles techniques qui ont fait leurs preuves sous d'autres cieux. " Appel d'offres international pour Annaba et El tarf " " Et Nous allons lancer incessamment un appel d'offres international pour faire la même chose pour les wilayas de Annaba et El Tarf. " annonce le ministre pour qui l'objectif principal de ces expériences internationales est bien entendu le transfert de nouvelles technologies et de savoir-faire au profit des cadres et gestionnaires algériens qui, à leur tour-pourront prendre en charge la gestion de ce service public, l'eau, selon des normes internationales. " Nous sommes un secteur de service public par excellence " indique M. Necib qui n'a pas manqué aussi de répondre à la question épineuse des fuites d'eau qui exige, selon lui, une lutte quotidienne et permanente pour venir à bout. Ainsi la réalisation des barrages est à la portée de tous ; mais c'est la maîtrise de l'ouvrage qui pose problème en Algérie, selon le représentant du gouvernement qui en fait l'une de ses priorités dans le programme national d'actions à mener notamment en 2013 et 2014. La communication et la sensibilisation des acteurs à savoir les citoyens, les industriels et agriculteurs, sur les règles élémentaires de l'économie de l'eau sont en outre des enjeux importants et prévus dans le cadre de la mise en place des règles de bonne gouvernance. A quoi sert en effet de faire de gros investissements pour mobiliser de l'eau potable et d'irrigation s'ils ne sont pas suivis d'une bonne gestion en vue de garantir l'accès à l'eau pour tous les Algériens et partout y compris dans l'Algérie profonde. Ainsi pour les régions où la pluviométrie n'est pas abondante, le ministère des Ressources en eau prévoit l'interconnexion des barrages pour alimenter ces régions en eau potable. Il a cité, dans ce sens, l'exemple de deux barrages, celui de Bejaia et de Jijel, qui vont transférer, dit-il, à partir de l'année prochaine, dans un barrage en voie d'achèvement, à Sétif, plus de 300.000 M3 par an. Pour tout dire, M Necib est allé, ainsi au fin fond de la problématique, en soulignant la réalisation des grands projets structurants comme les barrages, les stations d'épuration, de dessalement de l'eau de mer, réseaux d'assainissement, l'alimentation en eau potable et les nouvelles perspectives ouvertes pour 2013 et 2014 avec des chiffres à l'appui. Et ce en termes de programmes et de financements pour satisfaire les besoins de la population en eau potable et l'irrigation des terres agricoles. 23.500 hectares de terres sont irrigués en 2012. Actuellement 13 barrages sont en cours de réalisation dont un grand nombre sera réceptionné cette année et l'année prochaine, 5 stations de dessalement d'eau de mer ainsi que leur aménagement. Il y a en outre 53 stations d'épuration de l'eau potable en construction. Il est attendu aussi en 2013 la réception de 54 projets de stations d'assainissement des eaux usées.