Le président russe Vladimir Poutine a demandé cette semaine au gouvernement d'ouvrir à la concurrence les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL), actuellement réservées au géant public Gazprom. Pour le développement de ce secteur, il est nécessaire de créer toutes les conditions favorables, il faut en particulier envisager une possible libéralisation, par étapes, des exportations de GNL, a déclaré M. Poutine cité par les agences russes. Gazprom dispose actuellement d'un monopole sur les exportations de gaz, qu'il fournit actuellement aux voisins de l'ex-Union soviétique et surtout à l'Europe. L'abolition de ce monopole était réclamé notamment le deuxième producteur du pays, Novatek, qui a vu sa production quasiment doubler depuis cinq ans. Les deux groupes ont annoncé début janvier un accord pour créer une coentreprise de production de GNL sur la péninsule de Iamal (Grand Nord russe). Le géant pétrolier public Rosneft, de plus en plus présent sur le marché gazier, a également demandé à avoir accès aux exportations de GNL à partir des gisements de l'Arctique. Son président Igor Setchine, cité mercredi par les agences russes, a estimé que les quantités d'hydrocarbures potentiellement extraites de ces zones inhospitalières ne pouvaient être écoulées sur le seul marché intérieur. Le GNL, transportable par bateau, est convoité notamment pour alimenter le marché asiatique, où les prix sont plus élevés et la demande plus ferme actuellement qu'en Europe. Gazprom projette de construire un terminal de liquéfaction du gaz à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient, et prévoit de construire des gazoducs pour l'alimenter à partir des champs de l'est sibérien.