L'Iran a commencé début février à installer des centrifugeuses plus modernes sur son site d'enrichissement d'uranium de Natanz, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique paru jeudi. Le 6 février 2013, l'agence a observé que l'Iran avait commencé l'installation de centrifugeuses IR-2m à Natanz (centre), est-il écrit dans ce rapport. C'est la première fois que des centrifugeuses plus avancées que les IR-1 ont été installées sur ce site d'enrichissement d'uranium, ajoute-t-il. Le 13 février, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie nucléaire (OIEA), Fereydoun Abbassi Davani, avait annoncé avoir commencé l'installation de ces nouveaux équipements, ce que l'AIEA n'avait pas encore confirmé. L'enrichissement est au centre du conflit entre l'Iran et les grandes puissances, qui soupçonnent ce pays de vouloir enrichir de l'uranium jusqu'à 90%, niveau nécessaire pour fabriquer la bombe atomique, ce que les autorités iraniennes démentent. L'Iran affirme enrichir uniquement à des fins civiles -jusqu'à 5% pour produire de l'électricité et 20% pour alimenter son laboratoire de recherche médicale- et revendique son droit à enrichir de l'uranium en tant que signataire du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Ce pays est sous le coup de plusieurs sanctions internationales pour ces activités, qui seront de nouveau au cœur des discussions le 26 février au Kazakhstan avec le Groupe des 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne). Mais plus que Natanz, c'est le site souterrain de Fordo, situé près de la ville sainte de Qom et où l'Iran a décidé de concentrer son enrichissement jusqu'à 20%, qui inquiète les grandes puissances. Dans ce rapport, l'AIEA constate par ailleurs l'impasse dans ses discussions avec l'Iran sur un accord de vérification de ses activités nucléaires. Après plusieurs réunions en un an, la dernière datant de la semaine dernière, il n'a pas été possible de finaliser un document d'approche structurelle ou de commencer un vrai travail dans cette direction, selon l'agence onusienne, qui se dit toutefois déterminée à poursuivre le dialogue. L'AIEA veut obtenir un accès plus large à des sites, individus ou documents pouvant éclaircir les points soulevés dans son rapport de 2011 sur des éléments selon lesquels l'Iran a œuvré à la mise au point de la bombe atomique avant 2003 et peut-être après. Dans le document, elle réitère sa demande d'accès au site militaire de Parchin, où elle soupçonne les autorités d'avoir procédé à des tests d'explosions applicables au nucléaire. Une pleine coopération de Téhéran est essentielle afin d'établir la confiance internationale dans la nature exclusivement pacifique du programme nucléaire de l'Iran, insiste l'AIEA. De nouvelles centrifugeuses seraient de la provocation La diplomatie américaine a qualifié jeudi d'acte de provocation l'installation par l'Iran de nouvelles centrifugeuses sur son site de Natanz début février, comme l'affirme un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). L'installation de nouvelles centrifugeuses modernes constituerait une nouvelle escalade et une violation continue des obligations de l'Iran conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et de l'AIEA. Cela marquerait un pas provocateur supplémentaire, a déclaré la porte-parole du département d'Etat Victoria Nuland. Mme Nuland a ajouté que ce rapport de l'AIEA n'était pas une surprise pour les Etats-Unis. L'enrichissement est au cœur du conflit entre l'Iran et les grandes puissances, qui soupçonnent la République islamique de vouloir enrichir de l'uranium jusqu'à 90%, niveau nécessaire pour fabriquer la bombe atomique, ce que les autorités iraniennes démentent. L'Iran affirme enrichir uniquement à des fins civiles -jusqu'à 5% pour produire de l'électricité et 20% pour alimenter son laboratoire de recherche médicale- et revendique son droit à enrichir de l'uranium en tant que signataire du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Il y a une voie diplomatique pour résoudre la crise nucléaire iranienne, a insisté la porte-parole du département d'Etat, fidèle à la position défendue par Washington depuis des mois dans ce dossier. Les Iraniens ont l'occasion de se rendre à ces pourparlers à Almaty en étant sérieux et disposés à dissiper les inquiétudes de la communauté internationale, a encore plaidé Mme Nuland. Son homologue à la Maison Blanche, Jay Carney, a exhorté l'Iran à faire un choix. Le poids des sanctions pourrait être allégé, mais la balle est dans le camp de l'Iran pour transformer en acte tangible ses déclarations selon lesquelles il est prêt à négocier, faute de quoi Téhéran sera encore plus sous pression et isolé, a martelé le porte-parole du président Barack Obama. La semaine dernière à Washington, le secrétaire d'Etat John Kerry, son homologue européenne Catherine Ashton et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avaient exhorté l'Iran à faire des avancées sur son programme nucléaire au cours des négociations à Almaty. Informations très préoccupantes La France a jugé, avant-hier, très préoccupantes les informations de l'AIEA sur l'installation de nouvelles centrifugeuses sur le site de Natanz, estimant qu'elles constituaient un pas de plus dans la mauvaise direction pour l'Iran suspecté de vouloir acquérir l'arme nucléaire. Alors que nous attendons de l'Iran qu'il fasse des gestes concrets montrant sa volonté de s'engager dans une logique de coopération et de respect de ses obligations, il continue donc d'intensifier ses activités sensibles, a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot. L'Iran a commencé à installer des centrifugeuses plus modernes sur son site de Natanz début février, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) paru la veille. Le rapport de l'AIEA est sorti alors que l'Iran et le groupe des P5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne), chargé du dossier du nucléaire iranien, doivent reprendre des discussions mardi au Kazakhstan.