L'indice Ifo, principal baromètre de la confiance des entrepreneurs allemands, a enregistré en février sa quatrième hausse d'affilée, selon un chiffre dévoilé meilleur qu'attendu, nourrissant l'espoir d'un redémarrage de l'économie du pays. L'indice a grimpé à 107,4 points, contre 104,3 points en janvier. Le chiffre de janvier a été légèrement révisé en hausse: le mois dernier, l'institut Ifo, qui publie l'indice mensuel, avait annoncé 104,2 points. Pour février, les analystes du consensus de l'agence Dow Jones Newswires s'attendaient à une hausse beaucoup moins forte, à 104,7 points. Le baromètre "a gagné plus de trois points en février", souligne dans un communiqué l'institut Ifo, notant qu'il s'agit de la plus forte hausse sur un mois depuis juillet 2010. "La satisfaction vis-à-vis de la situation actuelle a de nouveau augmenté" et l'optimisme quant à l'avenir croît, selon l'institut, qui en conclut que "l'économie allemande accélère". Les entrepreneurs ont mieux apprécié la situation actuelle de la conjoncture allemande (110,2 points contre 108,1 points en janvier), qui constitue l'une des deux composantes de l'indice. Leurs attentes pour les six mois à venir se sont en outre nettement améliorées, progressant de 4 points (104,6 points en février après 100,6 points en janvier), selon l'institut de Munich (sud), qui sonde chaque mois quelque 7000 entreprises du pays. Elles n'avaient plus atteint ce seuil depuis juillet 2011. Dans le détail, le baromètre Ifo qui est décliné par secteurs s'est redressé dans l'industrie manufacturière, le commerce de gros, la construction et les services. Seule la courbe du commerce de détail est restée stable, en raison notamment d'une dégradation des attentes pour les mois à venir. Le regain d'optimisme en Allemagne ne touche pas que les entreprises: l'indice de confiance des milieux financiers publié mardi, le Zew, a continué de progresser en février, atteignant 48,2 points, soit son plus haut niveau depuis avril 2010. Les analystes ont salué l'Ifo de février, qui alimente l'espoir d'une reprise économique en Allemagne courant 2013, mais ont appelé à ne pas crier victoire trop tôt. "Ça va de mieux en mieux", a commenté Rob Wood, économiste pour la banque Berenberg. "Les perspectives pour l'avenir sont revenues à leur niveau de l'an dernier. L'appréciation de la situation actuelle ne devrait pas tarder à suivre dans les mois à venir", estime-t-il. Selon cet analyste, "l'accalmie des tensions sur les marchés financiers, qui a suivi l'annonce de la BCE de tout faire pour défendre l'euro, a mis du temps à produire ses effets sur l'économie réelle". Un avis partagé par Carsten Brzeski, économiste chez ING: "Il y a de plus en plus d'indices qui montrent que la contraction du quatrième trimestre 2012 a été une exception", affirme-t-il, tout en excluant que l'Allemagne se soit approchée de la récession. Par ailleurs, M. Brzeski souligne que l'écart entre l'Allemagne et ses voisins se creuse. "Alors que la plupart des pays de la zone euro reste en récession, préoccupée par les réformes structurelles et l'austérité, l'activité allemande surfe sur une vague d'optimisme", d'après lui. Certains observateurs appellent toutefois à la prudence. "En raison d'inquiétudes persistantes pour la périphérie de la zone euro et du cours toujours élevé de l'euro qui fait planer une ombre sur les exportations allemandes, nous attendons une reprise économique modérée et inégale", a prévenu Jennifer McKeown, du cabinet Capital Economics. L'Allemagne et les Etats-Unis s'entendent sur un accord fiscal L'Allemagne et les Etats-Unis ont approuvé les termes d'un accord fiscal qui améliore l'échange d'informations sur les données bancaires de contribuables dans les deux pays, a annoncé le ministère allemand des Finances. Les deux pays ont paraphé hier soir un accord visant à promouvoir la transparence fiscale dans le cas des situations transfrontalières, a déclaré le ministère dans un communiqué. Cet accord améliore l'échange d'informations fiscales entre les autorités américaines et allemandes. Il crée également une sécurité juridique pour les instituts financiers allemands vis à vis du fisc américain, a ajouté le document. Ce texte s'inscrit dans le cadre de la loi FATCA (Foreing Account Tax Compliance Act) aux Etats-Unis, qui prévoit un système proche de l'échange automatique de données. L'Allemagne vise ainsi à s'aligner sur le modèle commun choisi par la France, l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni, qui misent sur un échange d'informations avec les Etats-Unis par le biais d'une base de données centralisée par l'Etat, a détaillé le ministère. L'accord doit être définitivement signé par les deux pays prochainement, a ajouté le communiqué sans donner de date précise.