Selon un récent rapport de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), des investissements annuels d'environ 210 milliards de dollars seront nécessaires, principalement dans les pays en voie de développement, pour maintenir en 2030 le émissions de gaz à effet de serre à leurs niveau actuel. D'après la CCNUCC, les mécanismes d'investissements et flux financiers devront changer significativement au cours des 25 prochaines années. "Si les financements disponibles (...) restent au niveau actuel et continuent à s'appuyer sur des contributions volontaires principalement, cela ne sera pas suffisant", explique le rapport. Les pays en voie de développement auront ainsi besoin d'une aide accrue, qui se chiffre en milliards de dollars, pour s'adapter aux conséquences des changements de climat. Ce rapport, publié vendredi, constitue la feuille de route de la réunion à partir d'hier à Vienne de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Les participants tenteront, à travers cette rencontre, de définir les moyens d'accélérer et intensifier la lutte contre le changement climatique dans le cadre de la Convention de l'ONU sur ce dossier. "Cette réunion nous donnera une indication sur la véritable volonté du pouvoir politique d'aller au-delà des platitudes bien intentionnées", a souligné dimanche à la presse, le président de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (UNFCCC), Yvo de Boer. Le responsable a rappelé que la communauté scientifique, de son côté, "a déjà indiqué quelles seront les conséquences catastrophiques pour le Nord et le Sud si nous n'agissons pas rapidement". La conférence de cette semaine à Vienne vise aussi à préparer la Conférence de Bali, en décembre prochain. Cette conférence, sous l'égide des Nations unies, entamera les négociations sur la réduction des gaz à effet de serre pour l'après 2012, lorsque le protocole de Kyoto signé en 1997 aura expiré. "La guerre contre le changement climatique n'est pas une guerre contre le pétrole. C'est une guerre contre les émissions de gaz à effet de serre", souligne M. de Boer. Selon un rapport publié en mai dernier par le GIEC, le monde a les moyens technologiques et financiers d'agir à temps pour limiter l'impact du réchauffement. Il s'agit de réduire les gaz à effet de serre (GES) grâce à un éventail de mesures. Reste à savoir enfin, si cette réunion de Vienne est en mesure d'insuffler un soutien concret à des engagements où, comme le redoute le ministre autrichien de l'Environnement, "seulement des discours du dimanche".