Les Bourses européennes terminaient la semaine en ordre dispersé, déçues par de mauvaises statistiques en Europe, et prudentes face aux Etats-Unis, où de bons indicateurs rassuraient le marché, malgré le déclenchement imminent d'une cure austérité. "Le marché cherche une direction. Il a souffert dans la matinée après de mauvaises nouvelles en Europe et s'est redressé à la faveur de statistiques globalement très bonnes aux Etats-Unis", a commenté Alexandre Baradez, analyste de Saxo Banque. Les chiffres publiés outre-Atlantique, qui annoncent un moral des ménages meilleur que prévu et un indice ISM manufacturier à son niveau le plus haut depuis juin 2011, ont rassuré les marchés malgré la cure d'austérité qui se profile aux Etats-Unis. Des coupes automatiques dans les dépenses doivent entrer en vigueur faute d'accord politique entre républicains et démocrates.Mais certaines places européennes ont néanmoins fini en baisse, inquiètes des mauvaises statistiques publiées en zone euro, où l'activité du secteur manufacturier a continué de se contracter en février, pour le dix-neuvième mois de suite, selon l'indice PMI. Les marchés restent aussi fragilisés par la situation politique de l'Italie, toujours dans l'impasse depuis les élections législatives du week-end dernier, et où le chômage a bondi, établissant un nouveau record, à 11,7%. L'Eurostoxx 50 a perdu 0,64% La Bourse de Paris a clôturé en recul de 0,62% à 3 699,91 points dans un volume d'échanges de 2,775 milliards d'euros. Le secteur bancaire a cédé du terrain: BNP Paribas a perdu 1,71% à 42,37 euros, Crédit Agricole 2,43% à 7,03 euros et Société Générale 2,58% à 28,65 euros. En baisse également, ArcelorMittal a cédé 2,39% à 11,24 euros, Michelin 1,80% à 67,21 euros et Schneider Electric 1,22% à 58,20 euros, contrairement à Thales, qui s'est envolé (+12,28% à 30,30 euros). A Londres, l'indice FTSE-100 a pris 0,28% à 6 378,6 points. En tête de l'indice, l'assureur Old Mutual a gagné 4,40% à 211,4 pence, suivi de près par le groupe de luxe Burberry, qui a pris 2,54% à 1 411 pence. Parmi les perdants, Lloyds Banking Group (LBG) a chuté de 2,24% à 53,25 pence. Le reste du secteur bancaire restait sous pression, à l'image de Royal Bank of Scotland (RBS) (-3,06% à 314 pence) et Standard Chartered (-0,84% à 1 781 pence). L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort a cédé 0,43% à 7 708,16 points et le MDax des valeurs moyennes a reculé de 0,30% à 13 261,91 points. Du côté des hausses, le numéro deux allemand de l'énergie RWE s'est adjugé 1,79% à 28,64 euros et le laboratoire Merck KGaA, qui a atteint un plus haut historique, à 109,75 euros, grâce à une progression de 1,62%. En queue du Dax, Deutsche Bank a perdu 4,33% à 33,57 euros. Commerzbank a enregistré une baisse plus limitée, de 0,64% à 1,4 euro. Sur le MDax, le géant allemand de la distribution Metro a plongé de 4,94% à 22,53 euros. L'indice vedette de la place de Milan, le FTSE Mib, a baissé de 1,54% à 15 675 points. Le groupe alimentaire Parmalat a grimpé de 3,05% à 1,892 euro et le fabricant de lunettes Luxottica de 1,74% à 36,18 euros. La banque Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS) a cédé 2,27% à 0,2062 euro, à l'instar du groupe Mediaset, qui a lourdement chuté de 8,01% à 1,562 euro. La Bourse de Bruxelles a reculé de 0,87%, à 2546,83 points. En tête de l'indice Bel-20, le laboratoire pharmaceutique UCB a gagné 3,13% à 45,64 euros. L'opérateur de télécommunications Belgacom a cédé 5,60% à 20,21 euros. D'autres valeurs ont perdu du terrain, comme le numéro un mondial du zinc Nyrstar, qui a lâché 3,06% à 4,25 euros, et le groupe de distribution Delhaize (-2,81% à 35,98 euros). L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a fini en légère baisse de 0,52%, à 8 187,1 points. Les valeurs bancaires ont fini en repli, à l'instar de Santander, en baisse de 1,33%, à 5,734 euros, BBVA qui a perdu 1,67%, à 7,307 euros et Caixabank, qui a lâché 3,02%, à 3,047 euros. Dans le secteur du BTP, le numéro un espagnol du secteur, ACS, a terminé en légère baisse de 0,27%, à 18,15 euros. Sacyr Vallehermoso a lui aussi chuté de 2,08%, à 1,651 euro, tandis que le groupe de BTP et de services FCC a plongé de 4,41%, à 8,55 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,24% à 339,73 points. Le sidérurgiste Arcelor Mittal a enregistré la plus forte baisse, cédant 2,39% à 11,24 euros, tandis que le groupe de thé et café D.E Master Blenders a gagné 2,43% à 9,46 euros. A la Bourse suisse, l'indice SMI a fini dans le vert, à 7 601,99 points, en hausse de 0,11%. Le poids lourd de la Bourse, Novartis, a progressé de 1,18% à 64,40 francs suisse, ce qui a fait basculer l'indice dans le positif. Les bancaires ont toutes été en repli. Credit Suisse a perdu 1,23% à 24,80 francs, UBS a lâché à 0,81% à 14,71 francs et Julius Baer à 0,42% à 35,37 francs. La Bourse de Lisbonne a terminé en baisse de 0,82% à 5 938,37 points. L'indice PSI-20 a été tiré vers le bas par le secteur bancaire, la BPI enregistrant la plus mauvaise performance de la séance, chutant de 3,85% tandis que la BES a reculé de 2,39% et la BCP de 0,92%. La Banif finissait inchangée. En rouge également, Portugal Telecom a perdu 1,01%, le groupe pétrolier Galp a reculé de 1,02% et l'électricien EDP de 0,78%. Wall Street fait fi des coupes budgétaires et atteint un sommet depuis 2007 Wall Street a terminé la semaine au plus haut depuis fin 2007, faisant fi de l'entrée en vigueur de coupes budgétaires drastiques aux Etats-Unis pour ne retenir que les bonnes nouvelles sur la vigueur de l'économie du pays: le Dow Jones a gagné 0,25% et le Nasdaq 0,30%. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average a avancé de 35,17 points à 14 089,66 points, son niveau le plus élevé en clôture depuis le 12 octobre 2007, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 9,55 points à 3 169,74 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 s'est adjugé 0,23% (+3,52 points) à 1 518,20 points. Les restrictions budgétaires qui devaient entrer en vigueur dans la soirée, faute d'un compromis entre démocrates et républicains, vont coûter des emplois aux Etats-Unis et avoir un impact sur l'économie, a averti le président Barack Obama. Mais cette possibilité, évoquée depuis le début de l'année, avait déjà été largement anticipée par le marché et n'a pas surpris des investisseurs désormais habitués aux atermoiements de Washington, a affirmé Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management. Les courtiers se sont donc concentrés sur les bonnes nouvelles apportées par différents indicateurs publiés dans la journée, a ajouté l'expert. Les courtiers ont salué en particulier une hausse inattendue en février de l'activité des industries manufacturières dans le pays, qui est revenue à son niveau le plus haut depuis juin 2011, et une amélioration du moral des ménages. De plus, même si les revenus des Américains ont reculé en janvier pour la première fois en quatorze mois, leur chute atteignant un niveau sans précédent en 20 ans, leur consommation s'est légèrement accélérée sur la même période. Et la consommation devrait continuer à augmenter car on est seulement au début de la reprise économique, a noté M. Skrainka, relevant que des secteurs clés comme l'immobilier ou l'automobile montraient de réels signes de solidité. Le marché avait pourtant débuté dans le rouge, miné par des indicateurs peu rassurants en provenance de l'étranger. En Chine, la production manufacturière est tombée à son plus bas niveau en cinq mois, et en Europe, l'activité du secteur manufacturier s'est de nouveau contractée en février alors que le taux de chômage a atteint en janvier le 11,9% de la population active, un record. Tokyo: Nikkei finit à +0,41%, souplesse monétaire attendue La Bourse de Tokyo a terminé la semaine en hausse de 0,41%, portée par l'espoir d'assouplissements monétaires à venir et malgré les craintes soulevées par des coupes budgétaires automatiques attendues aux Etats-Unis. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a gagné 47,02 points à 11 606,38 points. Sur l'ensemble de la semaine, il a augmenté de 1,94%, malgré les incertitudes soulevées en début de semaine par l'absence de clair vainqueur aux élections italiennes. Avant-hier, l'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a augmenté pour sa part de 0,89%, prenant 8,67 points à 984,33 points. L'activité a été très intense, avec 2,91 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Les investisseurs se sont voulus une fois de plus résolument confiants malgré les chaos de la reprise économique mondiale, plaçant beaucoup d'espoir dans les banques centrales américaine et japonaise. Au Japon, les opérateurs espèrent que Haruhiko Kuroda, désigné par le Premier ministre de droite Shinzo Abe, pour accéder à la tête de la Banque du Japon (BoJ), accentuera les assouplissements monétaires décidés ces derniers mois par l'institut d'émission. La nomination de M. Kuroda, doit toutefois encore être validée par le Parlement nippon à la mi-mars. En attendant, les investisseurs ont continué de parier sur le marché nippon, après plus de trois mois de hausse régulière du Nikkei. Les valeurs immobilières ont été particulièrement bien traitées, des professionnels tablant sur une reprise du secteur: Heiwa Real Estate s'est envolé de 7,84% à 1 485 yens, Mitsubishi Estate de 6,06% à 2 450 yens et Tokyo Tatemono de 7,16% à 554 yens. Les maisons de courtage ont bénéficié de la meilleure atmosphère entourant les affaires ces dernières semaines au Japon: Sumitomo Mitsui Trust Holdings a grimpé de 5,00% à 378 yens, Daiwa Securities de 2,97% à 590 yens et Nomura Holdings de 3,38% à 550 yens.Le secteur bancaire a aussi tiré son épingle du jeu: Mitsubishi UFJ Financial Group a gagné 1,95% à 523 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group 1,61% à 3 770 yens, bien que Mizuho Financial Group soit resté inchangé à 204 yens.