La plupart des Bourses européennes ont clôturé dans le rouge, avant-hier, dans un marché soucieux d'un risque de récession en Europe et affecté par l'incertitude de la situation de l'Espagne, malgré le succès de son émission à long terme. Mais plusieurs mauvaises nouvelles ont assombri le climat dans les salles de marché, à commencer par le ralentissement qui se confirme en Chine, où l'activité manufacturière continue de se contracter malgré les récentes mesures de relance prises par les autorités. Et, dans la zone euro, l'activité du secteur privé a enregistré en septembre sa plus forte contraction en plus de trois ans. "L'éventualité d'un ralentissement économique mondial se renforce et le programme de rachats d'actifs que la Banque centrale européenne compte mettre en place ne sera pas la panacée pour sortir l'Europe de sa crise sur le long terme", a souligné EtXCapital. L'Eurostoxx 50 a reculé de 0,57% Paris a clôturé en légère baisse, l'indice CAC 40 cédant 0,62% à 3 509,92 points dans un volume d'échanges assez faible de 2,701 milliards d'euros. Société Générale a perdu 2,26% à 23,56 euros, BNP Paribas 1,54% à 38,92 euros et Crédit Agricole 1,09% à 5,73 euros. Vallourec a aussi reculé de 2,89% à 36,85 euros et Alstom de 1,71% à 29,34 euros. PSA Peugeot Citroën a enregistré le plus fort recul du CAC 40 (-3,29% à 6,64 euros). Le groupe d'informatique médicale Cegedim a lui baissé de 3,81% à 15,13 euros. DNXcorp, spécialiste du commerce en ligne dédié au charme, a par contre pris 1,74% à 17,50 euros. Le groupe de spiritueux Belvédère a dévissé de 18,55% à 54,59 euros. Enfin, Vexim, spécialiste du traitement des fractures vertébrales, a cédé 0,93% à 8,48 euros. A Londres, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a fini en baisse de 0,57% à 5 854,64 points (-33,84 points). Les valeurs minières ont été particulièrement pénalisées: Eurasian Natural Resources a lâché 3,87% à 343,6 pence, Kazakhmys 3,41% à 724,5 pence, Rio Tinto 2,67% à 3 077 pence et Anglo American 2,67% à 1 944 pence. Le groupe pétrolier Shell a cédé 2,07% à 2 260 pence et la banque Barclays 1,39% à 222,05 pence. Imperial Tobacco a pris en revanche 2,69% à 2 399 pence et le brasseur SABMiller 0,99% à 2 725 pence. Le bouquet satellitaire BSkyB a gagné de son côté 0,95% à 734 pence. L'indice Dax de la Bourse de Francfort a cédé 0,02% à 7 389,49 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes a fini en légère hausse de 0,03% à 11 127,09 points. Le groupe de matériaux de construction HeidelbergCement a perdu 0,60% à 43,28 euros et le sidérurgiste ThyssenKrupp 1,63% à 17,17 euros. Le constructeur automobile allemand Daimler a laissé 2,02% à 39,22 euros, entraînant le constructeur haut de gamme BMW qui a reculé de 2,86% à 59,44 euros. Lufthansa a par contre progressé de 1,81% à 10,97 euros. Deutsche Telekom a également terminé dans le vert, en hausse de 1,63% à 10,01 euros. Bayer, qui a déposé une demande d'autorisation pour un nouveau patch contraceptif en Europe, a pris 0,72% à 65,90 euros. Le numéro un mondial de la chimie, l'allemand BASF, a progressé de 0,73% à 67,44 euros. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib a chuté de 1,68% à 15 830 points. Les valeurs bancaires sont les plus touchées avec -5,32% à 0,235 euro pour BMPS et -3,55% à 4,076 euros pour Mediobanca, qui a annoncé une perte nette au 4e trimestre. Parmi les rares valeurs dans le vert, le groupe de produits de luxe Luxottica prend 0,36% à 28 euros. L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a clôturé dans le rouge: - 0,95% à 8 022,1 points. Les valeurs bancaires ont fini en baisse: Santander, numéro un en zone euro, a perdu 1,21% à 6,036 euros, BBVA 2,12% à 6,316 euros et CaixaBank 1,43% à 2,97 euros. Le constructeur Sacyr a lui plongé de 4,15% à 1,87 euro et le géant énergétique Iberdrola a baissé de 1,04% à 3,71 euros. La Bourse suisse a perdu le terrain gagné la veille, l'indice SMI de la Bourse suisse terminant en recul de 0,22% à 6 556,49 points. L'indice a notamment été entraîné à la baisse par les valeurs bancaires. Credit Suisse a ainsi perdu 1,35% à 21,14 francs suisses, Julius Bär 0,92% à 33,37 francs suisses et UBS 0,92% à 11,89 francs suisses. Le chimiste Lonza a par contre poursuivi sur la lancée de la veille, terminant en hausse de 1,61% à 49,30 francs suisses, devant le laboratoire Novartis (+0,54% à 56,35 francs suisses) et l'opérateur Swisscom (+0,42% à 381,10 francs suisses). L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,44% à 334,24 points. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par le fabricant de systèmes de navigation GPS TomTom, qui a perdu 4,16% à 3,77 euros, et par le groupe sidérurgique Aperam (-3,34% à 13,30 euros). Le groupe franco-néerlandais Air France-KLM a gagné 3,84% à 4,75 euros. A Bruxelles, l'indice Bel-20 a terminé en légère hausse de 0,30% à 2 459,46 points, tiré par la performance du câblo-opérateur Telenet. Le groupe a bondi de 13,18% à 35,20 euros après l'offre de Liberty Global, qui détient déjà la moitié de son capital, de racheter l'ensemble de la société, une offre de 2 milliards d'euros qui valorise donc le groupe à 4 milliards. Les autres hausses de la journée n'ont pas dépassé 1,23%, score réalisé par Belgacom, avec une action à 23,81 euros. C'est le bancassureur KBC qui a enregistré la plus forte baisse, perdant 2,60% à 20,07 euros. La Bourse de Lisbonne a fini dans le vert: + 0,08% à 5 337,92 points. Le groupe diversifié Sonae a enregistré la plus forte hausse à la clôture (+3,50%). Le secteur bancaire a terminé en ordre dispersé: BCP et BPI ont gagné respectivement 1,64% et 0,98% tandis que BES a plongé de 2,50% et sa filiale ESFG de 0,88%. La Bourse de New York, résistante, finit sans direction La Bourse de New York a terminé sans direction, avant-hier, ayant effacé ses pertes en fin de séance malgré des inquiétudes croissantes pour l'économie mondiale: le Dow Jones a avancé de 0,14% mais le Nasdaq a cédé 0,21%. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a progressé de 18,97 points à 13 596,93 points tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, a lâché 6,66 points à 3 175,96 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné 0,05% (-0,79 point) à 1 460,26 points. Le marché, qui avait entamé la séance en nette baisse, a peu à peu limité ses pertes, se rapprochant de l'équilibre en deuxième partie de séance, l'indice vedette de Wall Street clôturant finalement dans le vert. La place new-yorkaise a limité ses pertes après la sortie de l'indice de (l'antenne de la banque centrale américaine, Fed) de Philadelphie (est des Etats-Unis) qui n'était pas si mauvais, l'activité manufacturière de la région se stabilisant après une forte chute, a relevé Chris Low, de FTN Financial. Mais, les opérateurs s'inquiètent de la multiplication des signes d'un ralentissement de l'économie, particulièrement en Asie, a-t-il ajouté, citant également des inquiétudes liées à la demande vacillante en brut dans le monde. En Chine, un indicateur a fait état d'une nouvelle contraction de l'activité manufacturière en septembre --le 11e recul mensuel consécutif-- malgré les récentes mesures de relance prises par les autorités. Aux Etats-Unis, un niveau plus élevé qu'attendu de nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis (a mis) le marché sous pression, faisant ressurgir les angoisses au sujet de l'économie mondiale, ont noté les experts de la maison de courtage Charles Schwab. Enfin, dans l'ensemble de la zone euro, l'activité du secteur privé a, contre toute attente, enregistré en septembre sa plus forte contraction en plus de trois ans, douchant les espoirs de bonne santé de l'économie. La tendance économique n'est pas bonne et le marché ne se maintient (enfin, pour l'instant) que par la grâce du " QE3 ", ce troisième programme de rachats d'actifs annoncé par la Réserve fédérale américaine (Fed) la semaine dernière, a estimé Dick Green, du site d'analyse financière Briefing.com. Le marché obligataire a terminé en légère hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 1,777% contre 1,782% la veille et celui à 30 ans à 2,954% contre 2,976%. Tokyo: le Nikkei clôture en nette baisse de 1,57% à cause du yen fort La Bourse de Tokyo a terminé, avant-hier, la séance en nette baisse de 1,57%, pâtissant d'une remontée du yen et d'une statistique décevante sur l'activité manufacturière en Chine. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a chuté de 145,23 points à 9 086,98 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a cédé de son côté 1,44%, perdant 10,99 points à 753,81 points. L'activité a été moyenne, avec 1,9 milliard d'actions échangées sur le premier marché. L'indice Nikkei a subi son pire recul, en pourcentage, depuis trois semaines. Il a perdu tout le terrain repris la veille à la faveur des annonces de la Banque du Japon (BoJ), et même au-delà. Considéré comme une valeur refuge par les investisseurs par temps économique difficile, le yen évolue à des niveaux quasi record depuis de longs mois face au dollar et à l'euro, ce qui réduit les revenus des entreprises nippones à l'étranger, une fois qu'elles les convertissent en monnaie japonaise. Le repli du yen de la veille avait donc réjoui les opérateurs tokyoïtes, mais la devise japonaise est rapidement remontée depuis, douchant l'enthousiasme. "La correction sur le marché des devises est largement responsable du repli de la Bourse aujourd'hui", a expliqué Kenichi Hirano, courtier chez Tachibana Securities cité par Dow Jones Newswires. "La série d'actions des grandes banques centrales (BoJ, BCE et Fed) est terminée", a-t-il souligné, aussi les opérateurs, dont l'attitude a été rythmée par leurs annonces ces dernières semaines, devraient de nouveau regarder de près les indicateurs économiques pour se positionner. Or, de ce côté, les nouvelles sont restées peu fameuses dans la journée. Côté japonais, le déficit commercial a atteint encore l'équivalent de 7,5 milliards d'euros en août. Mais surtout, en Chine, l'indice provisoire PMI des directeurs d'achat publié par la banque HSBC a atteint 47,8 pour le mois de septembre en cours, ce qui montre que l'activité manufacturière s'est contractée pour le onzième mois consécutif. Les statistiques concernant la croissance chinoise, en phase de ralentissement, sont scrutées au Japon, dont la Chine est le premier partenaire commercial. Au final, la plupart des secteurs cotés a souffert. Ce fut particulièrement vrai pour les groupes exportateurs exposés à la montée du yen. Parmi les fabricants d'électronique, Sony a plongé de 4,54% à 1 007 yens, Panasonic de 3,13% à 557 yens, Canon de 3,14% à 2 771 yens. Sharp, en grande difficulté financière, a en revanche repris 1,00% à 202 yens. Au sein des constructeurs d'automobiles, Toyota a ralenti de 1,38% à 3 210 yens, Nissan de 3,43% à 702 yens et Honda de 1,90% à 2 623 yens. Les secteurs exposés aux vents de la conjoncture ont aussi pâti des statistiques publiées. Le groupe de sidérurgie Nippon Steel a fondu de 3,40% à 170 yens et son concurrent JFE Holdings de 1,35% à 1164 yens. Au lendemain de son retour en Bourse moins de trois ans après sa faillite, la compagnie aérienne Japan Airlines a continué de se tenir correctement. Elle a grappillé, avant-hier, 0,39%, à 3 845 yens, alors que sa concurrente All Nippon Airways cédait 2,22% à 176 yens.