Les principales Bourses européennes ont ouvert en hausse hier matin et l'indice Eurofirst300 a atteint son plus haut niveau en deux ans, malgré les nouvelles inquiétudes que suscite la situation économique et politique en Europe. La vice-présidente de la banque centrale des Etats-Unis, Janet Yellen, pressentie comme l'une des éventuelles remplaçantes de Ben Bernanke, a plaidé pour que la Fed continue à plein régime ses injections massives de liquidités sur le marché afin de "favoriser un renforcement de la reprise et une accélération de la hausse de l'emploi". Autre motif d'apaisement pour les investisseurs, les républicains de la Chambre des représentants ont déposé la veille un texte permettant de financer l'Etat fédéral américain jusqu'à fin septembre. Les élus n'ont pas voté de budget en bonne et due forme depuis 2009 et se contentent de voter des autorisations temporaires de quelques mois. En zone euro, les ministres des Finances, réunis la veille à Bruxelles, se sont engagés sur un plan d'aide pour Chypre, au bord de la faillite, mais les modalités restent encore à préciser. Les investisseurs devraient faire preuve de prudence avant deux échéances très attendues, la réunion de la BCE, demain, et la publication des chiffres sur l'emploi américain, vendredi. À Paris, le CAC 40 gagne 0,99% (37,64 points) à 3 748,89 points après vingt minutes d'échanges. À Francfort, le Dax progresse de 1,17% et à Londres, le FTSE est en hausse de 0,59%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 progresse de 1,22% mais a perdu près de 5% depuis son plus haut atteint fin janvier, en raison de l'incertitude politique dans les pays du sud de l'Europe et une série de résultats inférieurs aux attentes. Paris: le CAC gagne du terrain, rassuré par les propos de la Fed La Bourse de Paris évoluait en nette hausse hier, les investisseurs tablant sur une poursuite de la politique accommodante de la Réserve fédérale américaine après les propos tenus par sa vice-présidente. Le CAC prenait 1,05% à 3 749,61 points. A Paris, les banques étaient bien orientées alors que les ministres des Finances de la zone euro doivent examiner le nouveau cadre réglementaire du secteur bancaire, dit Bâle III, qui va aller plus loin que prévu en limitant la rémunération des banquiers. BNP Paribas gagnait 1,60% à 43,15 euros, Crédit Agricole 2,22% à 71,93 euros et Société Générale 2,77% à 29,46 euros. Le secteur cyclique était recherché après les propos de la vice-présidente de la Fed. Veolia Environnement poursuivait son envolée (+2,35% à 10,45 euros), suivi par Bouygues (+1,99% à 22,31 euros) et Renault (+1,72% à 48,89 euros). Le P-DG du constructeur, Carlos Ghosn, s'est dit plutôt défavorable à toute mesure qui pourrait réduire l'avantage compétitif du diesel, alors que le débat agite le gouvernement français. Arkema cédait 0,52% à 74,07 euros après avoir vu la recommandation sur son titre abaissée par JPMorgan Cazenove de "surpondérer" à "neutre". Neopost gagnait du terrain (+2,74% à 46,15 euros). Le fournisseur d'équipements de traitement de courrier a dégagé un chiffre d'affaires 2012 en légère progression, et se dit optimiste pour l'exercice en cours. Enfin, le groupe d'informatique médicale Cegedim prenait 2,66% à 21,25 euros malgré la perte nette essuyée en 2012. Londres: le FTSE ouvre en hausse La Bourse de Londres progressait hier matin dans le sillage de la clôture en hausse de Wall Street, portée par des propos rassurants d'une responsable de la Fed. L'indice FTSE-100 des principales valeurs prenait 44,58 points, soit 0,70% par rapport à la clôture de la veille, à 6 390,21 points. Du côté des valeurs, la banque Standard Chartered progressait de 3,55% à 1 843,2 pence après avoir publié un bénéfice net quasi stable en 2012, à 4,79 milliards de dollars. Les autres valeurs bancaires étaient également en hausse à l'image de RBS (+2,18% à 313,6 pence) et de Lloyds Banking Group (+1,83% à 52,24 pence). Les groupes miniers Xstrata et Glencore prenaient de leur côté respectivement 2,46% à 1 126,5 pence et 1,78% à 376,55 pence, malgré l'annonce d'une chute de leurs résultats 2012. Leur fusion a par ailleurs été repoussée au 16 avril. Parmi les rares perdants, le géant de la téléphonie mobile Vodafone cédait 0,12% à 167,5 pence. Suisse : ouverture nettement plus ferme La Bourse suisse a ouvert hier sur une note nettement plus ferme. Le SMI montait de 0,94% à 7 661,83 points, le SLI de 1,12% à 1 163,48 points et le SPI de 0,91% à 7 077,72 points. Sur les 30 blue chips, 29 gagnaient du terrain et un seul en perdait. Les bancaires CS et UBS gagnaient respectivement 2,5% et 2,3%. Julius Bär faisait encore mieux avec un gain de 3,2%. Ces titres se reprennent des pertes de la veille. Les espoirs d'un maintien des mesures expansives de la Fed et de la BoJ au Japon soutiennent les cours des bancaires, selon les courtiers. Aux assurances, Swiss Re prenait 1,5% et Zurich 1,3%. Les valeurs sensibles à la conjoncture comme Adecco (+1,4%), Sulzer (+1,2%) et Holcim (+0,8%) étaient aussi dans le camp des gagnants, suivies par les valeurs du luxe Richemont (+1,1%) et Swatch (+1,2%). Au lendemain de ses chiffres, Kühne+Nagel remontait de 1,3%. Les valeurs défensives étaient plutôt en retrait. Novartis gagnait 0,5%, Swisscom 0,3%. Givaudan perdait même 0,4%. Nestlé faisait mieux avec un gain de 0,8%. Transocean (+0,9%) retient encore l'attention des investisseurs. Carl Icahn, un gros actionnaire, a répété vouloir un dividende de 4 dollars par action, ne se contentant pas des 2,24 dollars proposés par le conseil d'administration. A part cela, GAM (+4,2%), Goldbach (+5,3%) et VZ Holding (+1,8%) montaient aussi après les chiffres. Intershop (+0,2%) et Siegfried (+0,4%) étaient un peu en retrait. Leclanché perdait 3,1%. Logitech gagnait 2,6%. Lors d'une conférence d'investisseurs la veille, le CEO Bracken Darrell a confirmé la voie choisie par le groupe pour le ramener sur la voie des bénéfices. Tokyo clôture en hausse de 0,27%, souplesse de la BoJ attendue La Bourse de Tokyo a terminé hier en très légère hausse de 0,27%, espérant de nouveaux assouplissements monétaires de la Banque du Japon, mais une certaine remontée du yen a limité les gains. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grignoté 31,16 points à 11 683,45 points, terminant à son plus haut niveau depuis septembre 2008. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a en revanche perdu 0,37%, lâchant 3,63 points à 988,62 points. L'activité a été très intense, avec 3,08 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Les opérateurs tokyoïtes ont imité le mouvement de Wall Street, qui a terminé en territoire positif la veille, tiré par l'espoir d'une politique monétaire toujours ultra-accommodante de la part de banque centrale américaine (Fed). Les gains du marché ont néanmoins été nettement limités en fin de séance par une légère remontée du yen défavorable aux groupes exportateurs. Au final, les mouvements d'ampleur ont été peu nombreux. Ainsi, les titres des constructeurs d'automobile ont peu évolué: Toyota a cédé 0,21% à 4 735 yens, Nissan 0,21% à 943 yens et Honda a terminé inchangé à 3 475 yens. Idem pour les fabricants d'électronique: Sony a perdu 0,90% à 1 425 yens et Sharp 0,33% à 299 yens, tandis que Panasonic grignotait 0,30% à 661 yens. Parmi les quelques hausses notables de la journée, le constructeur de deux roues Yamaha Motor a accéléré de 1,36% à 1 115 yens, le conglomérat industriel Hitachi a gagné 0,78% à 516 yens et la maison de commerce Itochu 1,30% à 1 089 yens. Le fabricant de pneumatiques Bridgestone a en revanche freiné de 0,61% à 2 915 yens, après avoir annoncé la fermeture d'une usine de 950 salariés à Bari dans le sud de l'Italie, pour cause de crise sur le marché européen de l'automobile. Wall Street se rapproche de son record Wall Street a poursuivi la veille son ascension vers un sommet historique, tablant sur la poursuite des mesures de soutien à l'économie par la banque centrale américaine et occultant l'entrée en vigueur de coupes budgétaires massives: le Dow Jones a gagné 0,27% et le Nasdaq 0,39%. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average a avancé de 38,16 points à 14 127,82 points, son niveau le plus élevé en clôture depuis son record du 9 octobre 2007, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 12,29 points à 3 182 03 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 s'est adjugé 0,46% (+7,00 points) à 1 525,20 points. Les courtiers de la place new-yorkaise poursuivent ainsi la tendance à la hausse observée depuis le début de l'année, persuadés que la Réserve fédérale américaine (Fed) va maintenir le cap ultra-accommodant de sa politique monétaire pendant encore longtemps. Sur le front des valeurs, les géants technologiques Apple et Google ont continué à évoluer dans des directions opposées: le premier a poursuivi sa chute (-2,42% à 420,05 dollars), perdant au total plus de 21% depuis le début de l'année, alors que le second, en hausse de plus de 16% depuis début janvier, évoluait à des niveaux records (+1,90% à 821,50 dollars). Le groupe suisse de forage pétrolier en haute mer Transocean a grignoté 0,08% à 52,19 dollars après avoir nettement réduit ses pertes en 2012 et renoué avec le dividende. La compagnie pétrolière Hess a de son côté gagné 3,46% à 68,84 dollars après avoir annoncé qu'elle souhaitait se concentrer uniquement sur les activités d'exploration et de production. Yahoo! s'est apprécié de 3,46% à 22,70 dollars alors que les analystes de Barclays ont révisé à la hausse leur recommandation sur le titre de la société. Le groupe pharmaceutique Merck a aussi profité du relèvement de la recommandation des experts de Bank of America/Merrill Lynch (+1,67% à 43,34 dollars).