Face à la mondialisation, les syndicats réunis à Vienne ont décidé de réagir. Une Confédération syndicale internationale a été créée pour défendre les droits des salariés du monde entier. Les deux principaux syndicats internationaux de salariés, la Confédération mondiale du travail (CMT) et la Confédération internationale des syndicats libres (CISL), ont tenu leurs congrès de dissolution officielle. De cette double disparition, vendredi est née la Confédération syndicale internationale (CSI) une nouvelle organisation syndicale mondiale ayant pour vocation d'" opposer au capitalisme sauvage un front uni ", selon le Belge Willy Thys, désormais ex-secrétaire général de la CMT. De son côté, le Britannique Guy Ryder, qui dirigeait la CISL, a indiqué que la future confédération dont il prendra la direction devra" construire des stratégies syndicales mondiales pour contrer celles du capitalisme ". Les altermondialistes seront certainement soulagés. Une Confédération syndicale internationale (CSI) a été créée, mercredi, pour trouver une voie sociale à la mondialisation. Contrer la gourmandise capitaliste sera la mission dont s'acquittera cette nouvelle entité voulue et instaurée par plus de 300 syndicats du monde entier réuni à Vienne. Composée de 306 syndicats nationaux de 156 pays et représentant 166 millions de travailleurs, la CSI répond à une urgence dictée par les conditions économiques imposées par la mondialisation, à en croire Guy Ryder, futur numéro un de cet organisme. Une urgence qui a même poussé la Confédération mondiale du travail (CMT) et la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) à provoquer leur dissolution, la veille, pour céder la place à la grande CSI. La CISL ainsi que d'autres syndicats la CGT, la CFDT, FO et la CFTC y adhéreront. Tous n'auront qu'un seul et unique objectif : "opposer au capitalisme sauvage un front uni " pour reprendre les propos du secrétaire général de la confédération chrétienne, Willy Thys. C'est une grande réussite pour les syndicats du monde entier qui attendaient, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'occasion de fédérer leur effort en faveur des salariés. Toutes les tentatives depuis ce temps-là se sont, effectivement, avérées vaines. La Fédération syndicale mondiale (FSM), constituée en 1945, n'a pas résisté aux différentes scissions qui l'ont condamnée à disparaître quelques années plus tard. A présent, c'est la mondialisation qui resserre les rangs des syndicats et les pousse à oublier leurs discordes. D'ailleurs, les syndicalistes n'ont jamais raté les forums sociaux pour y dénoncer le capitalisme. L'année dernière au Forum social mondial de Porto Alegre au Brésil, M. Ryder, qui était jusqu'à mardi dernier secrétaire général de la CISL, s'est fait remarquer en mettant l'accent sur " le fort impact négatif de la mondialisation néolibérale sur les travailleurs", et sur "la difficulté de trouver des réponses syndicales nationales sans prendre en compte les enjeux internationaux posés " faisant de la création de la CSI une réaction légitime. La CSI qui représente 168 millions de travailleurs dans 154 pays et territoires et compte 306 organisations nationales, a élu le britannique Guy Ryder au poste de secrétaire général, qui a dit : " La route sera hérissée de difficultés, mais nous ne nous en détournerons pas. Nous nous attaquerons aux employeurs qui exploitent leur main-d'œuvre et aux gouvernements qui privent leurs citoyens du droit d'organisation. Nous agirons pour faire de ce monde un monde où le travail décent n'est pas juste un rêve lointain mais une réalité dans la vie de tous les êtres humains ".