Les dirigeants de plusieurs pays et organisations internationales ont rendu hommage au président du Venezuela, Hugo Chavez, décédé mardi des suites d'un cancer. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a rendu hommage au défunt président vénézuélien, qu'il a qualifié de "fondateur de mouvements d'intégration régionale basés sur une vision latino-américaine". Les présidents du Conseil européen et de la Commission européenne, respectivement Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso, ont exprimé leur "tristesse" après la mort de Chavez, notant que le "Venezuela s'est distingué par son développement social et par sa contribution à l'intégration régionale de l'Amérique du Sud". Pour sa part, le président Barack Obama a affirmé que les Etats-Unis soutenaient les Vénézuéliens après la mort de leur dirigeant, et espéré des "relations constructives" avec le futur gouvernement du Venezuela, tandis que le gouvernement allemand, qui s'est associé à la douleur de la famille du défunt, a estimé que "la mort d'Hugo Chavez était une césure profonde pour le Venezuela". Le président français François Hollande a lui noté que M. Chavez avait "profondément marqué l'histoire de son pays" et "exprimait au-delà de son tempérament et de ses orientations, que tous ne partageaient pas, une volonté indéniable de lutter pour la justice et le développement". Le président russe Vladimir Poutine a de son côté affirmé que Chavez était un "homme hors du commun et fort qui regardait vers l'avenir" tandis que la Chine affirme que le défunt chef de l'Etat vénézuélien était un "grand ami" pour le peuple chinois et un "grand leader" pour son pays. Par ailleurs, la Syrie a rendu hommage à la mémoire du président Chavez, soulignant sa solidarité contre le "complot" mené contre la Syrie, théâtre de violences meurtrières depuis plus de deux ans. "Chavez a toujours soutenu les droits légitimes arabes, y compris face au complot contre la Syrie et il avait à maintes reprises exprimé sa solidarité avec la direction et le peuple syriens face à l'attaque impérialiste sauvage", a indiqué l'agence de presse officielle Sana. La Palestine a exprimé pour sa part dit "adieu à un ami loyal qui a défendu passionnément le droit du peuple palestinien à la liberté et à l'autodétermination". Trois des principaux alliés latino-américains du Venezuela, l'Equateur, la Bolivie et le Nicaragua - ont salué la mémoire du président Chavez, qualifié d'"homme exceptionnel" dont "la perte est irréparable" d'un "révolutionnaire mémorable" pour l'Amérique latine. Le président péruvien Ollanta Humala a envoyé ses condoléances à la famille du président Chavez et "au peuple frère vénézuélien", faisant part de sa "solidarité bolivarienne, sud-américaine et latino-américaine". Son homologue colombien, Juan Manuel Santos, a exprimé son "profond regret" pour la mort du président vénézuélien, rappelant qu'il avait apporté un soutien important pour le processus de paix avec la guérilla des Farc. La présidente du Brésil Dilma Rousseff a évoqué "la perte irréparable d'un grand leader engagé dans le développement de son pays et des pays du continent". En hommage au président Chavez, Cuba, qui a "accompagné Fidel Castro comme un véritable fils" dans son combat contre la maladie, a décrété trois jours de deuil. Au Chili, le président Sebastian Pinera a souligné le rôle joué par son homologue vénézuélien dans la création de la Celac (Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes), l'entité régionale fondée lors du Sommet de Caracas en décembre 2011 et dont le premier sommet s'est déroulé à Santiago le 28 janvier dernier en son absence. Jean-Luc Mélenchon rend un vibrant hommage à Hugo Chavez Jean-Luc Mélenchon, le président du Front de gauche, a salué la mémoire du président du Venezuela Hugo Chavez, décédé mardi des suites d'un cancer. Chavez, "une source d'inspiration"Jean-Luc Mélenchon, qui avait effectué plusieurs voyages au Venezuela pour rencontrer Hugo Chavez, dont la dernière fois en juillet dernier, a rendu hommage au président vénézuelien, décédé mardi à 58 ans des suites d'un cancer. Mélenchon a tout d'abord un tweet où il estime, en référence à Chavez, que "ce qu'il est ne meurt jamais". Admiratif du parcours et de la politique du "Comandante", Jean-Luc Mélenchon avait, lors de son séjour à Caracas en juillet 2012, condamné "les préjugés sur Chavez en Europe", affirmant également que la "révolution bolivarienne" était une "une source d'inspiration". Mercredi matin, quelques heures après l'annonce de la mort de Chavez, Mélenchon en a remis une couche, saluant le "volontarisme politique" de son ami socialiste lors d'une conférence de presse. Le coprésident du Parti de Gauche a dénoncé les "commentaires haineux et vulgaires" après la mort du président vénézuélien. Ce jour est un jour de deuil pour nous et pour de très nombreux peuples et militants. Nous nous sentons liés de coeur", a déclaré M. Mélenchon, les yeux rougis et le teint pâle. Chavez et la "victoire des révolutions citoyennes" A l'Usine située aux Lilas, ancien QG de campagne de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle, les drapeaux vénézuéliens, français et du Front de Gauche étaient en berne. M. Mélenchon a appelé "à ce qu'on observe au moins 24 heures de trêve dans la haine anti-chaviste, anti-populaire, anti-pauvres, anti-révolutionnaires qui sévit sur les ondes dans toute l'Europe"."Chavez a été la pointe avancée d'un processus large dans l'Amérique latine qui a ouvert un nouveau cycle pour notre siècle, celui de la victoire des révolutions citoyennes", a-t-il déclaré. "Les Européens si prétentieux, arrogants, méprisants, l'infecte social-démocratie qui depuis 24 heures se répand en injure contre les figures progressistes d'Amérique latine feraient bien de se souvenir qu'au Venezuela contrairement à la France (...) on a fait reculer la pauvreté de manière spectaculaire, éradiqué ce qui est classé comme extrême pauvreté (...) l'analphabétisme a été éradiqué (...) on est parvenu à faire progresser de 70% la scolarisation des enfants. Voilà le bilan que nous portons fièrement à l'heure où l'image de Hugo Chavez va se retirer", a ajouté M. Mélenchon. J'ai honte pour nous tous en Europe du niveau lamentable des commentaires que j'ai vus. Comment pouvez-vous être aussi infâmes et aussi bas? Comment pouvez-vous être devenus à ce point aussi insensibles à ce que représente le progressisme latino-américain dans ces moments de l'histoire pour avoir pour tout commentaire des insultes (...) ?" a-t-il demandé. "Une haine intacte contre les puissants" "Les cendres de Chavez sont chaudes, sont brûlantes, et nous avons au coeur non seulement l'idée que nous continuons ce combat mais la haine intacte que nous avons contre les puissants et les puissances qui même à l'heure de la mort sont incapables du respect qu'ils manifestent pour tant d'autres qui le méritent moins", a encore déclaré M. Mélenchon. Le compte twitter du Front de Gauche a également livré un plaidoyer de l'héritage de Chavez. "Les puissants sont incapables de manifester à Chavez le respect qu'il mérite" ou encore "Les cendres de Chavez sont chaudes, elles sont brûlantes. Nous continuons son combat". Chavez, pourfendeur de "l'impérialisme yankee" Hugo Chavez est décédé mardi à Caracas à 58 ans des suites de son cancer diagnostiqué en juin 2011, sans avoir pu prendre congé de ses compatriotes, après 14 années de pouvoir sans partage. Charismatique, hyperactif, fervent catholique et admirateur du libérateur Simon Bolivar, le président Chavez a continuellement bénéficié de forts taux de popularité, malgré l'hostilité farouche que lui vouaient ses opposants, qualifiés de "traîtres" depuis une tentative de coup d'Etat contre lui en 2002. Pourfendeur de "l'impérialisme yankee", même s'il n'a jamais cessé ses livraisons de pétrole aux Etats-Unis, Hugo Chavez se présentait en héritier du leader cubain Fidel Castro. Le chef de file de l'opposition solidaire de la famille de Chavez Le chef de file de l'opposition vénézuélienne Henrique Capriles Radonski a appelé mardi les Vénézuéliens à "l'unité" après la mort du président Hugo Chavez des suites d'un cancer et assuré de sa "solidarité" la famille du président sur son compte Twitter. "Ma solidarité à toute la famille et aux partisans du président Hugo Chavez, nous plaidons pour l'unité des Vénézuéliens", a déclaré le gouverneur du riche Etat de Miranda (nord) sur le site de micro-blogs. Battu par Hugo Chavez à la présidentielle d'octobre, M. Capriles, 40 ans, devrait endosser le rôle de candidat naturel de l'opposition pour les élections anticipées qui devront être organisées dans les 30 jours, selon la Constitution. "Dans des moments difficiles, nous devons démontrer notre amour et notre respect profond à notre Venezuela ! Unité de la famille vénézuélienne !", a insisté le gouverneur.