On disait-il y a quelque temps de cela, que pour réussir à éradiquer la pauvreté, les pays riches devaient donner 0,7% de leur PNB. Qui l'a fait ? Pas les pays riches. Le geste est de ceux qui ont donné sans qu'ils ne soient des pays riches, ou plutôt de grandes puissances. La pauvreté n'est pas calculée par rapport à l'accès à des gadgets électroniques ou à l'acquisition du confort, mais par rapport à l'agriculture. La pauvreté se mesure par rapport au nombre de calories par jour, c'est-à-dire pratiquement zéro pour des populations où sévit la famine. On dit alors que pour la réduire, et encore mieux l'éliminer, il faudrait ouvrir les marchés des pays développés. Faudrait-il croire qu'avec toute la richesse agricole qui existe dans le monde, il serait impossible d'éradiquer la famine ? Quelque 50 milliards de dollars, selon l'ancien président Bill Clinton, suffiraient à éradiquer la faim dans le monde. Seulement 50 milliards et cela ne rendra pas pauvres les pays développés. De toute façon, le problème ne réside pas dans les déclarations d'intention, mais dans l'absence de méthodes pour y parvenir. Verser l'aide aux gouvernants et risquer de voir celle-ci accaparée par les fonctionnaires des pays concernés, ou alors alimenter les caisses des seigneurs de guerre, de leurs milices… Dès qu'arrivent les aides alimentaires, des organismes accapareurs se mettent en place. Les pays du Nord devraient ouvrir leurs marchés intérieurs aux pays pauvres qui doivent y placer leur monoculture, ce qu'ils savent construire. Nombre d'études montrent que le plan alimentaire agricole serait plus juste. Aider ne doit pas signifier donner gratuitement, car il est déjà arrivé que les aides américaines offertes gratuitement " tuent " l'agriculteur local et pour toujours encore. L'agriculture éthiopienne a coulé car les Américains avaient inondé le marché et gratuitement encore. C'est plutôt un crime et non une aide.