Aider les producteurs de mangue à produire mieux et à exporter plus. Tel est, entre autres, l'objectif de la plateforme de dialogue public-privé sur la mangue qui a été lancé récemment par l'Agence sénégalaise de promotion des exportations (Asepex) après la clôture du projet Netherlands Trust Fund (Ntf2)-Sénégal dont l'objectif était "la création de la compétitivité à l'export de la filière mangue de la zone des Niayes au Sénégal". L'administrateur de ce programme, Mehdi Chaker, estime, en effet, que le Sénégal, qui produit pus de 180 mille tonnes de mangue par an, fait face à des problèmes de qualité sur le marché international, très exigent en ce qui concerne les normes. Non sans rappeler que le Sénégal a un avantage comparatif évident et très fort. Il a un monopole de saison : "c'est le seul pays au monde qui peut produire et exporter de la mangue du mois de juin au mois d'août", soutient M. Shaker. Malgré cet atout, ses performances restent encore timides par rapport à d'autres pays. En effet, au cours de la campagne 2011-2012, le volume des exportations sénégalaises de mangue a atteint près de 8 700 tonnes contre 7 658 tonnes en 2011. Et cette faible hausse est en grande partie à la forte contribution du projet Ntf2 à la filière mangue qui est intervenu dans la zone des Niayes pendant 18 mois à travers un financement de 1,3 million dollar du Centre hollandais pour la promotion des importations des pays en voie de développement (Cbi). Cet écart entre la production (180 mille tonnes par an) et la quantité exportée est principalement dû, selon Mehdi Chaker, aux fortes exigences de qualité du marché européen, principale destination de cette mangue. "Il est difficile de trouver de grandes quantités avec les normes européennes", signale-t-il. Ablaye Fall, représentant du ministre sénégalais du Commerce, de l'Industrie et du Secteur informel note que la filière mangue, avec une production estimée à 180 mille tonnes emploie quelques 33 600 personnes dont 44,7 % de femmes. Par conséquent, dit-il, le développement de la filière aidera à freiner l'exode rural et contribuera largement à lutter contre la pauvreté par un apport substantiel de revenus aux producteurs.