Les principales Bourses européennes ont ouvert en baisse hier, les investisseurs jugeant prudent de réduire leur exposition à la veille de la décision de la Cour constitutionnelle allemande sur la légalité du nouveau fonds de sauvetage européen et du début de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine. À Paris, le CAC 40 reculait de 0,64 % à 3 483,77 points dans les premiers échanges. À Francfort, le Dax cédait 0,28% et à Londres, le FTSE perdait 0,35%. La Fed tient sa réunion de politique monétaire mensuelle aujourd'hui et demain et les dernières déclarations de son président Ben Bernanke, lors du séminaire de Jackson Hole, ainsi que des chiffres décevants de l'emploi publiés la semaine dernière laissent penser qu'elle pourrait lancer un nouvel assouplissement monétaire (QE). La Cour constitutionnelle allemande doit de son côté se prononcer sur la légalité du pacte budgétaire et du fonds de sauvetage permanent de l'Union européenne, le Mécanisme européen de stabilité (MES), instrument essentiel pour rendre opérationnel le plan de rachat d'obligations de la Banque centrale européenne, qui suppose une demande d'aide formelle de la part des Etats en difficulté. Le tribunal de Karlsruhe a confirmé, hier, dans un communiqué qu'il se prononcerait bien ce matin à 8h00 GMT. "Il y a un large consensus sur le fait que le rally des marchés boursiers a déjà pris en compte toutes les bonnes nouvelles qui pourraient arriver au cours des deux prochaines semaines et qu'il y a plutôt un risque de baisse", note Peter Garnry, stratège actions chez Saxo Bank. L'Eurostoxx 50 se repliait de 0,58% La Bourse de Paris évoluait en baisse, hier, dans les premiers échanges (-0,38%). Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 perdait 13,33 points à 3 492,72 points, après avoir lâché 0,37% la veille. Le marché parisien débutait la séance avec prudence, tenté comme Wall Street la veille, par des "prises de bénéfices avant des échéances importantes", indiquent les économistes du courtier Aurel BGC. Parmi les valeurs, le luxe souffrait après un avertissement sur résultat du groupe britannique Burberry. LVMH perdait 3,33% à 127,85 euros, PPR 3,09% à 123,95 euros et Hermes 1,56% à 220,70 euros. Les valeurs bancaires étaient pénalisées par des prises de profits, à l'image de BNP Paribas (-0,46% à 37,99 euros), Crédit Agricole (-1,36% à 5,43 euros) et Société Générale (-2,13% à 23,89 euros). PSA Peugeot Citroën perdait 0,80% à 6,41 euros, alors qu'un rapport visant à effectuer un diagnostic de la situation du groupe sera remis dans la matinée. Sanofi était en hausse (+1,05% à 66,41 euros). Pour la première fois un vaccin, développé par la firme pharmaceutique française Sanofi Pasteur, s'est révélé partiellement efficace contre le virus de la dengue. Seché Environnement (-0,54% à 27,53 euros) était affecté par un abaissement de recommandation par HSBC à "neutre", contre "surpondérer" auparavant. Medica prenait 0,41% à 13,56 euros. Le groupe s'est dit confiant sur ses perspectives 2012 après un bond de 16,9% de son bénéfice net au premier semestre. Enfin, Interparfums reculait (-0,66% à 17,96 euros) malgré une hausse de 11% de ses résultats au premier semestre. La Bourse de Londres évoluait en baisse, hier matin, dans un marché attentiste, tandis que Burberry s'effondrait après un avertissement sur résultat. L'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 18,22 points dans les premières cotations, soit un repli de 0,31% par rapport à la clôture de la veille, à 5 774,98 points. Plus forte baisse de l'indice, le groupe de luxe Burberry, qui a lancé un avertissement sur résultat en raison d'un contexte économique devenu "plus difficile", s'effondrait de 17,67% à 1 132 pence. Les minières étaient également sous pression, Vedanta lâchant 5,43% à 948,5 pence, Anglo American 3,75% à 1 926,5 pence et Antofagasta 2,80% à 1 214 pence. Parmi les valeurs en hausse, les fabricants de cigarettes British American Tobacco et Imperial Tobacco prenaient 1,04% à 3 157 pence et 0,71% à 2 266 pence, le groupe pharmaceutique GlaxoSmithKline 0,95% à 1 429 pence et le géant de la téléphonie mobile Vodafone 0,54% à 177,55 pence. La Bourse de Francfort se tenait sur ses gardes hier, dans l'attente de plusieurs événements importants dans les jours à venir. Peu après l'ouverture, l'indice Dax était en légère baisse (-0,22% à 7 197,58 points) et le MDax des valeurs moyennes reculait de 0,61% à 11 086,24 points. Du côté des valeurs allemandes, les bancaires n'étaient pas à la fête: Commerzbank lâchait 2,75% à 1,41 euro et Deutsche Bank reculait de 1% à 31,52 euros. Adidas était aussi en difficulté (-2% à 62,82 euros). Les analystes d'Equinet ont baissé leurs prévisions de résultats et l'objectif de cours du rival Puma, coté sur le MDax (-1,63% à 232,65 euros), notamment en raison du ralentissement attendu de ses ventes au second semestre. Le laboratoire Bayer perdait 0,25% à 64,25 euros. Il a pourtant annoncé mardi que la demande d'autorisation pour son traitement contre le cancer du côlon Regorafenib faisait l'objet d'un "examen prioritaire" au Japon, de bon augure pour une commercialisation dans l'archipel. BASF gagnait 0,28% à 64,31 euros. Les analystes de la banque new-yorkaise Jefferies ont commencé la couverture du titre en lui fixant un objectif de cours de 67 euros et une recommandation "neutre". Signe patent de l'incertitude des investisseurs, les valeurs défensives des groupes de santé Fresenius et Fresenius Medical Care (FMC) comptaient parmi les valeurs de tête du Dax, prenant respectivement 0,56% à 87,48 euros et 0,64% à 56,88 euros. La Bourse suisse a ouvert une nouvelle fois en repli, hier. Dans les premières cotations, le SMI cédait 0,42% à 6 480,72 points, le SLI 0,60% à 970,99 points et le SPI 0,44% à 5 998,44 points. Les deux grandes banques Credit Suisse (-0,8%) et UBS (-1,0%) perdaient du terrain, après avoir bien progressé la semaine dernière. Leur consoeur Deutsche Bank organise aujourd'hui sa journée des investisseurs. Sa nouvelle direction va s'exprimer sur sa stratégie et prévoit de réduire ses coûts de 3 milliards d'euros par an. Des licenciements et des désinvestissements ne sont pas exclus. Les actionnaires encaissaient leurs bénéfices sur les actions Richemont (-4,5%) et Swatch (-3,6%). Egalement fortes la veille, les actions d'ABB (-1,2%), d'Adecco (-0,8%) et d'Holcim (-0,7%) baissaient, hier. Le groupe de forage pétrolier en haute mer Transocean (-0,6%) a fourni dans la nuit de lundi à mardi les détails sur deux nouveaux emprunts de premier rang pour un montant total de 1,5 milliards de dollars. Ils permettront de financer quatre nouvelles plateformes de très grandes profondeurs. D'autre part il n'y a pas encore d'accord avec la justice américaine sur Deepwater. Swisscom (+0,1%) veut prendre une participation de 75% dans son homologue liechtensteinois Telecom Liechtenstein, pour un montant non dévoilé. Une société publique qui, avec 19 000 clients, a subi une perte de 2 millions de francs l'an passé. La hausse du cours s'expliquerait par sa valeur défensive, selon un courtier. Actelion (+0,4%) a communiqué les modalités de son programme de réduction des coûts: le nombre de licenciements à son siège d'Allschwil (BL) atteindra 40 au maximum, et non 70 comme annoncé précédemment. Le groupe pharmaceutique n'a pas indiqué le coût de ce programme, par contre il a confirmé ses prévisions. Les grosses valeurs de la cote évoluaient un peu mieux que la tendance, avec une hausse de 0,6% pour Roche, et des baisses minimes pour Novartis (-0,4%) et Nestlé (-0,1%). Sur le marché élargi Meyer Burger (-0,7%) était en focus. Le groupe a annoncé lundi soir la concentration de sa production mondiale sur quatre sites. Vaudoise (-0,2%) a publié ses résultats semestriels. "Très solides" dans les affaires non vie jugent les analystes. MCH (+0,3%) et Jungfraubahn (+0,5%) ont aussi communiqué leurs chiffres. Addex (+6,9% à 11,55 francs) se démarquait une nouvelle fois; l'action a gagné quelque 50% en trois séances boursières. Le broker US Wedbush a assorti l'action d'une recommandation d'achat avec un objectif de 28 francs. Tokyo: le Nikkei clôture en baisse de 0,70%, anxiété avant la Fed La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier en baisse de 0,70%, les investisseurs se montrant prudents avant une réunion de la banque centrale américaine (Fed) et inquiets pour l'économie mondiale. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 61,99 points à 8 807,38 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a cédé de son côté 0,69%, lâchant 5,08 points à 732,26 points. L'activité a été extrêmement faible, avec 1,31 milliard d'actions échangées sur le premier mar Le ralentissement de la croissance chinoise, confirmée jour après jour par les indicateurs économiques publiés à Pékin, a pesé sur les actions des groupes sidérurgiques très dépendants de l'activité dans l'Empire du milieu. JFE Holdings a fondu de 2,14% à 1 051 yens et Nippon Steel de 3,01% à 161 yens. Les constructeurs d'automobiles ont aussi peiné face aux incertitudes de la conjoncture, d'autant que cette dernière a renforcé, hier, le yen vis-à-vis de l'euro. Toyota a freiné de 1,71% à 3 170 yens, Nissan de 0,94% à 741 yens et Honda de 0,23% à 2 589 yens. Le spécialiste des deux roues Yamaha Motor a baissé pour sa part de 3,26% à 743 yens. Le géant de l'électronique Panasonic a perdu 1,66% à 534 yens, au lendemain de l'abaissement de deux crans de la note de sa dette à long terme par l'agence Moody's. Sharp, ballotté ces dernières semaines au gré des rumeurs sur ses difficultés financières, a en revanche rebondi de 2,97% à 208 yens. Wall Street finit en baisse, prudente avant une réunion de la Fed Wall Street a terminé la séance en baisse la veille, les investisseurs choisissant la prudence avant une réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui pourrait annoncer des mesures de soutien à l'économie: le Dow Jones perdait 0,39% et le Nasdaq 1,03%. Selon des chiffres définitifs, l'indice Dow Jones Industrial Average a lâché 52,35 points à 13 254,29 points et le Nasdaq 32,40 points à 3 104,02 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,61% (-8,84 points) à 1.429,08 points. Après avoir atteint en fin de semaine dernière des niveaux plus vus depuis fin 2007, porté notamment par l'annonce de nouvelles mesures de la Banque centrale européenne, le marché est en position d'attente avant la Fed, a noté David Levy, de Kenjol Capital Management. Les investisseurs, qui n'échangent que de faibles volumes, essaient de déterminer quelles sortes de mesures vont mettre en place les membres de la banque centrale américaine lors de leur prochaine réunion de politique monétaire mercredi et jeudi, a souligné Jody Giraldo, analyste à Equity Station. Les indices étaient aussi tirés vers le bas par le repli du titre d'Apple (-2,60% à 662,74 dollars), qui, selon les rumeurs, doit présenter mercredi une nouvelle version de son iPhone. Le groupe représente près de 5% du S&P 500 et quand une action a un tel poids et recule de 2,5%, cela pèse sur l'ensemble du marché, a noté M. Levy. Le marché obligataire a baissé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a avancé à 1,683% contre 1,661% vendredi et celui à 30 ans à 2,842% contre 2,826%.