Un gouvernement restreint et comprenant plus d'une dizaine de nouvelles têtes a vu le jour samedi en Jordanie, a annoncé le ministre de l'Information, une équipe qui n'a cependant pas convaincu l'opposition islamiste. Les 19 membres du gouvernement ont prêté serment devant le roi Abdallah II, a indiqué Mohamed Momani, le nouveau ministre de l'Information. Abdallah Nsour, reconduit à son poste de Premier ministre le 9 mars, a fait entrer 14 nouvelles personnalités dans son gouvernement. Après sa prestation de serment, M. Nsour a indiqué à la télévision jordanienne qu'il comptait se livrer dans les prochains mois à un remaniement en incluant dans son équipe des députés afin de poursuivre la collaboration entre le gouvernement et le Parlement voulue par le roi. Ce gouvernement est né à l'issue de consultations avec les députés qui vont faire partie du gouvernement dans les prochains mois, dans le cadre de l'expérience du gouvernement parlementaire, a-t-il ajouté, soulignant que l'objectif était d'accélérer les réformes. Abdallah II avait chargé en février son chef de cabinet de mener les consultations avec les députés afin de désigner un nouveau Premier ministre, selon un nouveau mécanisme voulu par le monarque visant à impliquer le Parlement dans le choix du chef du gouvernement. Parmi les nouveaux venus au gouvernement figure le chef de la police, Hussein Majali, qui jouit d'une bonne réputation pour ne pas avoir fait un usage excessif de la force face aux manifestations pro-réformes. Il a été nommé ministre de l'Intérieur et des Affaires municipales. Le ministre des Affaires étrangères Nasser Jawdeh a lui été reconduit à son poste pour la sixième fois consécutive. La nouvelle équipe ne comprend qu'une femme, Rim Abou Hassan, une avocate qui était secrétaire générale du Conseil national pour les affaires de la famille. Elle a été nommée ministre du Développement social. L'économiste du centre de recherche Carnegie Endowment for International Peace, Ibrahim Saif, a obtenu le portefeuille du Plan, du Tourisme et des Antiquités, tandis que Hatem Halawani décroche le ministère du Commerce, de l'Industrie, des Communications et de l'Approvisionnement. L'objectif de former un cabinet restreint est de réduire les dépenses du gouvernement, a indiqué M. Momani. Mais les Frères musulmans, principale force de l'opposition qui a boycotté les législatives du 23 janvier, ont estimé que ce gouvernement ne pourrait pas introduire de véritables réformes démocratiques, pronostiquant son échec, comme pour les gouvernements précédents. Le roi nomme toujours le Premier ministre, les consultations avec les députés sont superficielles donc rien n'a changé a indiqué Zaki Bani Rachid, adjoint du chef des Frères musulmans. Un avis partagé par Oraib Rintawi, directeur du Centre d'études politiques Al-Quds, basé à Amman. Les discussions avec les députés ont été superficielles. La composition du gouvernement n'a rien d'extraordinaire, et ce malgré les bouleversements régionaux et les difficultés économiques. Rien n'a réellement changé, a-t-il dit.