L'euro se stabilisait face au dollar hier, jour férié dans la plupart des pays européens, les investisseurs présents jouant la prudence avant les réunions de plusieurs banques centrales jeudi et alors que l'Italie se cherche toujours un gouvernement. Dans les premières cotations, l'euro valait 1,2810 dollar, contre 1,2818 dollar vendredi en clôture, alors qu'il s'affichait en baisse plus tôt dans les échanges asiatiques. La devise européenne baissait en revanche face à la monnaie nippone à 119,81 yens contre 120,68 yens vendredi soir. Le dollar cédait aussi du terrain face à la monnaie japonaise à 93,53 yens contre 94,20 yens vendredi soir. La livre britannique montait face à l'euro à 84,21 pence pour un euro et face au billet vert à 1,5211 dollar. La devise helvétique était quasi- stable face à l'euro à 1,2165 franc pour un euro et baissait face au billet vert à 0,9496 franc pour un dollar. Les cambistes sont dans l'attente de la tenue jeudi des réunions de la Banque centrale européenne (BCE), de la Banque d'Angleterre et de la Banque du Japon (BoJ). Celle de la BoJ sera la première du nouveau gouverneur Haruhiko Kuroda. Face à une résurgence des tensions en zone euro liées à la crise à Chypre, la BCE se trouve une nouvelle fois sous pression alors que ses marges de manoeuvre sont bien minces. Les analystes excluent a priori une baisse du principal taux directeur, maintenu depuis juillet à son plus bas historique de 0,75%, estimant qu'elle ne serait pas efficace dans le contexte actuel. Quant à acheter des obligations des Etats, et mettre ainsi enfin en oeuvre le programme OMT adopté en septembre, il faudrait que les pays qui souhaitent en bénéficier réclament l'aide de leurs partenaires et se plient à des programmes de réforme stricts. A Chypre, si la réouverture des banques s'est plutôt passée dans le calme jeudi après près de deux semaines de fermeture, l'activité demeure compliquée par les sévères restrictions imposées aux mouvements de capitaux ainsi que la menace pesant sur les gros comptes de la Bank of Cyprus, parmi lesquels ceux de nombreuses entreprises. En contrepartie d'un prêt de 10 milliards d'euros conclu à Bruxelles, les comptes dépassant 100 000 euros sont gelés à la Bank of Cyprus et à la Laïki, les deux plus grandes banques du pays. La première (18,5 milliards d'euros de dépôts) doit être restructurée et la seconde (9,2 milliards) liquidée. Des calculs sont en cours pour déterminer l'ampleur de la ponction prévue sur les dépôts à la Bank of Cyprus, fixée pour l'instant à 37,5% mais qui pourrait aller jusqu'à 60%. Selon la presse locale, la puissante Eglise orthodoxe de Chypre -- le plus important propriétaire foncier de l'île dont le chef Mgr Chrysostomos prône une sortie de la zone euro -- a pour sa part saisi la justice pour tenter d'empêcher toute saisie sur ses avoirs à la Bank of Cyprus. En Italie, le président de la République Giorgio Napolitano, a décidé deux jours auparavant de charger "deux groupes restreints de personnalités" de chercher une solution pour débloquer l'impasse politique et doter l'Italie d'un nouveau gouvernement. A l'adresse des partenaires étrangers, M. Napolitano, a souligné que le pays n'était ni à la dérive, ni dépourvu d'un exécutif. "Le gouvernement (de Mario Monti) bien que démissionnaire reste en charge", a rappelé M. Napolitano, ajoutant qu'il était "sur le point d'adopter des mesures urgentes pour l'économie, en accord avec l'Union européenne". M. Napolitano, a balayé d'un revers de la main les spéculations sur sa démission avant la fin de son mandat le 15 mai. Il entend "prendre des initiatives jusqu'au dernier jour pour débloquer" la situation issue des élections des 24-25 février qui n'ont pas permis de dégager une majorité claire au Parlement.