Les cours du pétrole ont ouvert en recul lundi à New York, plombés par la fermeture d'un oléoduc aux Etats-Unis qui risquait d'aggraver le surplus de réserves de brut dans le pays, et par un mouvement de correction après de nettes hausses. Vers 13H20 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai glissait de 96 cents, à 96,27 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A l'inverse, à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance avançait de 35 cents à 110,04 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), se redressant après être descendu plus tôt sous le seuil technique des 110 dollars. Sur le marché américain, les cours de l'or noir étaient sous pression à la suite de la fermeture d'un oléoduc Pegasus aux Etats-Unis, "qui transporte quelque 90.000 barils de brut canadien par jour de l'Illinois (nord) au Texas (sud)", vers les raffineries du golfe du Mexique, selon Carl Larry, de Oil Outlooks and Opinions. Cette fermeture est survenue après la découverte vendredi d'une fuite de l'oléoduc du géant pétrolier américain ExxonMobil dans l'Arkansas (sud). "Avec l'abondance actuelle des réserves de brut dans le Midwest des Etats-Unis, tout nouveau problème d'acheminement du pétrole a tendance à peser sur les cours", a expliqué Matt Smith de Schneider Electric. Les stocks de brut ont atteint récemment des niveaux historiques à Cushing, le principal terminal pétrolier du pays, en raison de l'insuffisance de moyens d'acheminement vers les raffineries du golfe du Mexique. Pour Jim Ritterbusch, de Ritterbusch and Associates, la baisse des cours s'expliquait également par un mouvement de correction technique, après de nettes hausses du WTI la semaine précédente, dont les cours ont atteint des plus hauts depuis la mi-février: "Les cours avaient un peu trop monté et une correction devait se produire". Les cours du pétrole ont profité d'une embellie sur les marchés financiers américains, très optimistes sur la vigueur de la reprise de la première économie mondiale. Après le Dow Jones, l'indice élargi S&P 500, le plus suivi par les investisseurs américains, a battu jeudi son record d'avant la crise financière. D'autre part, le long week-end pascal entamé jeudi soir des deux côtés de l'Atlantique sur les marchés financiers se poursuivait lundi en Europe, ce qui expliquait la faiblesse des volumes d'échanges sur le marché du Brent de Londres. "Il faut s'attendre à une journée de faible participation, et de plus grande volatilité", a estimé M. Larry, selon qui "une correction plus prononcée devrait intervenir (mardi) si les cours" parvenaient à se maintenir lundi. Les opérateurs réagissaient d'autre part sans euphorie à l'annonce d'un rebond de la production manufacturière en Chine en mars, le deuxième consommateur de brut au monde. En effet, les économistes demeurent prudents sur les perspectives de croissance de la deuxième économie mondiale, faisant valoir que cette accélération était liée à des facteurs saisonniers et que la progression de mars était en deçà des hausses observées les années précédentes.