Les cours du pétrole se reprenaient hier matin en Asie grâce aux performances de la Bourse de Tokyo, ce après la déception causée par les mauvais chiffres sur l'emploi aux Etats-Unis. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai gagnait 14 cents à 92,84 dollars en milieu de matinée tandis que le baril de Brent de la mer du Nord à la même échéance avançait de 32 cents à 104,44 dollars. "Le marché pétrolier avance de concert avec le marché des actions japonais. Les coups récupèrent également après le mouvement de vente qui a suivi la publication du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis" vendredi, a déclaré Victor Shum, d'IHS Purvin and Gertz à Singapour. La Bourse de Tokyo gagnait plus de 2% à la mi-séance hier, dopée par la nette dépréciation du yen qui se poursuit depuis une décision d'assouplissement monétaire de la Banque du Japon (BoJ). La BoJ a décidé de doubler la base monétaire du Japon en deux ans, notamment via une forte augmentation des achats d'obligations d'Etat. La perspective de ce flot de liquidités dans les circuits a nettement affaibli la devise japonaise depuis l'annonce de cette nouvelle politique jeudi dernier. Mais les gains du pétrole étaient limités par les chiffres décevants sur l'emploi aux Etats-Unis. Le chômage a certes continué de baisser aux Etats-Unis en mars pour s'établir à 7,6%, son niveau le plus faible depuis décembre 2008, mais les embauches ont nettement ralenti, le solde net des créations d'emploi étant divisé par trois, à 88 000 nouveaux postes. C'est son niveau le plus faible depuis juin 2012, et il se révèle nettement inférieur à la prévision médiane des analystes qui anticipaient 192 000 embauches nettes en mars. Le chômage a en fait baissé pour une mauvaise raison: la baisse de la population active, le taux d'activité tombant à 63,3%, soit son niveau le plus faible depuis 1979. Les chiffres sur l'emploi américain sont particulièrement suivis par le marché pétrolier car ils sont indicateur clé de l'état de santé de l'économie des Etats-Unis, premier consommateur au monde de brut. Vendredi, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai avait perdu 56 cents pour terminer à 92,70 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai avait fini à 104,12 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 2,22 dollars.