Les cours du pétrole ont reculé vendredi en Asie et en Europe, enregistrant un net repli à Londres et à NewYork où ils ont perdu plus de deux dollars le baril, dans un marché inquiet pour la demande en brut après la publication des chiffres décevants de l'emploi aux Etats-Unis pour juin. La nette baisse des prix du pétrole, vendredi en fin d'échanges européens, s'explique également par la hausse du billet vert, renforcé à son plus haut face à l'euro depuis deux ans. Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août a cédé 2,77 dollars par rapport à la clôture jeudi, à 84,45 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a terminé à 98,19 dollars sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,51 dollars par rapport à la clôture de jeudi. En Asie, lors des échanges matinaux, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août, perdait déjà 37 cents à 86,85 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord, échéance août, reculait de 69 cents à 100,01 dollars. Selon les analystes, beaucoup de facteurs expliquent cette baisse des cours du brut. «Les cours étaient déjà fortement en baisse avant même l'ouverture du marché, plombés par des craintes pour l'économie mondiale», a fait remarquer Matt Smith, de Summit Energy. Pour cet analyste, le relevé mensuel du chômage aux Etats-Unis «n'a certainement pas soulagé les courtiers», relevant que le brut a chuté encore d'un dollar peu après la publication des chiffres de l'emploi. L'économie américaine a créé en juin 80 000 emplois de plus qu'elle n'en détruisait, nettement inférieur aux 100 000 créations de postes que donnait la prévision médiane des analystes, et trop faible pour faire baisser le taux de chômage, qui est resté à 8,2%. Pour sa part, Bart Melek de TD Securities, a estimé que «la hausse du dollar l'explique en partie, la demande est faible et il ne semble pas y avoir de mesures de relance monétaire en vue». «Les créations d'embauches n'étaient pas bonnes, mais elles n'étaient pas assez mauvaises pour contraindre la Réserve fédérale américaine (Fed) à agir pour relancer l'économie et la demande», a précisé M. Melek. En effet, après les chiffres de l'emploi, les investisseurs ont fui les actifs à risque, comme le pétrole et l'euro, pour chercher refuge auprès de valeurs jugées plus sûres comme la devise américaine, ce qui s'est traduit sur le marché des changes par une très nette progression du dollar face à l'euro depuis juillet 2010. Or, le renforcement du billet vert rend les achats de brut libellés en dollars moins attractifs pour les acheteurs munis d'autres devises. La grève dans le secteur pétrolier en Norvège, entamée le 24 juin par quelque 700 employés sur deux champs de la mer du Nord, ravivait les craintes d'une perturbation prolongée de l'offre d'or noir de la Norvège, huitième pays exportateur. «Cette perturbation serait susceptible de doper les cours du brut», ont estimé les analystes de Commerzbank.