L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a très légèrement baissé avant-hier sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2013, avec un petit ajustement de 45 000 barils par jour de moins que le mois dernier, en raison d'une économie mondiale toujours au ralenti. "Un environnement macroéconomique médiocre devrait maintenir une croissance de la demande relativement limitée pour le reste de l'année", écrit l'agence énergétique des pays développés dans son rapport mensuel. Cette situation est notable dans les pays de l'OCDE, où la demande a été "exceptionnellement faible", souligne l'AIE, et notamment en Europe, où la consommation en 2013 --attendue à 14,1 millions de barils par jour (mbj)-- "devrait être au plus bas depuis les années 80". Malgré la petite baisse de la prévision de demande mondiale, celle-ci reste arrondie à 90,6 mbj, comme en mars. Par rapport à 2012, l'AIE anticipe désormais une croissance moyenne de la consommation mondiale d'or noir de 795 000 barils par jour, indique-t-elle. Même si l'ajustement est limité, c'est la troisième fois de suite que l'institution internationale basée à Paris réduit sa prévision, prenant acte de la morosité économique, alors qu'elle prévoyait en janvier une demande mondiale de 90,8 mbj. Les marchés du pétrole ont été marqués ces dernières semaines par un affaissement significatif des prix. D'un pic de 118,90 dollars le baril début février, le baril de Brent, référence européenne voire mondiale, est tombé pratiquement jusqu'à 104 dollars début avril, au plus bas depuis juin 2012, rappelle l'AIE. "Les signes que le marché du pétrole pourrait devenir plus souple ont conduit beaucoup de prévisionnistes à baisser leur cible de prix pour 2013", relève-t-elle. "Mais il pourrait être trop tôt pour parler de marché baissier, et il y a des signes que la récente détente des pressions à la hausse des prix pourrait être relativement brève", affirme l'agence. Contrairement à son pendant côté producteurs, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'AIE a tendance à défendre un baril plus accessible pour répondre aux besoins des importantes économies de ses membres. Des prix trop bas aux yeux de l'Opep pourraient pousser le cartel à resserrer les vannes.