La demande mondiale de pétrole sera légèrement impactée l'année prochaine. Les prévisions élaborées par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) confirment cette tendance qui résulterait de «l'aggravation» du contexte économique mondial. Selon l'AIE, la consommation de pétrole devrait être de 160 000 barils par jour moins forte que prévu précédemment en 2011, et de 200 000 barils par jour moins forte que prévu en 2012. L'agence estime, dans son dernier rapport publié hier, que «la combinaison d'un contexte économique mondial aggravé et de prix du pétrole constamment élevés a conduit à revoir à la baisse les prévisions de demande de pétrole en 2011 et 2012». Plus explicite, cette agence qui représente l'Ocde estime que «l'avenir incertain de la zone euro porte un risque d'abaissement des prévisions de croissance économique actuelles». De son côté, l'Opep a légèrement abaissé sa prévision de demande de brut pour 2012 dans son rapport mensuel publié hier, en raison de la crise en Europe et en Amérique du Nord, qui se répercute sur l'économie mondiale. L'Organisation, qui pompe environ 30% du brut mondial, attend une demande de brut de 88,87 millions de barils par jour (mbj) l'année prochaine, alors qu'elle l'estimait à 89,01 mbj en novembre. «Cet ajustement, selon l'Opep, reflète le ralentissement de la croissance dans l'Ocde (Organisation de coopération et de développement économiques), qui devrait se répercuter sur la Chine et l'Inde, et donc avoir un impact sur la consommation de pétrole dans l'année à venir.» En outre, «les activités manufacturières et le commerce devraient être touchés mondialement. Déjà, la consommation de pétrole dans les secteurs des transports et de l'industrie a sensiblement ralenti». Malgré cette situation de morosité économique mondiale accentuée par les prévisions pessimistes de l'AIE, les membres de l'Opep se dirigent vers le maintien du statu quo sur leurs quotas de production. Le ministre koweïtien du Pétrole, Mohammed al-Bassiri, a confirmé hier cette possibilité à Vienne : «Le marché est actuellement équilibré et il n'y a pas de pénurie ou d'excès dans l'offre, ce qui a favorisé des prix relativement stables au-dessus de 100 dollars le baril.» Ce qui pourrait «probablement amener l'Opep à ne pas changer son plafond de production actuel», a-t-il ajouté. Mais, a-t-il assuré, la décision finale sera prise en fonction des débats de l'Opep sur la crise de la dette en zone euro, la lenteur de la croissance américaine, l'inflation en Chine et la hausse de la production de brut en Libye.Enfin, on soulignera que les cours du pétrole tentaient de rebondir hier en cours d'échanges européens. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 108,26 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,00 dollar par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour la même échéance prenait 74 cents, à 98,51 dollars, restant fermement ancré sous le seuil de 100 dollars.