A l'exception de Lisbonne, les Bourses européennes ont confirmé, avant-hier, leur redressement de la veille, aidées par la fermeté de Wall Street et une bonne nouvelle sur l'emploi américain. Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont baissé plus que prévu à 346 000 demandes d'allocations du 31 mars au 6 avril, soit 11% de moins que la semaine précédente. En zone euro, l'Italie a rassuré lors d'un emprunt de moyen et long terme en levant 7,17 milliards d'euros à des taux en baisse, sur fond de blocage politique. L'Eurostoxx 50 a pris 0,48% A Paris, l'indice CAC 40 a pris 0,85% à 3 775,66 points. Comme la veille, Les banques ont soutenu la tendance, à l'instar de BNP Paribas (+1,23% à 41,98 euros), Crédit Agricole (+1,38% à 6,69 euros) et Société Générale (+1,44% à 27,19 euros). Axa a gagné 1,61% à 13,93 euros. Plusieurs grandes capitalisations ont été recherchées, comme Renault (+3,06% à 50,56 euros), France Télécom (+1,27% à 7,92 euros), GDF Suez (+1,66% à 16,23 euros) et Saint-Gobain (+1,06% à 29,01 euros). Carrefour a pris 1,84% à 21,90 euros. En revanche, PSA Peugeot Citroën a perdu 0,36% à 5,84 euros, l'agence de notation Moody's Investors Service ayant abaissé d'un cran la note du groupe à "B1". L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a progressé de 0,45% à 6 416,14 points, porté par Marks & Spencer, dont les résultats trimestriels ont été meilleurs que prévu. Baromètre du commerce, Marks & Spencer a ainsi gagné 4,33% à 400,4 pence, en tête de l'indice. Sous pression des actionnaires pour améliorer sa performance, le groupe de distribution a vu ses ventes progresser au quatrième trimestre grâce à l'alimentaire mais n'est toujours pas parvenu à redresser la barre dans l'habillement. Le secteur financier a de nouveau bien progressé, comme Schroders (+2,74% à 2 212 pence), Barclays (+1,89% à 303,9 pence) et Standard Life (+1,67% à 346,6 pence). Les producteurs d'or, d'argent et de cuivre ont en revanche terminé dans le rouge, victimes du recul des cours des métaux, à l'image de Fresnillo (-2,42% à 1291 pence), Randgold Resources (-2,72% à 5 195 pence) et Antofagasta (-1,65% à 1 015 pence). L'indice Dax de la Bourse de Francfort a gagné 0,78% à 7 871,63 points. En deuxième place du Dax, derrière le fabricant de semi-conducteurs Infineon (+2,77% à 6,13 euros), Deutsche Telekom a pris 1,97% à 8,78 euros. L'action Deutsche Post a terminé sur un gain de 0,48% à 17,77 euros, alors que l'Etat allemand a réduit sa part au capital à 24,89% contre 25,5% précédemment, perdant ainsi sa minorité de blocage, tout en restant son premier actionnaire. Siemens a grignoté 0,22% à 82,27 euros, après avoir annoncé vouloir supprimer plus de 3 000 emplois dans sa division industrie, dans le cadre d'un vaste plan d'économies de 6 milliards d'euros d'ici fin 2014. En revanche, Daimler a fini en bas du tableau (-3,28% à 41,25 euros), au lendemain de son assemblée générale et du paiement d'un dividende de 2,20 euros par action. La Bourse de Madrid a gagné 0,28%, consolidant son envolée de la veille, dans un marché plus calme. L'indice Ibex-35 a fini en hausse de 0,28 % à 8 159,5 points, après avoir bondi de 3,35% la veille. Les principales bancaires ont terminé en ordre dispersé: Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation, a pris 0,40% à 5,538 euros (après +5,11% la veille), BBVA, deuxième banque espagnole, a progressé de 0,37% à 6,992 euros (+4,28% la veille). En revanche, CaixaBank a fini en légère baisse de 0,15% à 2,727 euros (contre +4,76% la veille). La Bourse de Milan a pris 0,58% à 16 021 points. Le groupe Mediaset a effectué un bond de 8,42% à 1,789 euro, soutenu par un jugement positif de l'agence Fitch sur sa filiale Ei Towers. Finmeccanica a de son côté bénéficié de l'annonce de nouveaux contrats par ses filiales et a gagné 2,50% à 3,94 euros. Telecom Italia, dont le conseil d'administration discute ce jeudi d'une éventuelle fusion avec la filiale italienne du groupe hong-kongais Hutchison Whampoa, a progressé de 1,74% à 0,6125 euro. Le fabricant Salvatore Ferragamo a à l'inverse cédé 1,36% à 21,77 euros. La Bourse suisse a progressé de 0,57%, l'indice SMI terminant à 7 815,28 points. Parmi les bancaires, Credit Suisse a gagné 0,92% à 26,31 francs suisses, UBS 1,81% à 15,15 CHF et la banque Julius Baer est restée inchangée à 36,55 francs. Dans l'industrie du luxe, Richemont a gagné 2,22% à 73,75 francs. La Bourse de Bruxelles s'est adjugé 0,50% à 2.637,43 points, tirée vers le haut par le groupe de services automobiles D'Ieteren (+3,79% à 35,91 euros), et par le bancassureur KBC (+2,39% à 29,61 euros). La plus forte baisse a été enregistrée par groupe belge de transformation des métaux Umicore, qui a cédé 0,96% à 35,67 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a gagné 0,79% à 351,28 points. La hausse la plus importante a été enregistrée par le groupe de télécoms KPN (+5,24% à 2,96 euros). A la baisse, le sidérurgiste Aperam a cédé 3,35% à 9,81 euros. A contre-courant, la Bourse de Lisbonne a clôturé dans le rouge, cédant 0,38% à 5 939,17 points, après avoir enregistré de fortes hausses en début de semaine. La veille, le PSI-20, indice vedette de la place lisboète, avait bondi de 4,35%. Les banques et les valeurs énergétiques, qui avaient contribué à cet élan, ont en revanche contribué à plomber l'indice. La banque BCP s'est repliée de 1,03, BES de 0,48% et Banif de 0,83%. Parmi les banques, seule la banque BPI s'est adjugé 2%. L'électricien Energias de Portugal a quant à lui perdu 0,41% et sa filiale pour les renouvelables 0,42%. Le Dow Jones et le S&P 500 battent de nouveaux records L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, et l'indice élargi S&P 500 ont battu de nouveaux records, avant-hier, un bon chiffre sur l'emploi aux Etats-Unis et les résultats satisfaisants de plusieurs chaînes de magasins alimentant l'optimisme du marché. Selon des résultats définitifs, l'indice Dow Jones Industrial Average s'est apprécié de 0,42% (+62,90 points) à 14 865,14 points, un troisième sommet historique d'affilée depuis mardi, et l'indice élargi Standard and Poor's 500 a gagné 0,36% (+5,64 points) à 1 593,37 points, réalisant un deuxième record en deux jours. Le Nasdaq, à dominante technologique, s'est de son côté adjugé 0,09% (+2,91 points) à 3 300,16 points, un nouveau sommet depuis le 7 novembre 2 000. C'est toujours impressionnant d'atteindre de nouveaux records mais dans la tendance actuelle du marché, il faudrait vraiment un élément négatif pour faire baisser les indices et cela n'a pas été le cas aujourd'hui, a remarqué Steven Rosen, de la Société Générale. En attendant, il n'y a qu'une seule direction, c'est vers le haut. L'optimisme des investisseurs est en effet alimenté par la situation dans son ensemble: la croissance économique, des taux d'intérêts bas et une politique monétaire très accommodante, a renchéri Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management. Et ce sentiment positif était accentué avant-hier par des chiffres supérieurs aux attentes sur le chômage, qui apportent du soutien au marché, a relevé Patrick O'Hare, de Briefing.com. Les mauvaises performances des grands groupes informatiques HP (-6,41% à 20,89 dollars), Intel (-2,38% à 21,73 dollars), Microsoft (-4,84% à 28,81 dollars), Dell (-0,53% à 14,13 dollars) ou AMD (-3,54% à 2,51 dollars) ralentissaient toutefois l'avancée du Nasdaq. Les actions de ces entreprises accusent le coup après des chiffres montrant que les ventes mondiales de PC se sont littéralement effondrées au premier trimestre, plongeant de plus de 10%. HP pâtissait de surcroît de l'abaissement de sa note par les analystes de Goldman Sachs. Le groupe de téléphonie mobile MetroPCS lâchait pour sa part 0,30% à 11,52 dollars. Le groupe allemand Deutsche Telekom a annoncé la veille des modifications du plan de fusion de sa filiale américaine T-Mobile USA avec MetroPCS, pour contrer une fronde d'actionnaires de ce dernier. La chaîne de magasins d'articles de maison Bed Bath and Beyond gagnait 2,63% à 67,22 dollars après avoir fait part d'un chiffre d'affaires trimestriel supérieur aux attentes du marché. Les hypermarchés Costco perdaient en revanche 0,23% à 105,51 dollars après avoir fait état de ventes en mars un peu en-dessous des attentes. La chaîne de pharmacies Rite Aide bondissait de 16,21% à 2,08 dollars après avoir fait état de son premier bénéfice net annuel depuis 2007. Le Nikkei clôture en forte hausse de 1,96% grâce au yen faible La Bourse de Tokyo a terminé en forte hausse de 1,96%, soutenue par la faiblesse du yen qui se poursuit depuis une décision marquante d'assouplissement monétaire de la Banque du Japon. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a bondi de 261,03 points à 13 549,16 points, son plus haut niveau depuis le 24 juillet 2008. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a grimpé de son côté de 2,34%, gagnant 26,25 points à 1 147,29 points. L'activité a été extrêmement intense, avec 5,15 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Le dollar a tutoyé en cours de séance le niveau symbolique des 100 yens, qu'il n'a plus dépassé depuis quatre ans, alors qu'il ne valait qu'autour de 80 yens au mois de novembre."Le dollar devrait prochainement atteindre les 100 yens, et ne s'arrêtera sans doute pas là", a estimé Tatsunori Kawai, de kabu.com Securities, cité par Dow Jones Newswires. "Le prochain plafond à surveiller sera 105 yens. Techniquement, le yen a corrigé la moitié de son appréciation de 2007-2011. Il pourrait chuter encore davantage", a-t-il ajouté. L'euro est pour sa part resté solidement ancré au-dessus des 130 yens, alors qu'il n'en valait qu'une centaine il y a cinq mois. Cette dépréciation rapide du yen ravit les groupes exportateurs japonais, dont la valeur des revenus à l'étranger, une fois convertis en monnaie nippone, augmente lorsque le yen perd de la valeur. Au final, les constructeurs d'automobiles ont fortement accéléré, malgré l'annonce, avant la fin de la séance, du rappel de plus de 3 millions de voitures de diverses marques japonaises dans le monde à cause d'un problème d'airbag. Toyota a gagné 5,82% à 5 640 yens, Nissan 4,40% à 103 yens et Honda 3,14% à 3 945 yens. Le fabricant de pneumatiques Bridgestone a de son côté grimpé de 5,59% à 3 685 yens. Les fabricants d'électronique en ont aussi profité : Panasonic a bondi de 5,44% à 717 yens et Canon de 4,23% à 3 695 yens, tandis que Sony gagnait 1,63% à 1 685 yens. Leur concurrent Sharp s'est envolé de 7,93% à 313 yens, grâce à des informations de presse affirmant que le groupe allait afficher un bénéfice opérationnel plus important que prévu pour le deuxième semestre de l'exercice comptable achevé en mars. La compagnie d'électricité Tokyo Electric Power (Tepco), gérant la centrale accidentée de Fukushima, a grimpé de son côté de 13,14% à 353 yens. L'agence de l'Energie (publique) s'est entendue avec Tepco pour participer au démantèlement des réacteurs endommagés. Tepco a annoncé par ailleurs qu'elle allait installer dans les sept réacteurs de sa centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, la plus importante du pays, des dispositifs qui permettraient d'éviter en cas d'accident des explosions d'hydrogène comme celles qui se sont produites à Fukushima. Ce type de système pourrait permettre d'accélérer le redémarrage de certaines tranches.