Le président du tribunal chargé de juger à nouveau l'ex-président égyptien Hosni Moubarak, s'est récusé à l'ouverture de la première audience, hier, au Caire, faisant tourner court le début de ce procès. Ce coup de théâtre ouvre la voie à une prolongation indéfinie des procédures. Le juge Moustafa Hassan Abdallah, a annoncé sa décision à l'ouverture de ce second procès organisé dans une école de police de la banlieue du Caire, où l'ex-raïs, âgé de 84 ans, avait été transféré un peu plus tôt par hélicoptère. Le magistrat a dit avoir remis l'affaire à la Cour d'appel du Caire en raison du "malaise" qu'elle lui inspire. Le juge a déclaré qu'il était "dans l'embarras", après avoir été mis en cause par des avocats. Ceux-ci ont souligné qu'il avait déjà présidé une cour chargée de juger une affaire liée à un épisode la révolte ayant renversé Hosni Moubarak, début 2011. "Ce juge et son équipe avaient acquitté tous les inculpés dans l'affaire de la 'bataille des chameaux' et il y a beaucoup de doutes à leur sujet. Cela le disqualifie pour mener ce procès", a déclaré un avocat des parties civiles, Amir Salem. "Le peuple veut l'exécution du président", ont scandé d'autres avocats. Hosni arrive au tribunal sur une civière L'ancien homme fort de l'Egypte était allongé sur une civière, vêtu de blanc et le regard masqué par des lunettes de soleil. M. Moubarak, qui aura 85 ans en mai, a été transporté en hélicoptère de l'hôpital militaire où il est soigné dans la banlieue du Caire, vers le site de l'école de police, à la périphérie de la capitale, où la cour criminelle est installée, a indiqué l'agence officielle Mena. Il a ensuite été transporté à bord d'une ambulance. Les autres co-accusés sont également arrivés au tribunal. Il s'agit de ses deux fils Alaa et Gamal, de l'ancien ministre de l'Intérieur Habib el-Adly et de six anciens hauts responsables des services de police.
Prison à vie Le 2 février 2011, en plein soulèvement populaire contre Hosni Moubarak, des partisans du président avaient fait irruption sur la place Tahrir, dans le centre du Caire, à dos de cheval et de chameau, et attaqué les milliers de manifestants qui exigeaient la fin du régime. Plusieurs figures du régime déchu, accusées d'avoir orchestré cette attaque, avaient été acquittées en octobre 2012. M. Moubarak, malade, était présent, hier, au tribunal dans une cage grillagée. Il a à plusieurs reprises agité la main, semblant saluer l'audience. En première instance, Hosni Moubarak, son ministre de l'Intérieur Habib al Adli, et quatre de ses adjoints avaient été condamnés à la prison à vie pour complicité dans la mort de plus de 800 manifestants au cours des 18 jours de la "révolution du Nil".