Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé, avant-hier, dans un marché inquiet de la fragilité de l'économie mondiale, attendant la réunion dans la soirée du G20. "Compte tenu des statistiques macroéconomiques décevantes depuis un certain temps et des résultats d'entreprises en demi-teinte, le marché manque de carburant pour remonter", souligne Guillaume Garabédian, gérant chez Meeschaert Gestion Privée. Les investisseurs ont réagi négativement à plusieurs chiffres américains, comme l'indice composite des indicateurs économiques américains qui a baissé en mars après trois mois de hausse, ou le ralentissement de l'activité manufacturière de la région de Philadelphie, qui s'est ajouté à une légère remontée des nouvelles inscriptions au chômage. Les ministres des Finances des pays riches et émergents du G20 devaient se retrouver, avant-hier, pour deux jours à Washington, une nouvelle fois confrontés au marasme économique en Europe et divisés sur les moyens d'y remédier. L'Eurostoxx 50 a grignoté 0,08% La Bourse de Paris a terminé stable, l'indice CAC 40 prenant 0,13 point à 3 599,36 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,341 milliards d'euros. La veille, il avait lâché 2,35%, tombant au plus bas depuis décembre 2012. Les valeurs bancaires ont souffert, à l'image de BNP Paribas (-0,01% à 38,29 euros) et surtout de Crédit Agricole (-1,06% à 6,14 euros) et Société Générale (-3,48% à 24,30 euros). En revanche, les valeurs les plus résistantes aux soubresauts du marché ont résisté. Air Liquide a pris 1,62% à 92,17 euros, Essilor 3,25% à 82,50 euros, L'Oréal 0,21% à 121,15 euros et Danone 2,69% à 56,60 euros. La Bourse de Londres a fini à l'équilibre, l'indice FTSE-100 abandonnant à peine 0,54 point à 6 243,67 points. Parmi les progressions, le groupe pharmaceutique GlaxoSmithKline a pris 3,17% à 1 658 pence. Son concurrent Shire a gagné de son côté 2,13% à 1 964 pence tandis que le géant de la téléphonie mobile Vodafone s'est adjugé 1,72% à 192,5 pence. Les minières ont en revanche cédé du terrain à l'image d'Eurasian Natural Resources (-4,33% à 229,8 pence) ou d'Antofagasta (-1,82% à 889,5 pence) tandis que la banque Barclays, qui a remanié sa direction et annoncé le départ du patron de la banque d'investissement Rich Ricci, a abandonné 2,26% à 283,75 pence. A la Bourse de Francfort, l'indice Dax qui avait chuté de plus de 2% la veille, a terminé en recul de 0,39% à 7 473,73 points et le MDax des valeurs moyennes a cédé 0,13% à 12 970,72 points. Côté valeurs, Bayer a affiché la plus forte progression (+1,56% à 78,79 euros). Il était suivi de près par Infineon (+1,49% à 5,51 euros). Deutsche Post a en revanche fini dans le rouge (-0,77% à 17,3 euros). A Madrid, l'indice Ibex-35 a gagné 0,12%, après une émission de dette à des taux au plus bas depuis près de trois ans, grâce notamment aux achats en provenance du Japon: il a fini à 7812,5 points. Les valeurs bancaires ont terminé en ordre dispersé: Santander a pris 0,33% à 5,17 euros, BBVA a abandonné 0,06% à 6,726 et CaixaBank a fini en légère baisse de 0,19% à 2,6 euros. La Bourse de Milan a terminé en hausse de 0,63% à 15 481 points, alors que le pays se débat pour sortir de la crise politique qui le paralyse depuis presque deux mois. Le grand gagnant est le groupe Lottomatica (+3,87% à 18,81 euros), suivi du fabricant de lunettes Luxottica (+2,68% à 39,01 euros). Telecom Italia à l'inverse a reculé de 1,01% à 0,589 euro. La Bourse suisse a rebondi, l'indice SMI terminant en hausse de 0,60% à 7 578,97 points. Transocean a grimpé de 4,11% à 45,55 francs suisses. Le cimentier Holcim a cédé 2,20% à 69,00 francs tandis que la banque Credit Suisse a reculé de 1,83% à 25,27 francs. A Bruxelles, la Bourse a stagné (-0,01% à 2 528,03 points) après quatre séances de baisse. Les valeurs qui avaient le plus souffert lors des dernières séances se sont reprises, à l'instar du groupe de biotechnologie ThromboGenics (+3,11% à 35,27 euros) et de l'assureur Ageas (+1,48% à 25,66 euros). A l'inverse, le groupe de services aux automobilistes D'Ieteren a perdu 2,30% à 34,00 euros. A la Bourse d'Amsterdam, l'indice AEX a clôturé en baisse de 0,04% à 340,72 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par le groupe chimique néerlando-suédois Akzo Nobel (-3,26% à 45,50 euros) après des résultats en hausse malgré une faible demande sur le marché européen. A la hausse, le fabricant de systèmes de lithographie pour l'industrie des microprocesseurs ASML a gagné 4,60% à 54,97 euros. L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a reculé de 0,48% à 5 673,76 points, pénalisé par le secteur de l'énergie. L'électricien EDP a perdu 1,22% et sa filiale pour les énergies renouvelables 1,29%. Le groupe pétrolier Galp a cédé 1,08%. Parmi les valeurs financières, la banque BPI s'est repliée de 1,65%, la Banif de 0,9% et la BES de 0,53%. Seule la BCP s'est adjugé 1,12%.
Wall Street creuse ses pertes et doute de la reprise américaine Wall Street s'est encore affaissée, nerveuse au milieu d'une saison de résultats d'entreprises sans éclat et après des indicateurs peu encourageants pour la reprise économique américaine: le Dow Jones s'est replié de 0,56% et le Nasdaq de 1,20%. Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones Industrial Average a abandonné 81,45 points à 14 537,14 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 38,31 points à 3 166,36 points L'indice élargi Standard and Poor's 500 a perdu 0,67% (-10,40 points) à 1 541,61 points. Après un tout début de séance légèrement dans le vert, les grands indices de la place new-yorkaise ont rapidement flanché et creusé leurs pertes très nettes de la veille dans un marché hautement volatile. Dans ce contexte, les indices, et particulièrement le Nasdaq ont pâti de mouvements de positionnement et d'une grande nervosité des investisseurs avant les publications des géants du secteur technologique Google, Microsoft et IBM. Une nette baisse du géant Apple, en plein doute sur les capacités de croissance du groupe, a fait chuter son action en clôture sous le seuil de 400 dollars pour la première fois depuis décembre 2011. Côté indicateurs, les nouvelles inscriptions au chômage sont légèrement remontées aux Etats-Unis du 7 au 13 avril, et l'activité manufacturière de la région de Philadelphie a montré contre toute attente des signes de ralentissement en avril. L'indice composite des indicateurs économiques américains a lui baissé en mars après trois mois de hausse, selon le Conference Board, qui a estimé que la reprise avait perdu de son élan aux Etats-Unis. Du côté des entreprises, si le géant des boissons sans alcool Pepsico (+5,00% à 82,79 dollars) et le deuxième opérateur télécom des Etats-Unis, Verizon (+3,09% à 51,07 dollars), ont battu les attentes du marché, la banque Morgan Stanley (-4,33% à 20,54 dollars) échouait à convaincre en dépit de sa performance dans la gestion de fortune. Toujours dans secteur financier, largement en baisse, l'émetteur de cartes de crédit American Express (Amex) qui a fait part d'un bénéfice net meilleur qu'attendu mais d'un chiffre d'affaires décevant, montait de 0,65% à 64,55 dollars. Dans les technologies, le géant Apple, qui a chuté la veille de plus de 5%, plombé par des craintes sur ses performances avant la publication de ses résultats la semaine prochaine, s'enfonçait sous la barre des 400 dollars et baissait de 1,26% à 397,71 dollars. Le distributeur en ligne eBay plongeait de 5,56% à 52,98 dollars. Le groupe d'assurance santé United Health qui a publié un bénéfice légèrement supérieur aux attentes pour le premier trimestre mais dont le chiffre d'affaires a déçu, s'enfonçait de 3,61% à 59,79 dollars. Le géant minier FreeportMcMoRan Copper & Gold, dont l'action a pâti récemment de la chute des matières premières, n'a pas réussi à rassurer les investisseurs avec un chiffre d'affaires décevant au premier trimestre, et perdait 2,50% à 27,31 dollars. Tokyo clôture en baisse de 1,22% La Bourse de Tokyo a terminé la séance en baisse de 1,22%, inquiète pour la croissance mondiale avant une réunion des ministres des Finances des pays du G20. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 162,82 points à 13 220,07 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a diminué de son côté de 1,15%, lâchant 13,04 points à 1 122,97 points. L'activité a été extrêmement intense, avec 4,37 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Le yen s'est légèrement renchéri au vu de l'attentisme sur les marchés, ce qui n'a pas favorisé les groupes exportateurs à la Bourse de Tokyo. Les constructeurs d'automobiles ont freiné en conséquence: Toyota a ralenti de 2,16% à 5 430 yens, Honda de 1,28% à 3 860, tandis que Nissan s'est effrité de 0,10% à 1 023 yens. Les fabricants d'électronique ont aussi souffert: Sony a perdu 1,85% à 1596 yens, Panasonic 0,99% à 698 yens et Sharp 4,57% à 334 yens. Les compagnies d'électricité ont particulièrement dévissé: le gérant de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, Tokyo Electric Power, a plongé de 7,94% à 406 yens et son homologue de la région d'Osaka, Kansai Electric Power, de 5,22% à 1 180 yens. Des spéculations sur les dates de redémarrage possible de réacteurs nucléaires stoppés depuis l'accident entretiennent la volatilité des titres de ce secteur. Les compagnies aériennes ont en revanche pris de la hauteur: All Nippon Airways a gagné 3,55% à 204 yens et Japan Airlines 0,82% à 4 255 yens. Un article de presse a affirmé que l'Agence fédérale de l'Aviation américaine (FAA) avait notifié à des responsables japonais son intention de lever l'interdiction de vol imposée au Boeing 787, et où ces deux compagnies possèdent quasiment la moitié de la flotte mondiale.