Fatigués mais souriants, les sept anciens otages français retenus par le groupe islamiste nigérian Boko Haram sont rentrés à Paris. Ces sept membres d'une même famille, dont quatre enfants, ont été accueillis sur le tarmac de l'aéroport d'Orly par François Hollande. Les otages "ont souffert de la chaleur et du manque d'eau, mais ont été correctement traités", a souligné le président français, qui s'est dit "impressionné" par les enfants, quatre garçons âgés de cinq à douze ans. "Ils ont été des appuis solides. S'ils (les ex-otages) ont pu retrouver leur liberté, les enfants y sont pour beaucoup", a-t-il ajouté. Au côté du père de famille Tanguy Moulin-Fournier, M. Hollande a salué tous ceux qui ont contribué à cet heureux dénouement. Il a souligné que "les autorités françaises (avaient) fait leur devoir, dans la discrétion". Il a "remercié aussi bien le Cameroun que le Nigeria", avec une "pensée particulière pour le président camerounais Paul Biya, qui dans ces derniers jours a eu un rôle important". Libérée dans la nuit de jeudi à vendredi, la famille est arrivée à 06h00 à Paris, en provenance de Yaoundé, à bord de l'avion du chef de la diplomatie française Laurent Fabius qui avait fait un aller-retour au Cameroun pour aller les chercher. Sur le tarmac attendaient une dizaine de membres de la famille. Retour au Cameroun Tanguy Moulin-Fournier, visage amaigri, épaisse barbe, a fait part de son "immense émotion", de son "immense bonheur". "C'est fini, on en est sortis...", a-t-il déclaré. "Je suis très heureux d'être de retour en France. Après, on retournera également au Cameroun, qui est un très beau pays où on se plait beaucoup", a-t-il ajouté. Les trois adultes et quatre enfants avaient été enlevés le 19 février alors qu'ils étaient en vacances dans un parc national dans l'extrême nord du Cameroun. La famille résidait depuis 2011 à Yaoundé où Tanguy Moulin-Fournier est employé comme expatrié par l'entreprise française GDF Suez. Les ravisseurs demandaient notamment la libération de membres de leurs familles "emprisonnés au Nigeria et au Cameroun". Ces revendications avaient été jugées "hors de portée de la France".